Les données récoltées par l’INSEE présentent une forte croissance du nombre de licenciés chez les femmes car en 1962 19% des licenciés étaient des femmes contre 37% en 2010. De plus, on note 40% de pratique féminine en club pour 24% de pratique féminine en compétition. Malgré la progression des pratiquantes, le choix des activités est fortement sexué.

Dans « Sociologie du sport », Pascal Duret relate l’évolution des pratiques féminines : malgré la diffusion et la massification des activités physiques et sportives, tous les sports ne sont pas uniformisés. Effectivement certains sont dit plutôt masculins et d’autres plutôt féminins. La forte augmentation des pratiquantes sportives peut s’expliquer par l’augmentation des femmes salariées. En 1960, cinq femmes sur dix travaillaient alors qu’en 1980 c’était le cas pour sept sur dix d’entre elles. Aujourd’hui huit femmes sur dix sont salariées. Bien qu’on assiste à une ouverture vers l’accès au sport pour les femmes (enquête INSEP de 1987: 70% de femmes pratiquantes contre 76% d’hommes), elles ne le pratiquent à l’époque qu’à domicile et pendant les vacances, mais pas en compétition. « L’appartenance de sexe conditionne donc le temps de travail, au temps familial et au temps de soi » (Louveau, 2006). De plus, on se rend compte que l’évolution de la pratique féminine du sport est très importante. En effet au fil des années le conditionnement du temps a changé chez les femmes. Avant elles se consacraient entièrement à leur famille, aux tâches domestiques et à l’éducation tandis que les hommes prenaient plus de temps pour leurs loisirs. Elles étaient cantonnées au rôle de femme au foyer. Aujourd’hui, avec la massification du travail pour les femmes, elles sont devenues moins dépendantes de leur mari et prennent du temps pour se consacrer à la réalisation de soi et à un épanouissement personnel. Elles ne délaissent pas totalement leurs fonctions en rapport avec l’éducation et les tâches domestiques mais elles prennent soin d’elles-mêmes. L’évolution est flagrante puisque avant elles se sacrifiaient pour leur famille. Dans l’enquête on remarque que 70% des cadres supérieures femmes jouaient au tennis et 30% des femmes ouvrières faisaient de la gymnastique ou de la gymnastique d’entretien. Grâce à l’enquête MJS réalisée par Mignon et Truchot en 2002, on remarque que les hommes sont beaucoup plus compétiteurs (trois sur quatre sont des hommes) et partisans des clubs que les femmes. Les femmes sont bien moins représentées que les hommes en compétition.

Aujourd’hui, si l’on doit catégoriser les principaux sports par sexe on obtient trois catégories. Les pratiques féminisées avec la danse, le patinage, et la gymnastique. Les pratiques masculinisées avec le golf, les sports mécaniques, le football, et le rugby. Enfin, les pratiques équilibrées dites mixtes, avec le ski, le volley-ball, le badminton, le tennis et le basket-ball.

Nicolas ZEBBAR

Diplômé d’un Master management du sport et passionné de tennis, j’ai réalisé une étude sur le développement du tennis féminin. Pratiquant de ce sport depuis vingt ans et aujourd’hui dirigeant de mon club (TC Morlaàs dans les Pyrénées-Atlantiques), je suis toujours à l’affût de nouvelles idées visant à améliorer l’environnement de pratique des adhérents. Je suis donc ravi de pouvoir partager ce travail.