Laura Clergue, la 2e joueuse française de padel nous a offert une très belle interview dans l’émission sur INSTAGRAM, “Le face-à-face”. La 57e joueuse mondiale est revenue sur son aventure dans le padel avec ses hauts et ses bas.

Une interview qui nous permet de mieux connaître l’un des piliers de l’équipe de France de padel.

  • Un départ dans le padel incroyable

Ancienne joueuse de tennis, je me suis lancée dans le padel avec notamment Audrey Casanova qui est devenue une amie. Nous avons réalisé une très belle aventure ensemble. Nous avons notamment été à 2 reprises championnes de France de padel.

Certes, l’époque était différente d’aujourd’hui car la concurrence était bien moins rude, mais pour une joueuse qui n’avait qu’un ou deux ans de padel dans les jambes, c’était formidable.

Je me souviens de nos débuts avec toute la bande du Set Club à Aix avec Jean-Marc Lenoir. On a l’impression que ça fait tellement loin déjà alors que ce n’était qu’en 2015 ! Quel parcours et quel développement de notre sport depuis. Et je me souviens que la première exhibition padel, c’était avec toi (ndlr. Inauguration du club de padel à Manosque).

Le padel est une aventure incroyable. J’ai arrêté mon métier d’ingénieur pour me lancer dans le padel. Et maintenant, je vis en Espagne où je donne tout pour réussir sur le circuit du World Padel Tour.

  • Ginier / Collombon : Des joueuses qui ont fait bouger les lignes

Il y a eu un avant et un après Collombon / Ginier. C’est certain. Ce sont deux joueuses très douées qui ont réussi rapidement à mettre tout le monde d’accord. On ne peut qu’applaudir des deux mains puisqu’elles survolent le circuit français.

Qui n’a pas eu le droit à son 6/1 ou 6/0 face aux championnes de France sur le circuit français ?

Ce qui l’est d’autant plus, c’est notre OVNI français, Jessica Ginier. Les meilleures joueuses françaises sont en Espagne et/ou s’entraînent beaucoup. Jessica réussit à être toujours opérationnelle alors qu’elle n’a pas que le padel dans la vie. Elle est juste incroyablement douée.

Elles apportent également dans le jeu une énergie, un style que nous n’avions pas jusque-là en France.

L’ego permet d’avancer. Et les filles ont envie de se battre pour essayer de leur rendre la vie plus compliquée en France. Mais c’est loin d’être si simple.

  • Le niveau augmente sur le circuit professionnel

C’est très compliqué, car la concurrence est rude sur le circuit professionnel de padel. Et je peux vous dire que le niveau d’aujourd’hui chez les filles est en pleine progression. Il n’y a plus de matchs faciles. Il faut évidemment se débrouiller pour rentrer le plus tard possible et éviter ainsi les matchs pièges.  C’est l’objectif cette année quand la saison reprendra de démarrer au minimum aux previas et si possible à terme dans le tableau principal. Mais il reste encore beaucoup de chemins.

  • Avec Léa, on a de l’ambition

Avec Léa Godallier, le courant passe très bien. Nous avons réalisé de très bons matchs ensemble sur le World Padel Tour. Et évidemment, nous aurions bien voulu en France faire des matchs et nous confronter à la paire Ginier / Collombon pour voir où nous en sommes. Même si on sait qu’elles sont logiquement les favorites en France. Nous sommes, Léa et moi, en pleine progression. Alors pourquoi ne pas faire chavirer l’hégémonie des lyonnaises en France ?

C’est vrai que nos échanges sur le terrain n’ont pas été exceptionnels il y a 2 ans au mondial au Paraguay. Mais je prends mes responsabilités sur le niveau de jeu à ce moment là. J’étais en plein doute et forcément ça s’en ressentait sur le terrain. La pauvre Léa devait nous maintenir à flot pendant les matchs. Aujourd’hui, je suis bien plus forte dans la tête et sur le terrain. J’ai retrouvé la patate et le jeu.

  • Entre 2 eaux sur le plan du jeu

Ce n’est pas évident d’en parler. Gaby Reca, mon ancien entraîneur, m’a permis d’apprendre beaucoup de choses sur le padel, notamment sur la partie défensive de ce sport. Une partie nécessaire, encore plus lorsqu’on venait comme moi du tennis. Mais ces entraînements ont aussi affecté mon jeu offensivement. J’étais devenue beaucoup trop tendre. Or, le padel d’aujourd’hui est de plus en plus brutal. On voit d’ailleurs une nette évolution du padel dans ce sens ces dernières années.

J’ai donc tout changé, dont la partie qui concernait mon jeu sur le padel. Aujourd’hui, j’ai retrouvé de la percussion.

  • Une année sans championnats de France de padel

Cette année, pas de team France. Ce n’est que partie remise en 2021. ça nous laisse le temps d’affûter nos armes avec Léa pour partir à l’abordage des championnats de France l’année prochaine.

Après nous avons une team forte pour le mondial de padel en novembre prochain. Avec le renfort de Robin (ndlr. Robin Haziza), l’équipe de France dames est plus forte. Robin est un bon capitaine qui a déjà fait ses preuves à la Playa lors des championnats d’Europe de padel aux Pays-Bas.

  • Être prêtes à la reprise

Avec les récents événements et la crise sanitaire mondiale, la FFT a eu raison de ne pas tenter le diable en annulant les championnats de France de padel et les étapes de FFT PADEL TOUR. C’est dommage pour nous car nous espérions faire de belles choses. On va se concentrer sur les étapes du World Padel Tour. Dès que ça va reprendre, il va falloir être prête physiquement, car on ne va chômer.

Pour voir ou revoir les 20 dernières minutes de l’interview, c’est par ici :

Franck Binisti

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.