La question peut sembler étrange : le secteur est en plein boom et bien évidemment les clubs qui mettent les clefs sous la porte sont rares. Mais pourquoi le padel serait-il à l’abri des faillites et des fermetures ? Paradoxalement, malgré l’engouement suscité par le padel en Europe depuis le COVID, certains porteurs de projets peuvent commettre des erreurs, parfois naïves.

Bien qu’il soit toujours plus aisé de critiquer avec le recul, certains conseils restent universellement applicables à tous les projets sportifs, et en particulier au padel.

La fermeture de clubs de padel peut découler de plusieurs facteurs. Voici les principaux :

Problème n°1 : le foncier / le loyer

Le défi majeur pour les porteurs de projet en padel est souvent le foncier et le loyer. Bien qu’une piste de padel soit presque trois fois plus petite qu’un court de tennis et accueille quatre joueurs contre deux traditionnellement au tennis, trouver un site adapté est souvent très complexe, voire parfois impossible.

La tentation d’accepter des achats ou des loyers exorbitants pour concrétiser un projet est grande. Toutefois, cela peut rapidement mener un club au bord de la faillite. Non pas parce que le club n’est pas viable, mais parce que le business plan a été mal conçu. Si un club est bien fréquenté et semble prospère mais n’arrive pas à s’équilibrer financièrement, cela indique habituellement une lacune dans la gestion initiale du projet. Le loyer est fréquemment le principal fautif.

D’où l’importance cruciale de la négociation initiale : un échec à cette étape peut peser lourdement sur l’avenir financier du club.

Problème n°2 : un défaut de gestion

Le souci peut aussi provenir de la gestion du centre elle-même. Les joueurs peuvent se trouver insatisfaits pour diverses raisons : difficultés à réserver, manque d’informations, ou absence d’une vie communautaire post-match.

Les raisons peuvent varier : accueil peu chaleureux, installations sous-optimisées, ou manque de visibilité due à une communication insuffisante.

Il est surprenant de constater que des clubs, prêts à investir massivement dans leur projet, choisissent de limiter leurs dépenses en communication. Trouver un équilibre financier judicieux est crucial, et cela se planifie dès le début.

La notoriété actuelle ne garantit pas le succès futur. Cela vaut pour les clubs, les marques et les médias. Les joueurs, par nature volatiles, iront là où les conditions leur semblent meilleures. Ne les blâmez pas ; le problème réside peut-être dans la gestion du centre.

Problème n°3 : la concurrence

Il est essentiel d’analyser la zone d’implantation envisagée. Le padel, devenu un sport très en vogue, attire l’attention tant du secteur privé que public.

D’ailleurs, on voit les mairies ou collectivités, encore frileuses il y a 3 ou 4 ans, se lancer dans des investissements autour du padel pour renouveler parfois un parc sportif vieillissant et investir dans le sport “qui explose”.

Investir dans une zone susceptible de voir émerger de nombreuses structures publiques concurrentes doit être soigneusement envisagé. Bien que la présence de clubs publics puisse dynamiser l’intérêt pour le padel, les relations entre les secteurs ne sont pas toujours harmonieuses. Attention, les clubs publics sont importants dans le développement du padel en France. La FFT compte d’ailleurs dessus dans le cadre du maillage territorial. Il ne faut surtout pas opposer les uns aux autres. Mais, les objectifs et les ambitions ne sont pas toujours les mêmes.

Les opérateurs privés, confrontés à des investissements conséquents, des loyers élevés et une gestion autonome, doivent analyser et se projeter avec précision pour éviter des surprises désagréables.

L’investissement dans des clubs d’au moins trois ou quatre pistes est souvent recommandé, surtout dans des zones à forte densité, afin d’offrir des installations de qualité supérieure à celles du secteur public.

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Franck Binisti

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.