La loi-cadre sur l’égalité femmes-hommes a été votée en août 2014. La législation veut pousser au mouvement et c’est ce qu’elle fait avec cette loi. De plus les acteurs du sport œuvrent également dans la même direction, tout comme la société civile. Cette loi votée en 2014 « intègre pour la première fois toutes les dimensions de l’égalité, tous les niveaux et tous les secteurs, éducatifs, amateurs, professionnels. Cette loi stipule la nécessité de mener une politique volontariste en faveur du sport féminin par l’accès au sport sur tout le territoire français, un traitement identique des femmes et des hommes dans le sport de haut niveau, ainsi que dans les médias et un égal accès des femmes aux fonctions d’encadrement technique et de dirigeantes des fédérations sportives, assortie de programme de lutte contre les stéréotypes » (Brocard P., (2015), Les femmes ne sont pas faites pour courir, Editions Belin, Paris, p 45 à 52)

Parallèlement à la loi du 4 août 2014 le Ministère chargé des Sports s’est engagé à demander à toutes les fédérations sportives un plan de féminisation dans le cadre de la convention d’objectifs 2014-2017 qui les lie. Soixante-neuf des fédérations ont fait le leur dont la Fédération Française de Tennis (voir annexe 8). Ces plans de féminisation visent le développement de la pratique sportive des femmes, l’accès aux métiers d’encadrement et de formation, l’accès aux métiers d’arbitrage et l’accès aux postes à responsabilité dans les instances dirigeantes. Dans ce cadre-là la modification du code du sport devrait amplifier le mouvement des fédérations puisqu’il renforce la représentation féminine dans les instances dirigeantes, augmentant le taux de représentation de 25% à 40% selon les cas.

Le plan de féminisation de la FFT est structuré autour des cinq axes précisés dans la convention d’objectifs (le développement de la pratique, les instances dirigeantes, l’encadrement technique, l’arbitrage, et le sport de haut niveau). Le but étant d’agir, selon les axes, au niveau local, au niveau départemental et au niveau régional. Pour y parvenir, la FFT propose dans ce plan des exemples d’actions, en voici quelques uns :

-la pratique du double : la Fédération pense que le double est un bon moyen de créer du lien social car le double permet de faire de nouvelles rencontres tout en s’amusant avec de nouvelle(s) partenaire(s). Comme l’atteste le témoignage de Jessica Garcia (Conseillère Sportive Départementale) la majorité des filles cherchent en premier lieu le copinage. Par conséquent, le double serait un moyen efficace qui permettrait d’amener les filles à jouer dans les clubs.

-la mise en place de formules d’accès aux clubs facilitants (exemple : « viens jouer avec une copine ») : c’est une opération que les clubs organisent généralement durant une semaine. Cette animation consiste à proposer aux filles de l’école de tennis d’inviter une de leurs amies à participer à une séance d’entraînement gratuitement. De manière générale, la semaine

« viens jouer avec une copine » marche très bien car les filles aiment beaucoup se retrouver entre copine pour faire du sport (cf. témoignage Jessica Garcia). De plus, cela permet aux jeunes filles d’essayer le tennis sans engagement et aux clubs d’attirer de nouvelles adhérentes. Différents types d’actions similaires existent comme « Amène tes parents », « doubles en famille », etc.

-la modification des statuts et des règlements pour faciliter l’accessibilité des femmes aux postes de dirigeants (proportionnalité) : comme nous le verrons un peu plus tard, peu de femmes ont accès aux postes à responsabilité dans les instances dirigeants. Pour solutionner ce problème, la FFT propose donc de modifier les statuts en instaurant une règle édictant le fait d’avoir au sein du comité directeur 40 % de femmes.

Aucune baisse des femmes licenciés n’est constatée par la FFT. Pour en avoir parlé avec plusieurs personnes travaillant ou ayant travaillé pour la structure fédérale, la FFT a décidé de s’engager dans le tennis féminin pour éviter de passer sous la barre du million de licenciés. Car si elle ne perd pas de femmes, en revanche elle perd des licenciés. De ce fait elle s’est fixée comme objectif d’élever la part de femmes licenciés à 50 %, à l’heure actuelle il y en a 28,81 %. La FFT voit donc le tennis féminin comme une opportunité de développement.

Nicolas ZEBBAR

Diplômé d’un Master management du sport et passionné de tennis, j’ai réalisé une étude sur le développement du tennis féminin. Pratiquant de ce sport depuis vingt ans et aujourd’hui dirigeant de mon club (TC Morlaàs dans les Pyrénées-Atlantiques), je suis toujours à l’affût de nouvelles idées visant à améliorer l’environnement de pratique des adhérents. Je suis donc ravi de pouvoir partager ce travail.