C’est autour d’un délicieux café que nous avons pu échanger avec Maximiliano Sanchez. Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, le natif de Villa Mercedes, en Argentine surnommé aussi “el tiburon” (le requin), a été numéro 1 mondial en 2018 au côté de son ami Sanyo Gutiérrez.

Retour sur ses premiers contacts avec la pala et sur son parcours depuis son enfance en Argentine jusqu’à aujourd’hui.

Roland-Garros : le summum

“C’est un lieu idyllique pour nous, joueurs de padel. Nous n’aurions jamais pensé pouvoir venir jouer ici. Il y a encore deux ans c’était impensable. Le padel a fait un bond en avant incroyable. Cela me remplit de joie et de fierté car j’aime ce sport et j’ai envie de le voir dans ces magnifiques stades (Foro Italico, Roland-Garros ..)”.

“C’est difficile de mettre des mots sur l’ambiance qui se dégage de cet endroit. Pour un sportif c’est le summum. Être dans ce lieu si emblématique c’est se sentir 100% professionnel, se dire que tout le travail fourni depuis tant d’années porte enfin ses fruits. Des milliers de joueurs sont passés sur ce terrain central, nous les admirions à la télévision et aujourd’hui c’est à notre tour.”

“J’ai appelé mon père pour lui dire que je voulais devenir professionnel”

J’ai débuté le padel quand j’étais tout petit, dans ma ville natale de Villa Mercedes, San Luis en Argentine. Je devais avoir 6 ou 7 ans. Mes frères jouaient aussi au padel et tous les week-end nous parcourions plusieurs kilomètres pour participer à des compétitions. C’était cet aspect social qui me plaisait aussi car j’ai eu la chance de me faire plein d’amis lors de cette période.

Vers 15, 16 ans je voyais que j’étais en condition pour faire des tournois et j’aimais ça, m’entraîner, travailler pour être compétitif sur la piste. C’est là que j’ai fait mes débuts sur le circuit professionnel en Argentine. A mes 18 ans et j’ai pris la décision de partir en Espagne car c’était là que se trouvaient tous les plus grands joueurs de ce sport. Lorsque j’ai participé à ma première compétition à Marbella, je me souviens encore très bien, je suis tombé amoureux du circuit pro espagnol ainsi que du pays. J’ai ainsi appelé mon père pour lui dire que c’est ce que je voulais faire : devenir joueur professionnel de padel.

Depuis ce moment-là je m’y suis mis à 100% et en 2008 j’ai emménagé en Espagne pour venir m’entraîner et ainsi devenir joueur professionnel.”

“Aujourd’hui il y a plus de circuits qu’avant”

“Ce ne fut pas facile pour moi de venir en Espagne.
Aujourd’hui il y a beaucoup de concurrence avec plusieurs circuits qui permettent aux jeunes de gravir les échelons en vue d’atteindre les sommets. De plus, d’un point de vue économique le padel se porte de mieux en mieux et comme tu le disais, les jeunes peuvent retourner plus facilement en Argentine pour retrouver leur famille. C’est vrai que quand tu es jeune et que pour atteindre tes objectifs tu dois quitter ta maison, ton pays pour un autre endroit situé à des milliers de kilomètres, cela peut être dur. En plus des entraînements et de la concurrence qui est très intense, notre mental nous met à rude épreuve.

Le fait qu’aujourd’hui il y ait plus de circuits, cela permet à de plus en plus de jeunes de se lancer dans la compétition.

“L’APT est un grand circuit”

“L’APT est un grand circuit, une structure importante qui aide énormément le padel à se développer. Comme je te disais c’est une option supplémentaire pour les jeunes qui veulent se lancer sur un circuit professionnel. Il y a beaucoup d’étapes en Amérique Latine ce qui permet aux jeunes du continent de pouvoir mettre un pied plus facilement dans la compétition.

Cela aide aussi le padel à se développer très rapidement et je trouve cela génial.”

“J’ai espoir que les circuits s’unissent”

Nous avons pu voir que cette année les joueurs ne chômaient pas.
En effet certains vont participer à pas moins de 34 étapes réparties sur deux circuits. Un choix fait il y a quelques mois par les joueurs en misant sur le nouveau circuit officiel de la FIP, Premier Padel.

Oui 34 tournois dans l’année c’est dur mais nous avons décidé de parier sur ce nouveau circuit et nous sommes contents d’être présents ici aujourd’hui. Nous allons tout donner cette saison et l’année prochaine pour participer à toutes les épreuves possibles. Nous avons des obligations vis-à-vis du World Padel Tour et de Premier Padel mais nous ferons l’effort de tout faire pour faire grandir le padel. Et ensuite nous verrons ce qu’il se passera.

Aujourd’hui Premier Padel se donne les moyens de développer le padel et de le mettre à la place qu’il mérite. Nous verrons bien si dans deux ans une union est possible entre les deux entités et j’espère qu’il y en aura une pour le bien du padel. J’ai vraiment espoir qu’il y ait une union entre les circuits pour que ce soit bénéfique à notre discipline et j’ai vraiment envie d’y croire.

“Une bonne saison avec Lucho”

“Je suis un joueur qui a atteint tous ses objectifs dans sa carrière. Aujourd’hui mon but est d’être compétitif et de me sentir à mon meilleur niveau. Le padel est devenu très concurrentiel et je déteste perdre (rires) : je veux remporter chaque match, tournoi après tournoi.

Avec Lucho Capra nous voulons remporter des titres, c’est notre objectif premier. Réussir à comptabiliser chaque fois plus de points, gagner des matchs et tenter de jouer le plus de finales possible.

Maxi Sanchez et Lucho Capra

“Kuikma est une marque très professionnelle”

“Quand Decathlon a pensé à moi pour débuter un partenariat, j’ai trouvé cela génial car c’est une très grande marque. Je pense que nous travaillons bien ensemble, nous parvenons à améliorer beaucoup de choses et je me sens encore plus pro car c’est la marque la plus professionnelle avec laquelle j’ai eu la chance de travailler”.

Maxi, rockeur dans l’âme ?

Il est commun pour les joueurs d’écouter de la musique avant les matchs, pour se détendre ou se motiver. Cela fait grandement partie de leur rituel d’avant-match pour se cloisonner et s’immerger dans leur bulle.

Qu’en est-il pour Maxi ? A défaut d’en faire une routine, “el tiburon” nous en dit un peu plus sur le style de musique qu’il écoute.

“J’adore la musique, j’écoute beaucoup de rock argentin et à Madrid nous avons la chance que certains groupes viennent se produire sur scène. En ce moment j’affectionne tout particulièrement un groupe uruguayen qui s’appelle “No te va a gustar”. C’est le type de musique qui me fait déconnecter et qui me plait le plus”.

Victorieux ce jeudi face à Miguel Yanguas et Javier Nieto, Maxi Sanchez et son partenaire joueront ce vendredi après-midi face à leurs compatriotes Juan Tello et Federico Chingotto pour un face à face 100% albiceleste !

Sébastien Carrasco

Futur naturopathe et passionné de padel, Seb est le monsieur santé / alimentation de Padel Magazine. Il jongle entre pala, quinoa et huiles essentielles. Depuis bientôt deux ans maintenant il traite l’actualité de la petite balle jaune avec toujours la même passion.