C’est un début de saison particulier sur le World Padel Tour, et pas seulement parce que la paire Coello/Tapia rafle tout. En effet, plusieurs joueurs du Top 20 ont déjà raté des évènements auxquels ils sont normalement obligés de participer selon leur contrat. Malgré cela, aucune sanction, ni même communication de la part du circuit. La raison à cela semble assez évidente. En proposant une quatrième catégorie de tournois – les Open 500 – le circuit a créé un climat chaotique qui permet aux joueurs de trouver une brèche contractuelle pour se libérer plus ou moins de leurs obligations.
Il faut bien comprendre que le contrat que les joueurs ont signé mentionne trois catégories de tournois auxquelles ils sont obligés de participer. Or, en plus des Master et du Master Final, il y a désormais les Open 500 et Open 1000, au lieu des seuls Open des années précédentes. La création de ces deux nouvelles catégories rend la clause invalide.
Les athlètes exploitent donc cette situation imprévue par leur contrat pour se libérer de l’obligation de prendre part à tous les Open 1000 (17 tournois sur l’année) afin de gagner de l’espace sur leur calendrier et, pourquoi pas, s’impliquer davantage sur le circuit Premier Padel qui comporte des prize money plus intéressants.
La tournée sud-américaine a parfaitement illustré cette problématique : Paquito/Tello a raté un tournoi, tout comme Lima/Nieto. Sanyo et Bela en ont quant à eux raté deux sur la base de “problèmes personnels”. En point d’orgue, la polémique concernant la blessure d’Ale Galan et les propos forts de Lisandro Borges au moment de l’Open de La Rioja.
L’Open 500 de Reus a confirmé la gravité de la situation, puisqu’un seul membre du Top 20 a pris part au tournoi. Il apparaît évident que la PPA (Professionnal Players Association) rejette le calendrier du World Padel Tour, les joueurs mettent la pression sur le circuit qui pour l’instant ne communique pas sur toutes ces absences.
Les options pour le WPT sont limitées. Forcer les joueurs à participer aux 27 tournois risque de créer un tollé. De l’autre côté, il paraît inenvisageable de voir une saison avec des tournois où seulement la moitié du Top 20 est présente.
Tant que le World Padel Tour n’a pas trouvé de solution qui puisse satisfaire tout le monde, les joueurs penchent de plus en plus vers Premier Padel, à l’image des numéros 1 mondiales Alejandra Salazar et Gemma Triay. D’ailleurs, il semblerait que le WPT soit sur le point de se faire racheter par QSI : un ultime aveu d’impuissance ?
Joueur de tennis en compétition, Martin découvre le padel en 2015 en Alsace et fait son apparition dans quelques tournois sur Paris. Aujourd’hui journaliste, il traite de l’actualité padel tout en poursuivant son ascension dans le monde de la petite balle jaune !