Où sont localisées les principales blessures au padel ? Quels sont les recours ? Combien de temps sommes-nous généralement indisponibles ? Pierre-Olivier Ferrand nous partage son étude.
Nous avons réalisé une analyse des localisations traumatiques par structure du terrain de padel (Tableau 9 à 15). Chaque tableau correspond à une structure et répertorie le nombre de blessures selon la zone corporelle atteinte, dissociant également les hommes et les femmes.
Deux totaux différents sont utilisés. D’une part, on relève le nombre total de blessures avec la structure en question, d’autre part le nombre total de sportifs qui ont présenté une pathologie traumatique en rapport. La différence entre ces deux sections s’explique par le fait qu’un même sportif peut présenter plusieurs blessures différentes, entraînant de ce fait un nombre de pathologies plus élevé que le nombre de sujets.
Pierre-Olivier Ferrand, Médecin généraliste formé dans les pathologies du sport et la médecine manuelle, décortique pour nous LES PATHOLOGIES TRAUMATIQUES DU JOUEUR DE PADEL dans le cadre de sa thèse que vous pouvez retrouver en intégralité ICI.
Cette différence nous permet dans un second temps de discerner deux rapports :
- Le rapport entre le nombre de blessures et le nombre de blessés, ratio qui nous permet de représenter la fréquence des pathologies traumatiques selon les différentes parties du corps.
- Le rapport entre le nombre de blessures et le nombre total des sportifs, ce qui nous permet d’évaluer le potentiel général de la structure et de pouvoir comparer ces dernières entre elles.
Nous prendrons pour exemple les blessures traumatiques avec les vitres du terrain (Tableau 9).
86 blessures ont pu être mises en évidence avec cette structure, 21 chez les femmes et 65 chez les hommes.
Cependant, seuls 76 sportifs sur les 324 personnes interrogées ont présenté une pathologie traumatique.
L’analyse des données récoltées a comptabilisé 13 pathologies du membre inférieur en lien avec les vitres, ce qui représente 17,11% des personnes ayant répondu positivement à la présence d’une blessure avec cette structure. D’autre part, ce rapport descend à seulement 4,01% si l’on considère la totalité des sujets sondés.
Localisation des pathologies traumatiques par structure
Recours à l’offre de soin
Le questionnaire a également permis d’interroger les sportifs sur d’éventuelles consultations médicales qui ont découlé de leurs pathologies traumatiques. Les joueurs de padel ont donc été invités à s’exprimer sur leur recours au système de santé dans les suites de leurs blessures. Ils disposaient d’un choix multiple entre 4 propositions : pas de consultation médicale nécessaire, consultation de médecine générale, consultation d’un médecin spécialiste et consultation auprès d’un service d’urgence.
Les nécessités de consultation médicale ont été analysées pour chaque structure de l’environnement du joueur du padel et répertoriées dans le tableau ci-dessus (Tableau 16).
L’analyse met en avant 131 consultations médicales engendrées par les pathologies traumatiques. D’autre part, il ressort de ce tableau 2 totaux différents.
Le premier, à l’horizontale, permet de totaliser le nombre de consultations médicales en lien avec les pathologies traumatiques de la structure étudiée. Ainsi, on note 52 consultations médicales pour des pathologies provoquées par la surface du terrain, dont 27 consultations d’un médecin généraliste et 19 consultations d’un médecin spécialiste. Une consultation auprès d’un service d’urgences a été nécessaire dans le cas de 6 pathologies occasionnées par les vitres du terrain.
Concernant la lecture verticale du tableau, l’étude permet de recenser le nombre de consultations médicales auprès des médecins généralistes (58), spécialistes (47) et urgentistes (26) toutes structures confondues.
Périodes d’indisponibilité liées aux pathologies traumatiques
La dernière partie de l’étude portait sur la durée d’indisponibilité du joueur de padel en lien avec la pathologie traumatique rencontrée. Selon les différentes structures, les durées sont réparties en quatre catégories croissantes : pas d’arrêt du sport, durée d’arrêt inférieure à 7 jours, durée d’arrêt comprise entre 7 jours et un mois et durée d’arrêt supérieure à 1 mois. Les résultats du questionnaire sont ainsi synthétisés dans le tableau 17.
En plus des joueurs qui n’ont pas été blessés, on relève que la majorité des joueurs ayant subi une pathologie traumatique n’ont pas été contraints d’observer une interruption de leur pratique. Sur l’ensemble des personnes ayant répondu au questionnaire, 137 interruptions de pratique ont été recensées. On met également en évidence une certaine homogénéité dans les périodes d’arrêt. Le nombre d’inactivités de courte durée apparait aussi important que les longues périodes supérieures à un mois. Si le padel semble provoquer des pathologies peu invalidantes, on ne peut donc pas écarter la présence de pathologies plus lourdes nécessitant une durée d’arrêt conséquente.
Les figures 2 et 3 permettent de mettre en relief la répartition de ces périodes d’indisponibilité selon les structures traumatisantes. On retrouve une majorité de réponses portant sur une absence d’arrêt du sport. On peut s’apercevoir que toutes les structures n’entrainent pas la même durée d’indisponibilité. La surface du terrain, les vitres et même la raquette de padel provoquent des pathologies sources de périodes de repos plus nombreuses. On note ainsi 18 arrêts supérieurs à un mois, 24 arrêts entre 7 jours et un mois en relation avec des pathologies traumatiques causées par la surface du terrain, et 11 interruptions de sport de moins de 7 jours avec la raquette de padel. À l’inverse, les pathologies traumatiques occasionnées par les grilles, le filet et les poteaux, la balle et les autres joueurs semblent être à l’origine d’un arrêt d’activité plutôt faible.
Mordu de tennis depuis son plus jeune âge, Pierre-Olivier se découvre une passion pour le padel en 2018. Médecin généraliste formé dans les pathologies du sport et la médecine manuelle, il jongle entre raquettes et stéthoscope pour son plus grand plaisir.