Présent au stage de sélection de l’équipe de France au Mas, à Perpignan, Rémy Gourre n’a pas été retenu dans la liste des 8 qui vont partir à Marbella. Il nous livre ses impressions.

Seulement deux ans de padel !

Padel Magazine : Rémy, revenons d’abord sur tes débuts, peux-tu nous dire comment tu t’es lancé dans le padel ?

Rémy Gourre : J’ai démarré au Country Club avec un copain il y a à peu près deux ans, ça m’a tout de suite plu. Je viens du tennis, j’ai été classé -15, j’ai fait le Pôle France, donc forcément je partais avec un petit avantage. J’ai commencé à faire quelques tournois avec Anthony Jeannot (34ème joueur français aujourd’hui), on a joué un an ensemble. Et là cela fait un an que je joue avec Jérôme Ferrandez. Nous sommes très amis en-dehors et ça se passe très bien sur le terrain !

Rémy Gourre Adidas revers attente
Crédit photo Stéphane Costes

Padel Magazine : Après seulement deux ans de padel, tu as déjà atteint un très bon niveau, quels sont tes points forts/points faibles ?

Rémy Gourre : Mon point fort c’est l’agressivité, le jeu vers l’avant. Je viens du tennis, je bloque, je monte vite au filet, je volleye très fort, c’est ma qualité. Après je dois m’améliorer en défense. Au tennis on n’est pas habitué à être entourés de vitres ou de grilles ! J’ai un jeu axé vers l’attaque donc j’ai besoin d’avoir un binôme à côté qui joue un peu de la même façon. Jérôme s’est adapté, il joue très bien aussi comme ça. J’ai trouvé dommage d’arriver en équipe de France sans avoir jamais tapé une balle avec les joueurs présents…

“Déçu de ne pas être appelé avec mon partenaire”

Padel Magazine : Tu fais référence au fait que Jérôme Ferrandez, malgré vos bons résultats n’a pas été appelé pour le stage de sélection de l’équipe de France. Quel est ton avis là-dessus ?

Rémy Gourre : Quand j’ai été appelé, j’ai demandé à Alexis Salles si Jérôme était dans la liste. Il m’a dit que non. J’ai trouvé dommage pour mon premier rassemblement de ne pas être avec mon binôme. On s’est entraîné ensemble, on a fait une préparation physique, on a eu de bons résultats : gagné des P1000, fait un quart de finale au P2000 des Pyramides. Mais ce n’était pas dans les projets d’Alexis car Jérôme avait refusé une sélection il y a un an et demi, lorsque sa femme était enceinte… C’est le choix du sélectionneur, il y a un nombre de place limité, c’est comme ça.

Padel Magazine : Peux-tu nous parler un peu du fonctionnement du stage et comment tu l’as ressenti à titre personnel ?

Rémy Gourre : Nous étions 6 joueurs de droite et 6 joueurs de gauche. J’étais appelé en tant que joueur de droite. Nous devions réaliser 5 matchs sur deux jours et demi, avec des partenaires différents. Mon premier match je l’ai joué avec Yann Auradou, face à Johan Bergeron et Benjamin Tison, qui forment pour moi incontestablement la meilleure équipe française. Comme Yann est aujourd’hui joueur de droite, nous avons dû nous adapter, jouer un coup à gauche un coup à droite, et face à de tels joueurs ça a été très dur.
Ensuite j’ai eu la chance de jouer un bon match avec Jérémy Scatena contre Inzerillo/Maigret. On s’est imposé en deux sets en jouant très bien. Après, le troisième match, j’ai joué avec Bastien Blanqué contre Scatena/Leygue. Un bon match qu’on perd 7/6 7/5. Pour mon quatrième match, qui était le dernier (j’ai dû rentrer pour un problème familial), j’ai encore partagé la piste avec un joueur de droite, Jérôme Inzerillo. On a affronté Leygue/Auradou et on a perdu en deux sets. Je trouve dommage de ne pas avoir pu évoluer avec Bergeron et Maigret et d’avoir joué deux matchs sur 4 avec des joueurs de droite…

Rémy Gourre fin de geste adidas coup droit volée
Crédit photo Stéphane Costes

 

Padel Magazine :  Qu’est-ce qui aurait pu être amélioré durant ce stage ?

Rémy Gourre : Je pense que ce qui manque c’est d’avoir des entraînements. Certains joueurs sont plus entraînés que d’autres. Moi je n’ai pas de coach, je n’ai jamais pris de cours de padel. Ce qui pour moi a manqué c’est une journée d’entraînement, j’aurais été preneur de conseils. Et évidemment c’est difficile d’arriver sans son partenaire et de devoir jouer tout de suite des matchs avec des joueurs avec lesquels on n’a aucun automatisme.

Au-delà de ça, ce qui manque en France ce sont des entraîneurs. On s’entraîne comme on peut, on essaye de s’auto-corriger. Mais il manque des coachs, qui viendraient peut-être de pays étrangers, pour nous faire évoluer à nous qui nous entraînons en France.

Toujours aussi motivé

Padel Magazine : Au final es-tu déçu de ne pas faire partie de la liste des 8 qui vont partir à Marbella ?

Rémy Gourre : Non je ne suis pas déçu. Déjà on comprend que le 7ème et le 8ème sont entre guillemets des “chauffeurs de banc” et que ce sont les six qui sont devant qui joueront. Ce qui est normal : on a six joueurs qui font les tournois internationaux, qui sont entraînés, c’est logique. Pour ma part, je n’étais pas particulièrement intéressé par le rôle de remplaçant.

Je suis très content d’avoir eu cette expérience, j’ai pu me rendre compte que le niveau était très bon. Je ne m’estime ni meilleur ni moins bon que les autres. Chacun a sa chance, et le sélectionneur choisit les joueurs dont il a besoin pour constituer son équipe. Je souhaite quoi qu’il arrive le meilleur à l’équipe de France et j’espère qu’ils iront le plus loin possible !

Padel Magazine : Quelles sont tes prochaines échéances padel ? Les championnats du Monde restent dans un coin de ta tête ?

Rémy Gourre : On a le championnat de Provence avec Jérôme Ferrandez à la fin du mois. On sera tête de série numéro 2 et on se prépare à fond avec pour objectif de remporter le titre. On aura ensuite le P2000 de Perpignan en juillet, et certainement le tournoi international de Canet-en-Roussillon en août. 

Nous allons essayer de faire les meilleurs résultats possibles sur toutes les compétitions auxquelles on va participer, et si le sélectionneur a besoin de nous, nous serons ravis de venir donner un coup de main à l’équipe de France. Et si ce n’est pas possible, ça ne nous empêchera pas de continuer à jouer !

Crédits photos : Stéphane Costes

Xan est un fan de padel. Mais aussi de rugby ! Et ses posts sont tout aussi punchy. Entraîneur physique de plusieurs joueurs de padel, il déniche des posts atypiques ou traite de sujets d’actualité. Il vous donne également quelques conseils pour développer votre physique pour le padel. Clairement, il impose son style offensif comme sur le terrain de padel !