Voici les résultats de notre enquête consacrée à la question suivante : “Le padel peut-il cohabiter avec d’autres sports ?” Une nouvelle fois, nous adressons un grand merci à ceux qui ont pris le temps de nous répondre, souvent de manière détaillée et argumentée.

La première surprise nous vient de vos réponses à la question “Le padel fait-il bon ménage avec le tennis au sein d’une même fédération ?” En effet, une majorité de 53,1% de nos sondés estiment que non, alors que seuls 31,3% pensent que oui (les autres n’ont pas d’avis ou répondent “ni oui, ni non”). Cela sonne-t-il comme un désaveu de la Fédération française de tennis, en charge du padel depuis 2014 ?

Pas forcément. En effet, lorsqu’on examine l’origine géographique des personnes ayant répondu, on constate qu’un tiers environ viennent de Belgique. Or, ce pays est le cadre d’une guerre ouverte entre la fédération officielle pro-tennis et une fédération historique 100% padel. Il est possible, et même probable, que des partisans de cette dernière, que l’on pourrait qualifier “d’indépendantistes du padel”, aient utilisé notre modeste sondage pour promouvoir leurs idées.

C’est pourquoi nous rappelons que nos enquêtes recueillent généralement une petite centaine de témoignages : c’est beaucoup plus représentatif que la plupart des articles de presse, mais beaucoup moins que des sondages scientifiques faisant appel à des panels de près de 1000 personnes, représentatifs de la population.

Fédération mixte ou 100% padel ?

Ceci étant précisé, rentrons dans les détails et découvrons une deuxième surprise. A notre question sur leur fédération idéale (“Si vous pouviez choisir, votre fédération serait-elle 100% padel ? Associée au tennis ? A un autre sport ?”), les deux tiers de nos répondants (65,6%) optent sans hésiter pour une fédération exclusivement dédiée au padel.

Parmi ceux qui sont pour la mixité tennis / padel, certains nuancent leur réponse. Greg, un joueur suisse, se dit favorable à une fédé padel et tennis à condition qu’elle “mette des moyens dans le padel”, estimant qu’une “fédération de tennis a un meilleur réseau, plus de moyens et la possibilité de rendre le sport olympique plus facilement”. A l’inverse, ajoute Greg, “si la fédé de tennis veut simplement assujettir le padel sans le développer indépendamment, je préconise une fédé de padel indépendante”.

Nicolas, un Belge non “séparatiste”, estime pour sa part que “dans un petit pays comme la Belgique, cela peut être un avantage de rapprocher les deux fédérations de tennis et padel pour l’évolution des deux sports. L’une est établie depuis un moment avec l’expérience des compétitions, du développement local et international. L’autre peut en bénéficier pour cadrer son développement, son expansion mais aussi apporter de son côté un souffle de nouveautés. Pour moi il peut y avoir une cohabitation des deux sports”.

Quant à Bertrand, de Toulouse, il se prononce “à terme pour une fédé 100% padel”, mais pense que “pour l’instant, la FFT œuvre plutôt positivement pour le padel”, notamment en matière de “communication (Premier Padel à Roland-Garros) et de développement des infrastructures dans les clubs de tennis, même si ça ne va pas assez vite…”. Il est rejoint par Fabien, un Rhônalpin : “Une fédération de padel associée au tennis me semble plus pertinente, surtout en France avec la visibilité médiatique de Roland-Garros et des clubs associatifs permettant le développement du padel en dehors des très grandes villes”.

L’enfer, ce n’est pas toujours les autres

Après vos souhaits de fédération, venons-en à présent à l’échelon de proximité, le club : “Si vous pouviez choisir, votre club serait-il 100% padel ou pas ?” Les réponses à cette question constituent une troisième surprise : seuls 43,75% de nos sondés souhaitent un club 100% padel. Une majorité de personnes ne sont pas gênées par d’autres sportifs et, parfois, apprécient de pouvoir pratiquer aussi le tennis dans leur club préféré. Ou bien de mutualiser les installations (parking, vestiaires, bar, piscines, etc.).

Autrement dit, contrairement à ce qu’écrivait Jean-Paul Sartre, “l’enfer, ce n’est pas les autres”. L’enfer, ce serait plutôt d’être soumis au bon vouloir des autres, aux décisions arbitraires que prendrait une fédération jugée inamicale…

François estime cependant que “le principal n’est pas de savoir si le club est 100% padel. La question est de savoir si les installations sont de qualité ou non et s’il y a une mentalité de club pour organiser les compétitions, les interclubs, etc.” Le sujet de la “mentalité” revient dans le propos d’André, un joueur belge, qui “préfère les only padel, où il y a plus de convivialité”.

“Pourquoi marier le padel ?”

Quand on vous questionne sur un éventuel “mariage” du padel avec d’autres sports que le tennis, quelques-uns d’entre vous citent le squash, le badminton, le foot à 5, le pickleball ou même l’escalade. Mais beaucoup ne voient d’union possible qu’avec le tennis, voire pas d’union du tout. “Pourquoi le marier ???”, demande d’ailleurs un autre Belge, Julien, tel un père refusant de marier sa fille préférée ;-).

Le padel se marie avec tous les sports, affirme pour sa part André. Au XXIè siècle, on vise de grands centres sportifs rassemblant les discipline sœurs afin d’effectuer des économies sur les abords, le parking, les vestiaires… Par contre chaque discipline mérite son propre encadrement tant au niveau fédéral que dans les clubs. Un prof de tennis non initié aux autres sports de raquette est un mauvais professeur de squash comme il est mauvais professeur de padel. Il en va de même pour la gestion au niveau national, régional, dans les clubs”.

Reste la question de la cohabitation avec d’autres sports, ses avantages et inconvénients. Sur ce point, les avis sont partagés. Côté avantages, vous citez la possibilité de faire plusieurs sports, d’attirer d’autres sportifs vers le padel, de rationaliser les espaces et les coûts, d’avoir des installations plus accueillantes ou de s’enrichir au contact d’autres personnes ayant d’autres mentalités.

Mais vous êtes également sensibles aux inconvénients : “le padel génère plus de bruit au mètre carré” ; “le foot est bien trop bruyant et n’attire pas la même population” ; “il n’est pas facile de mixer des mentalités différentes” ; “dans de grands complexes, il est compliqué d’allier loisirs et compétition sans perdre l’identité du lieu et en ayant du personnel qualifié, qui maîtrise son sujet”.

Autant de sujets déjà évoqués dans notre enquête sur le “club idéal” et sur lesquels vous pouvez donner votre avis au bas de cet article ou, très bientôt, sur notre page Facebook.

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Un complexe où les sports se mélangent

Après 40 ans de tennis, Jérôme tombe dans la marmite du padel en 2018. Depuis, il y pense tous les matins en se rasant… mais ne se rase jamais pala en main ! Journaliste en Alsace, il n’a d’autre ambition que de partager sa passion avec vous, que vous parliez français, italien, espagnol ou anglais.