Eric Largeron, vice-président élu en charge de la compétition et du padel à la FFT, a pris la parole au micro de Padel Magazine à l’occasion du P2000 de Caen.

Les principales évolutions du règlement de la FFT

Il y a comme chaque année des mises à jour, des réajustements. L’une des deux plus importantes étant qu’actuellement, certains joueurs et certaines joueuses ne peuvent plus jouer en double mixte, on a une limite de classement pour les P250 mixte envers les Françaises du Top 100 et les Français du Top 500. On va corriger ça, car pour un sport qui peut devenir olympique et pour lequel il y aura certainement une épreuve mixte, ça serait dommage.

L’autre point, les joueurs devront décider avant le 31 octobre pour qui ils vont jouer en interclubs. Il faudra savoir en début de saison pour quel club on joue, ce qui impactera également le championnat par paires et les changements de dernière minute regrettables.

Trop d’Espagnols en interclubs ?

C’est un peu gênant quand on va chercher trois ou quatre Espagnols en dernière minute pour être champions. Cela prend un peu des proportions peu plaisantes. En même temps, il y a eu d’excellents matchs, certains joueurs ont eu l’occasion d’affronter des pointures.

De par l’arrêt Bosman, on ne peut pas interdire à des étrangers de jouer, c’est normal. En rugby et tennis on a la notion de JIFF (Joueur Issu de la Filière de Formation), il faut qu’au niveau du padel on détermine ce qu’est un JIFF et donc en donner un nombre obligatoire par club. Contrairement au tennis où on peut s’appuyer sur un historique plus étendu, au padel on réfléchit peut-être à un nombre minimum de participations à des tournois sur le sol français pour être éligible en Interclubs.

Les ambitions de la France

La principale ambition, c’est de faire en sorte que le padel soit reconnu comme un sport de haut niveau en France. On a des athlètes de haut niveau dans la discipline, mais il manque cet agrément au niveau du ministère des Sports qui permettrait d’avoir des aménagements, des aides et d’être reconnu en tant que joueur professionnel de padel.

La première condition serait que la FIP comporte suffisamment de fédérations.Certes, ca se développe fortement, mais il y a de nombreux territoires, en Afrique et en Asie par exemple, qui n’ont pas de fédérations de padel.

L’autre condition, c’est les médailles. Les garçons nous en ont ramené une aux derniers Championnats du Monde, ce qui me fait revenir à notre objectif principal : une médaille à chaque compétition.

Le cas de Benjamin Tison

On lui a donné le choix : soit il continuait sa carrière professionnelle, soit on utilise ses compétences à la Fédération, car c’est quelqu’un de très réflechi qui donne tout pour son sport, et on savait qu’il serait très utile à la fédération. J’ai une pensée également pour Jérémy Scatena qui a également mis un terme à sa carrière internationale, deux pertes significatives pour l’équipe de France.

Concernant Benjamin Tison, le problème qu’il peut y avoir au padel, c’est le conflit d’intérêt. On s’est rapidement dit qu’on allait éviter d’avoir un joueur qui est à la Fédération ou dans d’autres cas qui soit arbitre, juge-arbitre ou entraîneur.

Les juniors

On fait des programmes nationaux, des regroupements, des bourses nationales. On a Benjamin Tison et Alexia Dechaume qui s’occupent du sujet. On essaie de faire ce qu’on peut pour donner des moyens pour progresser. On est en retard, mais avec l’émergence des diplômes d’entraîneurs et l’éducation des clubs et structures, je sais qu’on va y arriver.

Comment traiter le “mal féminin”, le fait qu’il y est moins de joueuses en compétition ?

On a des joueuses de haut niveau, mais on a des titres de championnes d’Europe au tennis en juniors. Au padel, on y est pas encore. Je crois qu’on a du retard dans la catégorie féminine, d’une part par rapport aux garçons, et d’autre part par rapport aux autres nations, et ça c’est plus embêtant.

La baisse du niveau due à l’augmentation des P500 et P1000, c’est une bonne nouvelle ?

Quand on fait un appel à candidatures, on est à peu près à 120-130 candidatures pour 80-90 places. Si on en faisait moins, cela ferait beaucoup de déçus et créerait de la frustration. Avec la création des P1500, le P1000 n’est plus le même qu’avant, mais c’était une volonté.

Sur les P2000, les tout meilleurs ne viennent pas car il y a des tournois FIP de partout. Si ça se reproduit, il va falloir qu’on se pose les bonnes questions, parce que nous soutenons les FIP afin que les joueurs puissent briller à l’international.

L’avenir du FFT Padel Tour

À l’image des CNGT au tennis où l’organisation est confiée aux clubs, peut-être que dans quelques mois, les P2000 seront gérés par les clubs, dont beaucoup ont prouvé qu’ils étaient capables de bien faire les choses, notamment sur les P1500.

Quand est-ce qu’on te voit sur un tournoi ?

Il y avait un bug au niveau de mon classement, puisque j’étais assimilé 7000 à cause de mon passé lointain de joueur de tennis seconde série. Sauf que ce passé est tellement lointain que je ne devrais pas avoir d’assimilation normalement !

Je suis conscient de mes limites, je n’ai pas le niveau d’un joueur classé 7000e. Maintenant que c’est régulé, je vais reprendre avec des P25 et des P100 qui me conviennent très bien, tant dans l’esprit que dans le jeu !

Martin Schmuda

Joueur de tennis en compétition, Martin découvre le padel en 2015 en Alsace et fait son apparition dans quelques tournois sur Paris. Aujourd’hui journaliste, il traite de l’actualité padel tout en poursuivant son ascension dans le monde de la petite balle jaune !