Peut-on travailler dur au padel et se préserver ? Peut-on éviter les blessures lorsqu’on pratique régulièrement le padel ? Si les “bobos font partie de la vie d’un sportif de haut niveau“, vous verrez qu’on peut néanmoins les éviter ou tout du moins les atténuer si on réussit à bien connaître / préparer son corps.
Les blessures, sont-elles parfois évitables ? Jean-Luc Charrier, Professeur de biomécanique (La connaissance du mouvement) à l’Institut toulousain d’Ostéopathie (ITO) et ostéopathe, entre autre pour l’Open de France de Padel et la Coupe Intercontinentale de Padel revient sur ces sujets souvent abordés entre joueurs de haut niveau.
Padel Magazine : “Avant de rentrer dans le vif du sujet, es-tu un pratiquant de padel ?”
Jean-Luc Charrier : “J’ai joué au padel au club de l’Hers et notamment avec Laurent Combes, l’ancien entraîneur de l’équipe de France de padel dans les années 2005 / 2010.
Je me suis donc occupé de l’équipe féminine de padel il y a une dizaine d’année.
La rencontre avec Claude Baigts m’a permis de me lancer dans le padel avec Laurent. Depuis, je suis de près ou de loin dans le padel.
J’ai repris le travail dans le padel depuis l’Open de France de padel sur la Place du Capitole à Toulouse. Et me voici donc au Maroc à Dakhla, à la Coupe Intercontinentale de padel où l’on essaie de soigner les bobos.”
PM : “Pourquoi les joueurs viennent-ils te consulter en général ?”
JLC : “En général, les joueurs se plaignent de douleurs lombaires. Mais aussi des douleurs d’épaules, de chevilles, hanches, cervicales même parfois. Ce sont le plus souvent des douleurs générées par la sur-sollicitations articulaires, conséquence du sport en lui-même, puisqu’il s’agit d’un sport de raquettes. On joue également sur une surface relativement dure, même si au padel on joue sur du gazon.
La spécificité du padel est que les joueurs ont plus des problèmes articulaires que de douleurs musculaires pures comme des élongations, contractures, déchirures.”
PM : “Que faire pour prévenir ces douleurs ?”
JLC : “C’est toujours compliqué. Ces joueurs sur ces compétitions comme l’Open de France de padel ou encore la Coupe Intercontinentale de padel peuvent être considérés comme des sportifs de haut niveau. Et le problème, c’est qu’ils n’ont pas toujours le suivi médical adapté. Bilan : A un moment, ça lâche.
Dans le haut niveau : Il n’y a pas de miracles. Il faut un accompagnement régulier. C’est un coût, mais si on veut durer et espérer évoluer, il faut mettre le paquet sur cet accompagnement médical nécessaire et indispensable pour prévenir un grand nombre de blessures potentiels.
De nombreux sportifs regrettent le plus souvent de ne pas avoir fait le nécessaire plus tôt en espérant passer entre les gouttes. Et au final, ça coûte bien plus cher physiquement et financièrement.”
PM : “Tu nous parles de haut niveau et aussi de coût. Tu peux préciser ?”
JLC : “Le haut niveau n’a rien à voir avec le niveau ou les résultats du joueur. C’est lié à la fréquence des entraînements, des tournois et du degré d’implication tout simplement du sportif dans son sport.
Ça signifie que le corps est plus agressé qu’en tant normal. Un sportif de haut niveau s’entraîne, se fait mal, fait régulièrement des tournois de padel. L’erreur que peut faire un joueur, c’est d’estimer qu’il n’est pas un joueur de haut niveau parce qu’il n’a pas les résultats escomptés. Mais un débutant qui s’entraîne 4h par jour par exemple 6 jours sur 7 est considéré comme un sportif de haut niveau. Son corps est agressé de la même façon. On parle de haut niveau lorsqu’un joueur pratique régulièrement et de manière intensive ce sport.
Enfin le coût, c’est un sujet compliqué. Évidemment, si on peut avoir la chance d’avoir un staff médical à la Roger Federer, c’est l’idéal. Son intelligence corporelle lui permet de continuer à jouer à un niveau extraordinaire et ce malgré l’extrême rudesse / déséquilibre de ce sport. Et on remarque de plus en plus de sportifs dans de nombreux sports qui jouent très bien plus longtemps.
C’est grâce à une préparation physique / médicale optimale de ces sportifs.
Celles et ceux qui ne sont pas Roger peuvent aussi anticiper les bobos en allant une fois par mois chez l’ostéopathe pour examiner et rééquilibrer ce qui peut l’être. Au final, c’est un coût modéré par rapport par exemple au prix d’une raquette de padel, d’un tournoi, d’une location de piste, etc.”
Suite de l’interview… ICI :
Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.