Dans cette guerre entre titans pour devenir le shérif du circuit professionnel de padel, il y a déjà un vainqueur : les joueurs. Ils sont aujourd’hui au centre d’une querelle entre des superpuissances financières.

Ne doutons pas : nous aurons Miami et Toulouse

Le World Padel Tour est aujourd’hui malmené par les joueurs, la Fédération Internationales de Padel, la concurrence qui s’organise, et peut-être encore plus par sa propre communication, mais le circuit professionnel de référence reste le WPT.

Il est vrai que sa communication fait peur. Silence radio du côté du WPT malgré nos demandes d’informations. Si il réussit à passer entre les gouttes, on ne doute pas qu’il se félicitera de sa gestion de crises.

Car en réalité, il parait évident que le WPT se poursuivra jusqu’à fin 2023. Est-ce qu’il s’agit d’un circuit en sursis, c’est un autre débat. Mais Miami aura évidemment bien lieu. Et nous aurons notre premier Open du World Padel Tour à Toulouse.

Le WPT a aujourd’hui 10 ans d’avance sur les prétendants qui veulent reprendre le circuit pro et ça compte. Même si il a failli déjà disparaître en 2018 avec l’International Padel Tour de Fabrice Pastor, même si le WPT est en coulisse particulièrement critiqué par les joueurs, le WPT a la main mise sur le circuit professionnel par son ancienneté dans le padel, mais aussi parce qu’il paraît juridiquement sûr de ses forces malgré les contestations de la PPA et de la FIP.

La logique économique l’emportera

Enfin, et c’est le plus important : les joueurs ont peut-être un intérêt à poursuivre l’aventure du World Padel Tour, au moins pour les 2 prochaines années :

D’abord, parce que les joueurs seront ainsi inattaquables vis-à-vis du WPT. Et ils pourront ainsi partir sans la crainte de se faire attaquer par le WPT. Si la FIP a annoncé que le WPT n’était plus le circuit officiel au profit du FIP/QSI, est-ce qu’à court terme cela aura un réel impact ? Le WPT a su se développer sans la FIP jusque-là. Pourquoi ne serait-il pas capable de poursuivre sans encore quelques années ?

Ensuite, le WPT est en réalité en capacité financière de s’aligner aux nouvelles offres concurrentes. En 2018, c’est ce qu’elle avait déjà fait. Et nul doute que le WPT nous prépare une contre-attaque. Et elle commence cette année avec un circuit qui n’a jamais été aussi international.

Enfin, le WPT aurait certes pu ne pas attendre que le concurrence s’organise et laisser cette frustration des joueurs grandir, mais aujourd’hui, ce qui importe c’est le futur : Avec l’aide de ses nouveaux actionnaires, le WPT pourrait insuffler une nouvelle dynamique. N’est-ce pas trop tard ? Les joueurs sauront-ils pardonner leur “comportement abusif” ?

Un intérêt des joueurs à faire jouer TOUTE la concurrence

Les joueurs ne sont pas idiots. Ils savent qu’ils détiennent aujourd’hui un pouvoir phénoménal sur la suite réservée à l’avenir du padel professionnel.

Comment imaginer que les meilleurs joueurs du monde iront participer à un circuit qu’ils critiquent ouvertement aujourd’hui ? C’est une bonne question. Mais elle sera balayée par la logique économique ainsi démontrée plus haut, mais aussi et surtout par les joueurs qui n’ont tout simplement aucun intérêt à se détourner du World Padel Tour.

Se détourner du WPT, c’est se passer d’une superpuissance économique dans le padel. Donc possiblement, moins d’argent dans le padel et surtout un concurrent en moins. Pourquoi les joueurs voudraient-ils ainsi un concurrent en moins ?

Comme en 2018 / 2019, on verra des joueurs faire machine arrière, éviter le clash et exprimer quelques mots positifs pour poursuivre sur le WPT tout du moins en 2022 / 2023.

Nous ne sommes qu’au tout début d’une longue saga qui nous promet moulte rebondissements !

Franck Binisti

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.