A l’occasion de la présentation de la deuxième édition du Greenweez Paris Major Premier Padel ce jeudi à Aubervilliers, Padel Magazine a pu s’entretenir avec Gilles Moretton, président de la Fédération Française de Tennis. L’ex-tennisman s’est confié sur les ambitions de la Fédération mais également sur ce qu’il pense du conflit opposant le WPT et Premier Padel.

“Il est nécessaire d’afficher nos ambitions”

“Comme pour pleins de choses que l’on fait à la Fédération, nous avons voulu innover, bouger un peu les lignes. La mission d’une fédération c’est de développer le padel. Bien que nous ayons beaucoup progressé, nous avons estimé qu’il était nécessaire de faire un évènement pour annoncer nos ambitions.”

“On va y aller crescendo. On a fait un évènement l’année dernière lors d’une date pour laquelle nous n’avions pas trop le choix. Mais il fallait prendre position et c’est important que nous FFT nous positionnions auprès de la Fédération Internationale. En s’associant avec notre force de frappe, Roland-Garros, on a ramené quelque chose d’important et ils en sont conscients. Maintenant il faut y aller étape par étape. Ouvrir le haut quand on pourra le faire, on le fera bien sûr, mais pas seulement. Il faut aussi développer la construction des pistes de padel, nos équipes dans les régions. Il ne faut pas oublier que la Fédération fonctionne en pyramide. Le Greenweez Paris Major c’est le sommet de cette pyramide mais derrière il y a encore beaucoup de choses à construire et solidifier.”

“Que le padel et le tennis soient les mêmes à Roland-Garros dans 20 ans”

“Si l’on s’est lancé là-dessus à Roland-Garros ce n’est pas pour faire un évènement que l’on aurait pu organiser dans un club, dirons-nous traditionnel. L’ambition qui est la nôtre aujourd’hui, c’est de se revoir dans vingt ans avec un Roland-Garros tennis et un autre padel, et que ce soit les mêmes. Et il ne faut pas oublier que si nous remontons un peu dans l’histoire, le tennis est passé par là également. Avant ce tournoi n’était pas “successfull” comme aujourd’hui et ne se disputait pas à Roland-Garros. Ce n’est qu’à partir de 1928 que nous sommes arrivés ici. Les choses s’accélèrent et elles vont aller beaucoup plus vite avec le padel.”

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“Un changement de nom pour la FFT ? Pas pour aujourd’hui.”

“Je vais te donner tout de suite la raison pour laquelle ils ont changé de nom comme ça (en Italie), ça va te calmer (rires). Le président qui est en place est là depuis vingt ans et normalement, il ne peut plus continuer, car il est arrivé au bout de ses mandats. Donc, le seul moyen pour lui de pouvoir continuer à exercer, c’était de changer le nom de la Fédération.

Chez nous, ce sera la même chose, car on a une nouvelle loi sport qui stipule que l’on ne pourra pas faire plus de trois mandats en tant que président de fédération et de ligue. En Italie, je ne connais pas la règle. En revanche, pour en avoir discuté avec lui, le moyen de la contourner était de créer un nouveau nom. C’est intéressant d’en parler, mais aujourd’hui ce n’est pas à l’ordre du jour. Nous considérons le padel de la même manière que le tennis. Ainsi, nous mettons des moyens importants de développement, ce qui n’était pas forcément le cas avant que j’arrive. Le padel était rangé dans un tiroir comme le beach -tennis. On l’a sorti et je te le dis honnêtement, aujourd’hui, nous sommes une fédération quatre raquettes. (ndlr. : tennis, padel, beach tennis et jeu de courte paume) […] Nous considérons d’ailleurs ces quatre disciplines au même niveau.”

“400 000 pratiquants en France”

“Nous avons 36 000 licenciés padel, et on sait que 155 000 réservent des terrains sur Ten’up. Derrière, on a pu constater que nous avons beaucoup de pratiquants qui vont dans des clubs, font de la location horaire et on estime à 400 000 ce nombre-là. Cela veut dire que si nous avions une entité uniquement dédiée au padel, cette fédération ferait partie des cinq plus grosses entités en France. On serait au niveau du judo, du golf.”

“Je ne souhaite pas voir trois circuits”

“Mon souci, ma priorité, c’est la Fédération Française de Tennis. Il est normal que l’on s’associe à une Fédération Internationale et non à une société privée, bien que le World Padel Tour ait fait un travail remarquable. Aujourd’hui, nous avons fait un choix, qui est stratégique car en créant un tournoi à Roland-Garros on a apporté une notoriété à Premier Padel. Je suis assez confiant. Alors oui, il y a de la politique, car les choses ont déjà un peu évolué. […] Je ne souhaite pas non plus qu’il y ait trois circuits comme lorsque nous sommes arrivés car on n’y comprend plus rien. J’en appelle à la sagesse des uns et des autres pour se réunir dans un intérêt commun, qui est le développement et la promotion du padel.”

Retrouvez ci-dessous cette interview en intégralité.

Sébastien Carrasco

Futur naturopathe et passionné de padel, Seb est le monsieur santé / alimentation de Padel Magazine. Il jongle entre pala, quinoa et huiles essentielles. Depuis bientôt deux ans maintenant il traite l’actualité de la petite balle jaune avec toujours la même passion.