La communication dans une paire est régulièrement relayée au second plan, pourtant elle est un des principaux axes d’amélioration.

Il est temps que ça change !

Lorenzo Lopez, professeur de padel en Andalousie depuis plus de 20 ans, revient sur, selon lui, “la clef de la compréhension de notre sport : la communication”.

Parler et écouter sont les bases de notre sport. Ce sont les deux premières notions qu’il faut apprendre avant de se lancer dans ce jeu. “Dans certains clubs, des joueurs se font exclure du fait justement de ne pas communiquer / mal communiquer et d’engendrer de (potentiels) accidents“.

Vous pouvez parler technique et tactique des heures avec des joueurs sur ce sport. Et pourtant, vous faites peut-être partie des joueurs qui ne communiquaient pas ou qui le faisaient, mais mal.

Vous avez déjà provoqué un accident au padel ? Des soucis de communication avec vos partenaires ? Alors ce post est peut-être fait pour vous.

Focus sur LA règle du padel : la communication !

Pourquoi communiquer ?

Nous ne parlerons pas ici de toutes les raisons de bien communiquer sur le plan tactique ou encore des combinaisons que vous pourriez mettre en place quand une paire réussit à parler et à écouter sur un terrain.

Nous parlerons plutôt de la manière de le faire et des priorités.

Tout d’abord, au padel, il vaut mieux trop parler que pas assez. Vous n’aimez pas ça mais vous aimez le padel : alors faites-vous violence !

Car le padel est un sport très social, qui oblige ainsi à forcer les joueurs à dialoguer. L’une des raisons du grand succès du padel dans les entreprises : c’est d’obliger justement les collaborateurs à échanger sur un terrain. Cela a un côté très “team building”.

Pour vous mais aussi et SURTOUT pour votre partenaire, vous devez communiquer. Cela donne accès à une multitude d’informations :

  • Où sont placés vos adversaires ?
  • Quelles balles jouer ?
  • A qui de jouer ?
  • Où sont-ils placés ?
  • Comment jouer une balle ?
  • Sortir ou non du terrain ?
  • etc

Les priorités au padel

Priorité au coup fort : le coup droit.

Le coup fort au milieu a une priorité tacite. Dans le doute, c’est toujours le coup fort qui a la priorité. Une bonne manière déjà de bien débuter un partenariat.

Si on voit trop de raquettes se télescoper au centre du terrain, c’est qu’il y a un problème quelque part.

Évidemment, le problème peut se poser quand il y a un gaucher et un droitier qui jouent ensemble. Le plus souvent, il y a une règle vue avant de débuter un match entre eux pour bien se comprendre sur le terrain. Mais c’est un autre sujet que nous expliquons ICI.

Une paire est souvent composée de deux droitiers. Cela signifie que le joueur de gauche est censé couvrir un peu plus de terrains avec son coup fort, le coup droit et notamment la volée de coup droit et le smash. Ainsi, normalement, même si cela peut varier en fonction de certaines situations de jeux, le joueur de droite doit être particulièrement attentif sur les parallèles.

Mais attention aussi aux joueurs de gauche de ne pas abuser de sa priorité naturelle.

Le joueur de droite, doit ainsi bien avoir appréhendé cette notion de priorité. Pareil pour le joueur de gauche qui doit se forcer à avoir un placement optimal.

En général, les joueurs ne communiquent pas forcément sur ces notions. Lorsqu’une balle est au milieu, on sait que la priorité est pour le joueur de gauche (si il est droitier).

Pourquoi cette priorité ? Les volées de revers ont souvent moins d’allonge qu’une volée de coup droit et sont généralement moins puissantes.

L’exception du revers

La seule exception qui va à l’encontre de cette priorité du coup fort, c’est lorsque le joueur de droite annonce qu’il prend la balle. L’annonceur doit être écouté immédiatement et quasi automatiquement pour permettre au joueur de droite de prendre la balle.

Attention cependant, les propos tenus ne sont pas toujours vrais. Il s’agit d’une généralité mais qui peut être fausse en fonction des combinaisons, des positions des joueurs.

Ainsi, le revers peut être privilégié, par exemple sur des diagonales entre joueurs de droite. Le joueur de gauche devra être très attentif sur sa parallèle car justement par définition, celui-ci aura moins d’allonge côté revers que côté coup droit.

Mais c’est un autre thème très riche que nous étudierons plus tard.

Fernando Belasteguin repasse à gauche Tapia à droite

Cas d’exclusion d’un terrain

L’un des cas les plus connus est celui du joueur de tennis ou de squash qui se lance dans le padel. Il a souvent des facilités. Il apprend techniquement vite et est capable ainsi d’évoluer rapidement… Il peut même être lui-même coach… PourtantiIl arrive bien plus qu’on le croit que ce type de profils soit à l’origine de certains accidents sur le terrain.

La presse espagnole a d’ailleurs parfois relayé ces accidents du fait de certains joueurs causant des accidents corporels suite à un manquement aux priorités.

A l’origine du problème : le joueur qui se voit évoluer rapidement pense à tort connaître ce sport.

En réalité, il n’a pas encore compris ce qu’est le padel. Ce joueur est peut être exceptionnel techniquement, mais il est dangereux pour lui et surtout pour les autres.

Voici un cas concret d’accident classique :

Une balle est au milieu, 2 droitiers jouent ensemble, le droitier de gauche qui a le coup droit au milieu dit “j’ai”.

Normalement, le joueur de gauche n’est pas obligé de communiquer, mais c’est conseillé dans le doute pour rassurer son partenaire.

Ainsi le joueur de gauche confirme sa priorité naturelle.

MAIS, sans crier gare, votre partenaire vous prend la balle.

Pire : il n’a même pas prévenu par un grand “J’AI”.

Et c’est l’accident.

Les conséquences :

  • Le plus souvent une belle peur et de la casse matérielle.
  • Et parfois, des blessures aux poignets, aux coudes et à l’épaule.

Le joueur fautif s’excuse et rembourse même logiquement le matériel cassé, et l’histoire peut s’arrêter là.  Sauf quand celui-ci fuit ses responsabilités comme un conducteur qui cause un accident sur la route. Au gérant du club d’expliquer les règles de sécurité au padel et au fautif d’être prêt à entendre.

Dans les clubs, les gérants doivent être attentifs à ce type de comportement du joueur fautif. Car à minimiser ce type d’infractions ou à trouver des excuses à ces comportements, les conséquences peuvent coûter chères : des raquettes cassées dans le meilleur des cas, et parfois des blessures qui peuvent durer pour celui qui pourtant était dans son bon droit.

Le jeu, c’est d’appliquer ces règles minimales. Ce type d’accident n’est donc pas un fait de jeu. Il y a un devoir minimal pour les joueurs de connaitre les règles de priorité sur un terrain. Dans le cas contraire, c’est irresponsable.

Par conséquent, être un joueur c’est aussi avoir des responsabilités et respecter son partenaire en maîtrisant ces notions plus qu’élémentaires.

Savoir jouer et communiquer

Il ne s’agit de pas de niveau, même si cela va souvent de paire, mais d’un réel état d’esprit. Êtes-vous prêt à écouter ? Êtes-vous prêt à parler ? En d’autres mots : “Suis-je prêt à communiquer ?”

Communiquer, c’est parler, mais aussi et surtout écouter.

Le padel peut être un sport dangereux s’il n’y a aucune communication sur le terrain dans une paire. Lorsqu’on se lance dans le padel, il faut parfois mettre ses facilités techniques de côté. Le plus souvent, ce sont les joueurs doués qui ont une tendance à passer outre la communication et surtout l’écoute. Une tare que l’on observe notamment chez des joueurs qui découvrent le padel et qui viennent de sports individuels.

Vos partenaires, respectez-les, et vous verrez que s’offre à vous une montagne de plaisir avec ce sport.

Franck Binisti

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.