Alors que le circuit Premier Padel et la Fédération Internationale de Padel (FIP) avaient annoncé des changements majeurs pour 2025, une vague de contestation a secoué le circuit professionnel en début de saison. Officiellement, il ne s’agissait pas d’un boycott, mais plutôt d’un « choix individuel » des joueurs, réunis sous la bannière de la Professional Padel Association (PPA), pour obtenir ce qui leur avait été « promis à l’origine ».
Un mouvement initié par les meilleurs joueurs, mais suivi par tout un circuit
Si les figures de proue du circuit ont été les fers de lance de cette fronde, le top 100 mondial et les joueurs classés au-delà ont également pris position en refusant de participer à plusieurs tournois P2. Le conflit entre les joueurs et Premier Padel repose sur des engagements non tenus concernant la structuration du circuit, les conditions de jeu et la répartition des revenus.
Mais la question demeure : la FIP et Premier Padel iront-ils réellement jusqu’à des actions judiciaires contre ces joueurs ? La menace a été brandie, mais elle semble difficilement applicable, notamment en raison du poids des joueurs concernés. On imagine une action judiciaire pour la forme qui se dissipera avec un communiqué de presse commun à la PPA, Premier Padel et la FIP un peu plus tard ou encore des sanctions symboliques… Mais est-ce que certains propos très forts de la PPA s’effaceront des mémoires, notamment en ce qui concerne “les dirigeants” de la FIP ?
Un rétropédalage stratégique de Premier Padel
Finalement, sous la pression, Premier Padel a revu ses plans pour les catégories P1 et P2, annonçant un retour à un modèle « plus équilibré » pour les joueurs. Cette décision peut être interprétée comme une victoire partielle pour la PPA, qui a su imposer ses revendications sur certains points clés du circuit.
En revanche, l’association des joueuses professionnelles ressort paradoxalement affaiblie de cette séquence. Les changements annoncés ne lui profitent pas vraiment, et en 2025, l’IPPA (International Padel Players Association) prendra en charge les frais d’hébergement en qualification, un geste destiné à apaiser les tensions auprès des joueuses situés au-delà du top 30 mondial et qui ont été les oubliées dans cette histoire.
Si les hommes ont réussi à négocier des avancées, les joueuses, elles, n’ont pas su capitaliser sur le mouvement général. La contestation est restée limitée chez les femmes.
Cette différence de mobilisation va donc se payer dans les faits.
Un circuit toujours en pleine mutation
Si cette période a prouvé une chose, c’est que les joueurs ont un réel pouvoir d’influence, capable de faire plier Premier Padel sur certains aspects. Mais les tensions entre le circuit et l’association des joueurs restent vives, et cette trêve forcée pourrait ne pas durer.
Le padel professionnel continue d’évoluer, avec des rapports de force en constante redéfinition. Reste à voir si Premier Padel saura, à long terme, concilier les exigences des joueurs et les impératifs économiques de son développement.

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.