La Fédération Internationale de Padel (FIP) a décidé d’offrir au Qatar l’accueil des prochains mondiaux après ceux réalisés avec succès l’année dernière. 

Depuis ce matin, nombreux sont les internautes qui ne comprennent pas ce choix. Pourquoi la FIP a-t-elle renouvelé sa confiance au Qatar ? Pourquoi aurons-nous trois compétitions internationales en un an à Doha ? Deux mondiaux de padel successifs au même endroit, est-ce normal ? Qui plus est dans un pays où les fans de padel ne sont pas légion…

Nous ne pourrons / pouvons pas répondre à toutes vos questions. C’est pourquoi, nous allons juste essayer de recadrer le contexte, mais aussi de vous poser des questions. N’hésitez pas à soumettre vos commentaires en-bas du post. Nous les reprendrons peut-être prochainement. 

Deux mondiaux de suite à un endroit, une première ? 

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il y a déjà un précédent dans le padel. La FIP avait accordé les mondiaux au Mexique deux années de suite. Il s’agissait des 10e et 11e mondiaux de padel à Cancún (2010 et 2012) comme nous le rappelle d’ailleurs l’une des ambassadrices du padel français depuis plus d’une décennie, Kristina Clément.  

Cancún 2010 avait été une compétition réussie. Cancún 2012 beaucoup moins.

Il y a donc déjà un précédent à la FIP avec ces deux mondiaux organisés consécutivement dans une même ville. Il est vrai que le Mexique est une terre particulière puisque c’est là où le padel fut inventé. Et il faut le rappeler, les conditions n’étaient pas les mêmes en 2010 ou 2012. Le padel était beaucoup moins développé au niveau international, et la FIP n’avait pas non plus beaucoup de candidatures sérieuses. Alors qu’aujourd’hui, à première vue, ce ne sont pas les sites, clubs et fédérations qui manquent. 

Ici, on comprend via le communiqué de la FIP qu’il y a eu des candidats, mais que la candidature du Qatar a été retenue. 

Aujourd’hui, à l’heure où la FIP dit vouloir internationaliser le padel et l’implanter dans le monde entier, on s’étonne de voir exactement tout le contraire avec ce deuxième Mondial de suite au Qatar.

L’idée n’est évidemment pas de remettre en cause le professionnalisme et les investissements colossaux des organisateurs. Les infrastructures sont exceptionnelles et on ne peut qu’applaudir le niveau d’organisation des compétitions qui se déroulent au Khalifa International Tennis & Squash Complex. 

Mais n’est-ce pas un peu un manque de courage de la FIP de ne pas tenter l’aventure ailleurs ? N’est-ce pas la voie de la facilité que de renouveler au Qatar même si l’on imagine bien sûr que l’organisation sera une fois encore très efficace.

Luigi Carraro, le Président de la FIP, nous expliquait lors de ce premier Mondial au Qatar  que “les prochaines compétitions internationales seront exceptionnelles“. Ou encore qu’il faut “internationaliser un maximum le padel“. Des propos pleins de bon sens, mais qui ne semblent pas vraiment appliqués sur ce coup…

Un manque de visibilité

Difficile de se prononcer. D’abord parce que nous n’avons aucune visibilité sur les conditions et la manière dont on était attribués ces mondiaux (malheureusement…). Et ensuite parce qu’il est incontestable que la première édition au Qatar a été un grand succès pour les joueurs, tout comme le premier Major de Premier Padel. En revanche, pour les fans c’est plus embêtant puisque les tribunes étaient souvent vides…

Nous nous questionnons sur cette décision de la FIP. Est-ce le choix de la facilité ? Est-ce l’image qu’une fédération internationale souhaite montrer ? N-y-a-t-il aujourd’hui que le Qatar qui soit capable d’offrir un Mondial de qualité ? 

Pour le moment, on manque clairement d’informations de la part de la FIP. On ne sait rien des candidats, des votes, des conditions. Aucune explication sur ces choix à l’heure où nous écrivons ces lignes.

Est-ce normal pour un pays d’accueillir deux championnats du monde de suite ?

La question est donc de savoir si on ne devrait pas interdire tout simplement à une ville ou un pays d’organiser deux championnats internationaux successifs ? Car en réalité, la FIP peut tout faire à partir du moment où les statuts ne le lui interdisent pas.

Est-ce que tacitement, il ne devrait pas y avoir une règle qui force la FIP à essayer au maximum de trouver d’autres sites, d’autres endroits pour accueillir un Mondial ? A partir du moment où elle dit qu’il y avait des candidats, a-t-elle proposé un cahier des charges qui permette à d’autres pays d’avoir une chance face au colosse qatari ? 

Mais finalement, la FIP avait-elle vraiment d’autres candidatures sérieuses ? Pouvait-elle espérer organiser un championnat du monde d’un tel niveau dans un autre pays ? Dans le cas contraire, ce serait forcément une déception car cela voudrait dire que le padel n’est pas si développé que ça dans le monde, et que la fédération internationale dépend d’une certaine manière du professionnalisme et des investissements du Qatar pour organiser un Mondial de qualité…

A vos stylos, pour nous commenter ce post et donner votre avis. 

Franck Binisti

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.