Nous avons eu l’opportunité d’interviewer Michel Gaillaud (Medxcare – michel.gaillaud@medxcare.fr), ancien médecin en chef de l’Olympique de Marseille. Celui qui a été initié au padel notamment par l’ancien sélectionneur de l’équipe de France de padel Patrick Fouquet nous explique quand et comment surviennent les blessures les plus fréquentes chez le joueur amateur.
Son histoire avec le padel
“J’ai toujours eu parmi mes patients des joueurs de tennis professionnels, j’ai donc une bonne connaissance générale des sports de raquettes.
J’ai découvert le padel lorsque j’ai commencé à soigner Patrick Fouquet, ancien joueur et sélectionneur de l’équipe de France de padel. Il m’a transmis sa passion pour cette discipline et m’a vraiment donné envie d’essayer. Comme beaucoup d’amateurs, j’ai tout de suite accroché et je n’ai jamais arrêté.
Aujourd’hui, je joue régulièrement avec des amis, et on se régale à chaque fois. On passe un bon moment, pendant et après la partie, et on se chambre aussi pas mal (rires). C’est un sport à la fois ludique, convivial et accessible, donc on s’amuse forcément. Au final, je ne suis pas le seul de la famille à avoir accroché : mon fils est aussi féru de ce sport !”
Un sport finalement peu à risque au niveau professionnel
“Malgré un calendrier très chargé pour les joueurs professionnels la saison passée, on a finalement observé assez peu de blessures. Forcément, il peut toujours y avoir des accidents et des situations où les joueurs vont se faire mal, mais compte tenu du nombre de tournois et de matchs importants, on peut dire que les blessures sont beaucoup moins fréquentes que dans un sport comme le tennis, où le service va générer une sur-utilisation au niveau de l’épaule et poser très souvent problème.”
Le padel, un sport très addictif
“Ce que je remarque chez mes patients qui viennent du padel – et ils sont de plus en plus nombreux – c’est qu’ils sont presque tous accros à la discipline. Ils ont tendance à jouer très souvent, parfois plus que de raison. Et lorsqu’une pathologie doit les écarter un certain temps des pistes, ils le vivent généralement très mal. C’est assez comparable avec ce que l’on observe en course à pied, qui est aussi une activité addictive.
Le problème vous l’avez compris, c’est que lorsque l’on découvre cette activité si amusante et que l’on veut jouer tous les jours sans avoir un corps suffisamment préparé pour cela, on augmente les risques de se blesser…”
Les trois blessures les plus fréquentes
La fameuse épicondylite…

“Vous vous en doutez certainement, on va d’abord parler du “tennis-elbow”, cette blessure que l’on peut également appeler tendinopathie épicondylienne, et qui intervient au niveau du coude.
D’abord, il faut comprendre que tout a été organisé chez l’homme pour prendre (comme pour manger par exemple), c’est ce qui permet la pronation. Mais un groupe de tendons est là pour le contrôle du geste – les tendons extenseurs du poignet – et ce sont eux qui souffrent. On parle de lésions micro-traumatiques par hyper-utilisation.
Les tendons du poignet extenseurs ou fléchisseurs s’attachent pour la plupart sur le coude et c’est les mouvements répétitifs de ce poignet, ici avec du poids, qui lèsent les tendons au niveau de leurs insertions sur le coude avec parfois des fissures tendineuses. C’est la fameuse epicondylite tant redoutée par les pratiquants. On pourrait donc dire dans l’absolu que ce n’est pas une maladie du coude mais du poignet !
On peut la prévenir par exemple en choisissant des raquettes avec un équilibre bas, en rajoutant peut-être des surgrips, ou en évitant de serrer le manche trop fort.”
Le “tennis-leg”
“Ensuite, on retrouve une autre pathologie également fréquente chez le joueur de padel et chez le joueur de tennis, une blessure appelée communément le « tennis-leg ». Il s’agit d’une désinsertion du muscle gastrocnémien médial sur son enveloppe, l’aponévrose. Cette blessure du mollet intervient lors d’une accélération brutale chez un joueur pas suffisamment échauffé, qui n’a pas bien récupéré de ses derniers entraînements, ou déshydraté. Cette lésion myo-aponévrotique, qui lorsqu’elle survient donne la sensation qu’on nous a jeté une pierre sur le mollet, doit être bien traitée pour éviter toute rechute.”

La rupture du tendon d’Achille !
“Enfin, dans ce « Top 3 » on retrouve une autre blessure qui partage des similarités avec la deuxième : la rupture du tendon d’Achille. Là encore, une mauvaise hydratation et une fatigue accumulée vont la plupart du temps être en cause. Si cette pathologie est très embêtante – avec une opération obligatoire et une rééducation longue – elle peut aussi être évitée en respectant quelques règles élémentaires. En effet, c’est à la suite de multiples micro-traumatismes que le tendon d’Achille finit par céder. Dès qu’une douleur apparaît dans cette zone, il faut donc aller consulter un professionnel de santé ! Et de manière plus générale, il faut prendre le temps de récupérer, de s’ étirer, de s’hydrater et bien s’alimenter.”
Bientôt un Observatoire des blessures du padel ?
“Afin de mieux comprendre les lésions qui entourent ce sport relativement nouveau et de permettre de protéger notamment les futures générations de joueurs de padel, je souhaite prochainement organiser un Observatoire des blessures du padel. Je ne peux pas en dire beaucoup plus pour le moment, si ce n’est que cela devrait avoir lieu à Biarritz, dans les Pyrénées-Atlantiques !”
Le mot de la fin ?
“Ne prenez jamais une douleur au tendon d’Achille à la légère !”

Xan est un fan de padel. Mais aussi de rugby ! Et ses posts sont tout aussi punchy. Entraîneur physique de plusieurs joueurs de padel, il déniche des posts atypiques ou traite de sujets d’actualité. Il vous donne également quelques conseils pour développer votre physique pour le padel. Clairement, il impose son style offensif comme sur le terrain de padel !























































































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