Carlos Pozzoni, le célèbre entraîneur argentin, était l’invité du podcast de la chaîne Energy Padel. Coach attitré de Franco Stupaczuk, il supervise cette saison la troisième paire mondiale, composée de Franco Stupaczuk et Juan Lebrón. Durant l’émission, Carlos Pozzoni s’est exprimé sur la relation qu’il entretient avec ses joueurs, le potentiel de cette équipe ambitieuse, ainsi que sur les attitudes parfois controversées de Juan Lebrón.
L’approche de Carlos Pozzoni face au tempérament de Lebrón
Juan Lebrón est reconnu autant pour ses qualités exceptionnelles de joueur, lui qui a été numéro 1 mondial pendant trois années, que pour son comportement, parfois jugé limite. Son tempérament n’a pas toujours été facile à gérer pour ses coéquipiers ou entraîneurs tout au long de sa carrière ; Alejandro Galán pourrait en témoigner.
Carlos Pozzoni, lui, accepte le joueur tel qu’il est :
“Juancito est comme il est, et moi, j’aime bien. Je l’ai toujours dit à Franco : pour te donner une idée, c’est souvent Franco qui doit nous séparer, Juan et moi, quand on va à un match ou à un événement. On ne se dispute pas, mais on a chacun notre point de vue. Lui dit ce qu’il pense, moi aussi, et c’est Franco qui finit par intervenir.”
Mais Pozzoni apprécie avant tout la combativité de son joueur :
“Je connais Juan depuis longtemps, et je le dis franchement : moi, j’aime bien ce gars. Pourquoi ? Parce qu’il a quelque chose que j’apprécie. Il veut gagner, il s’entraîne comme un fou, et même si parfois il finit dans des situations tendues, il a beaucoup évolué là-dessus. La première chose que je lui ai dite quand on a parlé, c’est : « Je te veux tel que tu es. Ne change rien. »”
L’entraineur connaît Franco Stupaczuk depuis de nombreuses années ; ils entament actuellement leur neuvième saison ensemble. Le joueur argentin, lui, apprécie l’honnêteté et la communication directe :
“Franco, lui, doit encore travailler un peu l’aspect mental. […] Mais Franco, c’est quelqu’un qui ne se tait pas. Si tu lui tapes trop sur les nerfs, il va te le dire franchement.”
Objectif de la paire
Aujourd’hui, avec leur statut de troisième paire mondiale, Franco Stupaczuk et Juan Lebrón visent des titres cette saison. L’objectif est de se rapprocher du duo Galan / Chingotto, deuxième du classement des paires, même si plus de 10 000 points les séparent encore pour le moment.
“Je continue de penser qu’il y a deux équipes qui jouent très bien. Notre objectif, c’est de se mêler à cette lutte […] de les déranger un peu. Je ne leur mets pas la pression pour devenir numéro 1 alors qu’on est numéro 3. Si on devient numéro 2, là on aura deux objectifs : le rester, et se rapprocher du numéro 1. C’est tout ce que je leur demande.”
Mais Carlos Pozzoni le sait, le potentiel de la paire, qui a déjà disputé quatre finales cette saison pour un titre (remporté en l’absence des meilleures paires), est encore loin d’avoir été pleinement exploité :
“Pour moi, cette paire n’en est qu’à 50 % de son potentiel.”
L’entraîneur rappelle qu’il faut du temps pour bâtir une équipe réellement compétitive au plus haut niveau. Stupa et Lebrón ne jouent ensemble que depuis le début de saison et n’ont disputé que cinq tournois ensemble :
“Une vraie équipe commence vraiment à fonctionner à 100 % dès la deuxième année. C’est là qu’elle peut se mesurer à armes égales.”
Pozzoni mise donc sur un projet à long terme avec la paire Lebrón / Stupaczuk :
“J’espère que ma paire actuelle va durer plus de deux ans. Deux, trois ans, tranquillement. Parce qu’on est là, on est compétitifs. Être numéro 1, 2 ou 3, oui, ça change des choses, mais l’important, c’est d’être dans la course. Et ce n’est pas un drame d’être numéro 3.”
Même s’il a conscient que dans le sport de haut niveau, seuls les résultats comptent, et que la jeune génération pousse déjà très fort derrière :
“Dans trois ans, il y aura d’autres joueurs au sommet. Il y a des jeunes comme Tino, Leo, Cardona, Fran Guerrero, qui montent très vite. Ils seront là dans très peu de temps.”
Son rôle d’entraîneur
Carlos Pozzoni joue un rôle clé dans l’évolution des joueurs et des paires qu’il encadre au quotidien. Pour lui, l’un des éléments essentiels au succès passe par une bonne entente hors du terrain :
“Avant tout, je cherche une bonne relation. Pour moi, il ne s’agit pas que de la piste. Il doit y avoir une amitié. On doit passer de bons moments, pas seulement quand on gagne. Dans le quotidien aussi. J’aime que ce soit comme une famille. Même si on ne s’entraîne pas tous ensemble, on se retrouve pour un café, un déjeuner, un dîner.”
L’argentin insiste aussi sur l’importance de l’équilibre et de la connexion entre les joueurs, car dans un sport comme le padel, on ne gagne pas seul :
“Et côté travail, je veux que le joueur se sente bien, qu’il veuille progresser, mais aussi aider son partenaire à s’améliorer. Parce qu’au padel, on gagne à deux. Si ton coéquipier ne va pas bien, tu ne gagnes pas. Donc il faut créer cette solidarité, cette cohésion.”

Grand passionné de sport et ancien tennisman, j’ai découvert le padel il y a quelques années sans m’y attarder vraiment. Puis je suis devenu accro à ce sport en le pratiquant et en regardant les matchs de premier padel. Hâte de vous partager les actus 2025 !