Parmi les défis qui attendent Gilles Moretton, nouveau président de la Fédération française de tennis (et de padel), un d’entre eux consiste à éviter la dispersion et l’éparpillement des joueurs de padel entre de multiples petits clubs.

En effet, dans certaines régions, de nombreux clubs de tennis ont construit une ou deux pistes de padel, en complément de leur activité tennis. Cette nouvelle offre a permis de convertir quelques licenciés de ces clubs au padel et d’attirer des joueurs de padel venus d’ailleurs. Mais un ou deux courts de padel – surtout extérieurs – permettent rarement de fédérer une vraie communauté de joueurs.

Pour cela, il faut davantage de terrains et également des structures couvertes, notamment dans les régions où la météo est froide et humide. Ce sont donc surtout les structures privées, dont l’offre est plus aboutie, qui jusqu’à présent ont permis de constituer des communautés de joueurs et joueuses de padel, en organisant des tournois ou des animations.

Propager le virus du padel

Si le nombre de terrains de padel devrait augmenter en France, comme c’est le cas en Italie, en Belgique ou en Suède, il faudrait éviter un éparpillement des terrains menant à un essaimage des joueurs. En effet, le virus du padel ne pourra pas prospérer si les joueurs sont confinés dans leur petit club, sans interaction avec ceux des autres structures !

A Padel Magazine, nous voyons plusieurs pistes pour “déconfiner” au maximum les joueurs et doper le « taux d’incidence », afin de propager le virus du padel.

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Photos IMAGELLAN by Philippe Buissin Casa Genval Belgique

Inciter à des investissements communs

Idéalement, pour développer le padel, il faut jouer collectif. Par conséquent, plutôt que de pousser chaque petit club de tennis à construire son petit terrain de padel dans son coin, la FFT devra inciter les clubs à monter des projets collectifs. L’idée est que les clubs mettent leurs moyens et leurs énergies en commun pour créer une offre ambitieuse, avec trois terrains ou plus, et si possible des salles. C’est ainsi qu’il sera possible de proposer des animations, des écoles de padel, des compétitions, etc.

Favoriser la création d’ententes

Pour les clubs ayant déjà construit un ou deux courts de padel, la FFT peut encore éviter la dispersion en favorisant la création d’ententes entre clubs de padel d’un même secteur géographique. Comme dans les stations de ski, l’idée est de proposer aux joueurs un forfait « grand domaine », au lieu de se contenter de multiples « petits domaines ».

Si l’on prend l’exemple de trois clubs voisins fonctionnant en entente, leurs joueurs pourraient choisir de jouer soit dans trois clubs pour une cotisation de l’ordre de 250 € (grand domaine), soit dans deux clubs pour 200 € (moyen domaine), soit dans un seul club pour 150 € (petit domaine)…

Un logiciel de réservation commun aux trois clubs permettrait de répartir les montants des cotisations entre les différents clubs au prorata des heures jouées par chaque joueur dans chacun des trois clubs.

Des tickets invités à bas prix

D’autres pistes existent pour que la FFT fasse en sorte que les joueurs ne soient pas cloisonnés club par club mais forment une grande communauté de passionnés. Une d’entre elles consiste à pousser les clubs à inclure dans leurs cotisations annuelles un nombre conséquent d’heures invités, puis à pratiquer des tarifs très bas pour les tickets d’invités. Proposer des tarifs couples, familles et jeunes très attractifs est une autre manière de séduire des familles entières, qui pourront s’épanouir dans ce sport extrêmement fédérateur et convivial.

Bref, les idées ne manquent pas et nécessitent d’être concrétisées dans les mois et années qui viennent. L’arrivée de sang neuf à la FFT peut y contribuer, de même que la création d’une licence spécifique padel, qui est de nature à augmenter les ressources et donc la possibilité de subventionner un développement vertueux de cette discipline. Le travail avec les structures privées, qui sont aujourd’hui le moteur de la croissance du padel, devra également être amélioré !

Crédit photo principale : Court 17

Après 40 ans de tennis, Jérôme tombe dans la marmite du padel en 2018. Depuis, il y pense tous les matins en se rasant… mais ne se rase jamais pala en main ! Journaliste en Alsace, il n’a d’autre ambition que de partager sa passion avec vous, que vous parliez français, italien, espagnol ou anglais.