Les superlatifs nous manquent pour qualifier le match qu’ont vécu ce vendredi après-midi les spectateurs du Palais des sports de Toulouse. Pendant près de trois heures, Alex Ruiz et Juan Tello ont livré face à Ale Galan et Jon Sanz un combat épique qui est à ce stade le match de la semaine.

L’Andalou et l’Argentin ont été tout près de s’imposer, après avoir remporté le 1er set 6/4 et dominé une bonne partie de la seconde manche. Mais ils n’ont pas réussi à prendre le large et ont permis à Galan – un peu en-dessous en début de partie – de monter en puissance et d’offrir son meilleur visage durant les 80 dernières minutes. Jon Sanz, le plus jeune (22 ans) et le moins bien classé de quatre hommes (19e), a été soumis à rude épreuve mais a su tenir le choc et montrer qu’il avait toute sa place à ce niveau de performance.

Un tie-break de 23 minutes

Nous ne reviendrons pas ici sur le scénario à suspense de ce match fou, avec des retournements de situations haletants que vous pourrez revivre dans notre direct du jour.

En revanche, on évoquera le tie-break ultime de 23 mn, remporté 14-12 par Galan et Sanz après avoir offert neuf balles de match aux deux équipes, en cumul. Une 10e avait été manquée plus tôt dans la partie par Ruiz et Tello.

Dès le premier point de ce jeu décisif, le sort s’invitait dans le match, avec un 1er smash de Galan ralenti par la bande, permettant à Ruiz de punir Sanz. C’est ensuite une chiquita de Galan qui restait dans le filet, avant que Sanz ne ramène son équipe à 2/2 de deux superbes coups.

Tello assénait ensuite un passing gagnant et offrait un mini-break (3/2) à son équipe. La bande aidait ensuite Ruiz à conclure une volée et à tourner avec un avantage (4/2). Avantage annulé par Galan, qui contrait une bajada trop tendre de Tello. Mais sur un lob haut et long, Sanz ne trouvait que le filet, avant de se rattraper sur les deux coups suivants (5/5), annulant le mini-break.

Dans ce quart de finale de folie, la première balle de match revenait à Ruiz et Tello, après une erreur de Sanz. Mais Galan la sauvait d’un par 3 qui partait aux antipodes. Et dans la foulée, une volée incisive de Sanz poussait Tello à la faute, offrant une balle de match aux Espagnols. Cette fois, c’est Tello qui la sauvait en pilonnant Galan au corps. Le même Tello faisait ensuite un smash sur la bande qui sortait de la piste, sous l’oeil écoeuré de Galan.

La folie à son comble

Ce dernier prenait alors toutes les balles mais c’est Sanz qui sauvait héroïquement la 2e balle de match d’une volée dans le coin. Et un réflexe de Galan leur offrait ensuite une 2e balle de match. Mais là encore, Tello et Ruiz la sauvaient.

La folie était alors à son comble à Toulouse, après 2 h 38 de mano a mano. Le score était de 9/9 : c’est Tello qui servait, puis sautait pour smasher, faisant une feinte qui touchait la bande et trompait Sanz.

Cette 3e balle de match était encore sauvée par Jon Sanz au courage…. A 10/10, service Sanz, Ruiz faisait la faute, mais réclamait la vidéo… en vain.

A 11/10 contre eux, Ruiz et surtout Tello sauvait encore une fois la balle de match est sauvée, avant que Ruiz trouve la grille au point suivant et redonne l’avantage à ses couleurs : 12/11. Mais Tello était trompé par une vitre et les deux équipes tournaient à 12 partout. Ruiz , inexplicablement, mettait son retour suivant dans le filet. Et ENFIN, après avoir pilonné Tello, Galan concluait ce match inouï et irrespirable d’une vibora . 14/12 : quel tie break incroyable ! Et quel match inoubliable !

En demi-finale, Galan et Sanz retrouveront la paire Navarro / Chingotto, qui arrivera nettement plus fraîche sur la piste, ce samedi.

Après 40 ans de tennis, Jérôme tombe dans la marmite du padel en 2018. Depuis, il y pense tous les matins en se rasant… mais ne se rase jamais pala en main ! Journaliste en Alsace, il n’a d’autre ambition que de partager sa passion avec vous, que vous parliez français, italien, espagnol ou anglais.