Chez Padel Magazine, on a l’habitude de tout entendre… mais certaines déclarations méritent d’être savourées. Exemple : « Le padel ? C’est pas un sport physique. On ne bouge pas. » Et bien sûr, cette phrase vient rarement d’un joueur confirmé de padel, mais plutôt d’un ex-tennisman fraîchement converti, encore nostalgique de son passing croisé et de ses aces en série.
Allez, on met les pieds dans le plat : parlons-en.

Tennis et physique : une question de contexte

Commençons par rendre à Federer ce qui est à Federer : oui, le tennis peut être un sport très physique, mais… ça dépend.

  • Votre niveau : quand on débute, il faut aller chercher la balle partout, on court, on ramasse, on s’épuise. À haut niveau, c’est autre chose.
  • Votre style de jeu : un Juan Ferrer (pur défenseur) n’a pas du tout le même coût énergétique qu’un Ivo Karlovic (serve & volley, pause café entre deux jeux).
  • La surface : à Roland-Garros, ça cavale. À Wimbledon (surtout avant que l’herbe ne devienne une moquette verte), les échanges étaient express. Aujourd’hui, même là-bas, ça se bagarre un peu plus longtemps.

Et puis il y a les pauses : on souffle entre les points, on refait ses lacets au changement de côté, on médite, on fait un vœu. Bref, le temps effectif de jeu est souvent bien inférieur au temps passé sur le terrain.

Le padel, pas physique ? Les ex-tennismen osent tout… et c’est à ça qu’on les reconnaît !

Et le padel alors ? Un sport de fainéants ?

C’est là qu’on rigole un peu. Parce que le padel donne, au début, l’illusion que tout est facile. Le terrain est plus petit, on joue à deux, la balle revient grâce aux vitres… et on se sent un peu comme le roi du monde. Ou plutôt, le roi de la cage.

Mais… plus on monte en niveau, plus le padel devient un sport exigeant :

  • Moins de temps pour souffler : pas de ramasseurs, pas de pauses de trois minutes, les échanges s’enchaînent vite.
  • Plus de stratégie, plus d’efforts : à haut niveau, on ne court pas pour la balle, on anticipe, on explose, on recule, on fonce, on s’use dans des échanges interminables où chaque point est une partie d’échecs… à 180 BPM.
  • Un sport qui vous rend ce que vous lui donnez : au padel, plus vous progressez, plus le jeu devient rapide et physique. Contrairement à ce que pensent certains, ce n’est pas parce que le terrain est petit que c’est plus facile. C’est surtout plus dense, plus intense, plus piégeux.

Verdict ?

Oui, le padel peut être un sport tranquille… pour les débutants qui jouent entre copains le dimanche. Mais à haut niveau, il n’a rien à envier au tennis en termes d’exigence physique. Il a juste une autre logique.

Alors amis tennismen fraîchement débarqués dans le monde du padel : avant de juger, jouez. Sérieusement. Longtemps. Contre des bons. Et ensuite, revenez-nous dire si vous ne bougez pas. Nous, on prépare déjà la chaise et la bouteille d’eau pour votre 3e set.

Franck Binisti

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.