A la faveur d’une interview qu’il nous a accordée sur la formation des enseignants de padel en France (*), Romain Taupin nous a gratifiés d’une théorie à la fois pertinente et amusante.
Goût pour la provocation
Selon cet économiste et statisticien du padel, qui est également un entraîneur formé à Barcelone, “le padel, c’est la pétanque du 21ᵉ siècle” ! Avec son art de la formule et un certain goût pour la provocation, le créateur du site Padelonomics nous dit là que la convivialité et l’envie de s’amuser sont primordiales chez les fans de padel.
D’ailleurs, Romain Taupin a de la suite dans les idées : dans une interview qu’il nous donnait au printemps 2021, il estimait déjà que “le padel, c’est un bar sportif de loisirs, ce n’est pas un centre de compétitions”.
Imprégné de padel “à l’espagnole”, le créateur de Padelonomics rappelle souvent qu’il “milite pour le développement d’un padel convivial, ludique et humain dans l’hexagone, loin de l’élitisme et de l’obsession de la compétition”.
“Le padel est un bar doté d’une extension sportive”
Aujourd’hui, il enfonce le clou : “Je dis souvent que le padel n’est pas un sport qu’on dote d’un bar, mais c’est un bar qu’on dote d’une extension sportive : donc le padel, c’est plutôt la pétanque du 21e siècle. En Espagne, où le marché est mature, il y a très très peu cette notion de sport de haut niveau. Sur 4 millions de joueurs, il n’y a que 100 000 licenciés en Espagne. Et en majorité, ce sont des personnes de plus de 40 ans”.
“95% des des personnes qui prennent des cours de padel ne rêvent pas du tout de haut niveau : ces personnes veulent simplement s’amuser après une journée de travail. Elles veulent oublier leur quotidien, connaître d’autres personnes et le faire avec un bon animateur, qui va corriger deux ou trois petits défauts sans aller dans des exercices de gammes qui vont frustrer les élèves. On est là dans l’air du temps : la recherche du plaisir immédiat.”
Romain Taupin
D’accord ou pas d’accord avec Mr Padelonomics ? Selon nous, son propos doit être nuancé en France, où la majorité des joueurs de padel viennent du tennis. Une partie d’entre eux voient en effet le padel comme un pur loisir, mais d’autres sont imprégnés de la culture compétition. Une culture que propage largement la Fédération française de tennis, qui gère le padel depuis 2014.
Le débat est lancé : n’hésitez pas à commenter cet article ci-dessous.
(*) Interview que nous publierons prochainement.
Crédit photos : Pixabay / Padel Magazine
Après 40 ans de tennis, Jérôme tombe dans la marmite du padel en 2018. Depuis, il y pense tous les matins en se rasant… mais ne se rase jamais pala en main ! Journaliste en Alsace, il n’a d’autre ambition que de partager sa passion avec vous, que vous parliez français, italien, espagnol ou anglais.
La padel a un énorme avantage qui peut devenir un défaut. C’est un sport très ludique où l’on va s’amuser rapidement même en étant complètement novice pour ne pas dire nul… un peu comme la pétanque. A partir de là, le joueur ne voit pas l’intérêt de prendre des cours pour s’améliorer s’il n’a pas la fibre de la compétition ou simplement l’envie de progresser. Et ceux qui tentent l’expérience risquent de se retrouver face à un prof de tennis sans légitimité, ni compétences.
Les moniteurs diplômé TFP ont du soucis à se faire… Prenez le golf : le quidam qui veut s’y mettre prendra des cours dès la première semaine avec l’espoir d’y trouver du plaisir et il le fera toute sa vie !
Non le Padel est un sport de compétition, l’engouement autour des tournois de toute catégories (P100, 250, 500…) qui sont complets des semaines à l’avance le prouve. Mais le fait de jouer en équipe, et la psychologie d’un jeux ou les points gagnants sont moins fréquents que les fautes non provoquées font que l’on conserve un esprit ludique même en haute intensité. On joue plus contre soit que contre l’adversaire.
Le fait que l’on progresse assez vite attire quelques crétins arrivistes (Cyril est un parfait exemple) mais dès qu’ils atteignent leurs limites physiques et intellectuelles (c’est un jeux qui se pense) ils disparaissent et se passionnent pour le jet ski…
oui cette analyse a du sens, beaucoup de padelistes ne conçoivent pas de jouer sans le bar à côté!
le parallèle avec la pétanque me semble encore plus de bon sens : on verra ce que dit le futur, mais je ne suis pas sûr que le padel à la télé marche comme le tennis, car le padel du top niveau n’offre peut-être pas ce que d’autres sports offrent…je vois énormément de gens jouer pour s’amuser comme dit, mais aussi en compétition, et essayer d’être les meilleurs, mais pas sûr que sur la quantité, beaucoup passeraient des heures devant la télé au padel, ou seraient prêts à payer une entrée pour voir une journée de padel dans un tournoi mondial, en France…ou quelle proportion essaiera une fois et y retournera? alors que jouer oui…un peu comme à la pétanque, qui la regarde à la télé à part quelques passionnés?