Lionel Roux, ancien tennisman professionnel ayant atteint la 48e place mondiale, est aujourd’hui à la tête de l’Open Sopra Steria à Lyon, un tournoi Challenger qu’il dirige depuis 2016. Outre le tennis, il s’est passionné pour le padel et est désormais impliqué dans l’organisation du premier FIP GOLD dames et messieurs en indoor : le FIP GOLD LYON. Dans cette interview, Lionel nous partage son expérience et les défis de l’organisation d’événements sportifs, et revient sur cette grande compétition qui nous attend juste après le GPM.
De tennisman à passionné de padel
Franck Binisti : Dans ta carrière de tennis, est-ce que tu as déjà eu des contacts, est-ce que tu as été lié ou tu jouais déjà à l’époque au padel ?
Lionel Roux : Pas du tout parce que je suis un ancien déjà, donc le padel est arrivé en France il n’y a pas, entre guillemets, si longtemps que ça. J’ai fait partie du top 50 dans les années 90 et je n’ai pas du tout entendu parler du padel pendant ma carrière, un petit peu ensuite quand j’ai entraîné et coaché quelques joueurs. Mais vraiment, c’est un sport que j’ai découvert et que je pratique vraiment à fond depuis 5-6 ans.
Franck Binisti : Tu joues au padel régulièrement, tu aimerais ou tu fais déjà quelques tournois de padel ?
Lionel Roux : Quand on a été compétiteur, on a envie d’y retourner un petit peu. Je trouve que le padel, c’est vraiment le bon format pour nous, anciens joueurs de tennis. J’ai fait des compétitions, j’ai eu quelques petits pépins physiques qui ont fait que j’ai été obligé d’arrêter, mais j’y retourne. J’adore ça. Je me suis même inscrit dans un club pour faire les matchs par équipe avec les copains et j’ai bon espoir d’aller titiller un peu les deux Arnaud (Arnaud Clément et Arnaud Di Pasquale) l’année prochaine pour faire de la compétition.
L’importance des compétitions en équipe
Franck Binisti : Jouer avec les copains, ça semble très important pour toi ?
Lionel Roux : Le tennis, c’est un sport individuel. Mais faire les matchs par équipe me maintenait un peu en vie à l’époque. Même quand je jouais à l’ATP, je revenais souvent à Lyon jouer pour le Tennis Club de la Pape, et je retrouvais mes potes. Puis, j’ai joué à Rennes où on a été plusieurs fois champions de France, champions d’Europe également, parce qu’il y avait des championnats. On allait à Barcelone, en Turquie, et j’ai adoré ça.
Dans le padel, je retrouve des sensations, des émotions que j’ai eues dans le tennis à travers la Coupe Davis, quand j’étais entraîneur, ou encore dans ces matchs par équipe. Dans le tennis, être seul peut être dur psychologiquement. Je n’avais plus du tout envie de ça. Dans le padel, j’ai retrouvé cette petite adrénaline de la compétition. Même si tu es joueur de tennis, tu peux prendre une bonne raclée par des joueurs monstrueux au padel. C’est frustrant, mais ça donne envie de progresser.
Padel ou pickleball ? Une préférence claire
Franck Binisti : Les potes au tennis sont les mêmes qu’au padel ?
Lionel Roux : Exactement, on est toujours ensemble. J’ai gardé mes potes, je suis très attaché à mes racines, à Lyon.
Franck Binisti : Aux États-Unis, le pickleball est l’un des sports rois. Tu as testé ce sport ? Une préférence ?
Lionel Roux : Ah oui, une préférence pour le padel, sans aucun doute. Déjà en termes de bruit, je trouve que le pickleball est désagréable. Cette balle creuse qui tape dans la raquette, je n’aime pas du tout le bruit. Je ne critique pas ce sport, mais ça me donne l’impression d’un jeu de plage. Peut-être que je changerai d’avis, mais aujourd’hui, je n’ai pas du tout envie d’y jouer.
Le FIP Gold Lyon : un pari risqué
Franck Binisti : Tu peux nous parler du tournoi de tennis à Lyon et de ce nouveau tournoi international avec le FIP Gold Lyon ?
Lionel Roux : L’idée de l’Open Sopra Steria me trottait en tête depuis un moment. Je suis très attaché à Lyon. J’ai participé à toutes les éditions du Grand Prix de Tennis de Lyon, d’abord en tant que joueur, puis commentateur et spectateur. Quand ce tournoi a été vendu en 2009, je me suis dit qu’un jour, j’aimerais recréer quelque chose à Lyon.
On a mixé nos compétences avec Benoît Dupré, mon associé, et on a créé un Challenger, avec l’idée de faire découvrir au public lyonnais les champions de demain. Le padel s’est ajouté à cette aventure. C’est là qu’est née l’idée du FIP Gold de Lyon. Tout est allé très vite, mais on a décidé d’y aller.
Franck Binisti : Quels sont les éventuels freins dans ce processus d’entrepreneuriat avec le padel ?
Lionel Roux : Les freins principaux sont financiers, surtout quand on se lance sur plusieurs années. La première année est toujours la plus difficile. On ne sait pas où on va, et les budgets sont énormes. Mais avec la Fédération Internationale de Padel (FIP) et la FFT, les relations sont bonnes. Cela dit, il reste des choses à structurer, le padel étant un sport encore en développement.
Le FIP Gold Lyon : à ne pas manquer !
Franck Binisti : Pourquoi les spectateurs devraient-ils venir au FIP Gold de Lyon ?
Lionel Roux : Le Palais des Sports de Lyon est un lieu mythique. Il y aura trois terrains installés, et le padel est un sport spectaculaire. J’ai embarqué quatre entités lyonnaises : UrbanPadel, Esprit Padel, All In, et PadelShot. Chacune aura un rôle pendant le tournoi, et il y aura aussi des événements pour les partenaires, des démonstrations, et un tournoi des partenaires.
Franck Binisti : Tu m’avais parlé de l’annulation du tournoi en Suède, qui profite au FIP Gold de Lyon avec de grands joueurs présents ?
Lionel Roux : Oui, l’annulation du tournoi en Suède nous permet d’avoir un plateau très relevé, avec des grands joueurs comme Alix Collombon, Ruiz, et Arroyo, parmi les top 20 mondiaux. C’est une vraie chance pour un FIP Gold comme le nôtre d’accueillir des joueurs de ce calibre.
Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.