Les nouvelles mesures mises en place par la Fédération Française de Tennis pour les prochains P2000 ne semblent pas convenir à tout le monde.

Des P2000 réservés aux Français et aux résidents étrangers

Le plan de relance de l’économie du padel voulu par la FFT, semble majoritairement très bien accueilli par les acteurs du padel. Pour preuve, l’argent que la Fédération met sur la table pour aider tous ceux qui ont souffert de la crise du Covid-19 devrait permettre de vite relancer la dynamique de développement de notre sport.

En revanche, une mesure de ce plan ne satisfait vraiment pas tout le monde, le fait de limiter les six prochains P2000 aux Français et aux étrangers bénéficiant d’une carte de résident :

La FFT vise à proposer à son élite du padel une offre de compétition de haut niveau national, tout en poursuivant son souci prioritaire de protection de ses publics et de lutte contre la propagation du virus. Dans le contexte sanitaire international actuel, il est prudent de limiter la participation à nos compétitions aux seuls ressortissants français.

Une dérogation sera toutefois accordée à toute personne de nationalité étrangère détentrice d’une carte de résident permanent ou de résident de longue durée lui permettant de séjourner en France. Cette carte devra être présentée au juge-arbitre. A défaut d’être en capacité de présenter ce document avant son entrée en lice, toute personne de nationalité étrangère ne sera pas autorisée à prendre part à la compétition.

Des joueurs espagnols mécontents

Jorge de Benito, qui avait prévu de venir jouer le premier tournoi à Perpignan ne cache pas sa déception :

“Pour moi cette décision n’est pas du tout judicieuse. La seule chose qu’ils vont réussir à faire c’est limiter la progression du padel français, tant en termes de niveau de jeu que de visibilité. C’est dommage car le padel français était sur une excellente dynamique de développement depuis maintenant plusieurs années. Je suis persuadé que certains espagnols, qui avaient prévu d’aller jouer les P2000 comme moi, ne seront pas contents du tout. Et je pense qu’il y a de quoi puisqu’en Espagne, les tournois sont ouverts à tout le monde…”

Bien que cette mesure ne s’applique qu’aux six P2000 de 2020 et que l’on comprenne que la FFT veuille en majorité aider ses ressortissants, cela ne semble pas très équitable que les Espagnols n’aient pas le droit de venir jouer en France, alors qu’en Espagne les joueurs Français sont acceptés dans tous les tournois.

Peu de joueurs concernés

Au final, sur les dernières années, relativement peu de joueurs étrangers sont venus garnir les tableaux français, on pense à quelques joueurs belges, puis des joueurs qui évoluent en Espagne : Denis Perino, Marc Bernils, Fernando Poggi, Gaby Reca, les frères De Benito… Pas de top player du WPT qui vienne donc grapiller les prize money en France, puisqu’à part Perino (49 WPT), aucun des joueurs pré-cités ne fait aujourd’hui partie du Top 50 du World Padel Tour.

Du point de vue de beaucoup, ces joueurs relevaient le niveau des tournois, permettaient aux meilleurs français d’avoir des matchs plus intéressants, et au public de voir des choses différentes. Pour au final moins d’une dizaine de joueurs, qui ne sont pas forcément meilleurs que les membres de l’équipe de France (lors du P2000 de Valenciennes la finale opposait Blanqué/Bergeron à Tison/Maigret alors que Bernils et les frères De Benito étaient dans le tableau).

Pas de rémunération pour les étrangers

Alors qu’elle souhaitait dans un premier temps limiter les P2000 aux personnes de nationalité française uniquement, la FFT est revenue sur sa décision et a finalement accepté les étrangers qui résident en France, puisqu’ils ne sont pas plus susceptibles que les Français d’être porteurs du Covid-19.

En revanche, pour pouvoir s’inscrire, ils doivent renoncer au prize money qu’ils pourraient éventuellement toucher :

Ces 6 tournois sont organisés dans le cadre du PSR (Plan de Soutien et de Relance) de la FFT pour l’écosystème français du tennis et des disciplines associées. Pour ce faire, la FFT a contracté un emprunt important et il est logique qu’elle concentre ses efforts financiers au bénéfice des joueurs, des joueuses et des clubs français. En conséquence, un joueur ou une joueuse de nationalité étrangère qualifié(e) pour une demi-finale, une finale, ou vainqueur du tournoi ne pourra pas prétendre au versement d’un quelconque prize money dans un P2000 du PSR.

Il est dans l’intérêt de tous les acteurs du padel en France que la visibilité de cette action soit faite autour des meilleur(e)s joueuses et joueurs français.

Une mesure là encore assez étonnante, puisqu’elle ne concerne que très peu de personnes. D’après nos recherches, un joueur et une joueuse seraient dans ce cas à l’heure actuelle. Deux résidents qui travaillent en France, et payent leurs impôts en France ne méritent-ils pas le prize money comme tout le monde ?

Pas de tests de Covid pour tous

L’un des arguments avancés par la FFT pour limiter ces P2000 aux Français était celui du Covid et du souci d’en limiter la propagation. Mais dans ce cas comment justifier que les Français qui résident en Espagne puissent venir participer aux tournois, alors qu’ils sont tout autant à risque que leurs homologues espagnols ?

Afin d’éviter tout problème lors du stage de l’équipe de France, la FFT a exigé que tous les joueurs convoqués passent la sérologie et le PCR ce lundi. En revanche, pas de test demandé pour ceux qui participent au P2000. On comprend qu’il y ait plus de proximité entre joueurs lors du stage que lors du tournoi mais pour se prémunir de toute mauvaise surprise il aurait peut-être été plus cohérent de faire comme sur le WPT, à savoir imposer le test à tout le monde…

 

 

Team Padel Mag

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