Kristina Clement, adversaire des Françaises à Dubaï à l’occasion des Mondiaux 2022 de padel en tant que joueuse de la délégation allemande, a accepté de passer au micro de Padel Mag pour revenir notamment sur son parcours en équipe nationale et sur la situation délicate des joueuses au niveau financier.
Son parcours atypique en sélection nationale
“J’ai participé à plusieurs mondiaux, j’ai d’ailleurs commencé avec la France en 2008 (Calgary), 2010 et 2012 (Cancùn). Après, j’ai démarré mon aventure dans le padel en développant des clubs en France, en Angleterre et les choses ont fait que malheureusement je n’ai plus été sélectionnée en équipe de France.
A côté de ça, j’ai été aussi coach de l’équipe masculine de Monaco, et j’ai terminé avec une magnifique treizième place l’année dernière lors des championnats d’Europe de Marbella.
Suite à cela, j’ai souhaité revenir en tant que joueuse. Je sentais que j’avais encore la capacité de faire de bonnes choses sur le court, et j’avais cette envie de partager ces moments incroyables qu’on peut vivre, notamment pendant des Mondiaux ou des championnats d’Europe.
Je connaissais une joueuse de l’équipe d’Allemagne, Denise (Höfer), qui est la capitaine de l’équipe, et qui m’a dit : « Kristina tu as un passeport allemand, on a besoin de bonnes joueuses comme toi ! Pourquoi tu ne viendrais pas jouer avec nous ? ». Du coup je l’ai appelée et je lui ai dit que j’étais disponible. Le lendemain la coach m’a dit « bienvenue » et j’ai tout de suite été accueillie à bras ouverts !
J’ai d’abord participé à un rassemblement à Karlsruhe en septembre 2021, ce qui m’a permis de faire connaissance avec les filles et de pouvoir montrer mon expérience du padel.
On a participé à un premier championnat à Bilbao avec la FEPA, et ensuite on est allé faire les championnat du monde au Qatar, où on a réussi à décrocher cette 8e place qui signifiait une qualification immédiate pour les mondiaux de cette année.”
Les frais de voyage payés par les joueuses/fédérations
« La France, l’Espagne ou encore la Suède sont des gros pays qui bénéficient de sponsors et d’appuis venant de leurs fédérations qui sont assez puissantes et surtout capables de tout financer.
Ces fédérations ont les moyens d’envoyer un kiné, un préparateur physique, etc. Quand on a affronté le Chili, par exemple, il y avait un préparateur physique qui prenait l’échauffement des joueuses en main, tandis que nous devions le faire de notre côté.
L’Allemagne pour l’instant est un tout petit pays de padel, même si ça reste un grand pays de sport. A l’heure actuelle, il y a à peu près 250 courts de padel, ce qui est très peu en comparaison de l’Italie qui bénéficie de plus de 6000 courts… On reste un petit pays, la fédération n’a pas beaucoup de moyens.
Nous, joueuses allemandes, avons dû financer nos billets d’avion. On le fait parce qu’on aime ce sport, on aime vivre ces événements, et on a envie de défendre les couleurs de notre pays, mais c’est vrai qu’on a pas de kiné, par exemple. Ce qui fait que pour la récupération, c’est plus compliqué, ça demande plus d’efforts de notre part… mais on est quand même dans le top 8 mondial. »
Des joueuses qui ne viennent pas pour des raisons professionnelles ou financières
” Il y a deux joueuses qui auraient pu être présentes : Inga Bertschmann, qui a été championne d’Allemagne aux côtés de Luci’ (Luciana Renic) et qui n’a pas pu venir pour raison professionnelle. Et également une autre joueuse parce qu’elle est tombée enceinte, mais ça c’est un autre sujet (rires).
C’est un effort particulier, parce que c’est une semaine à temps complet. On est pas des joueuses professionnelles donc il faut pouvoir se libérer par rapport au travail et ce n’est pas évident pour tout le monde. »
Retrouvez l’interview dans son intégralité, juste ici :
Passionné de football, j’ai découvert le padel en 2019. Depuis, c’est l’amour fou avec ce sport au point de délaisser mon sport de prédilection.