Le développement du champ associatif dans le paysage du padel reste encore actuellement assez disparate. Les clubs de tennis affiliés à la Fédération Française de tennis n’ont pas tous l’intention de suivre la volonté de cette dernière. Certains manquent de moyens, d’autres ont des priorités différentes. Mais certains clubs, qui sont en capacité de le faire, sont convaincus par ce que peut apporter le padel à ses adhérents d’un point de vue sportif, mais aussi pour eux-mêmes et redynamiser leur vie de club et leur nombre d’adhérents.

On s’est alors demandé, si le secteur privé, qui jusqu’à maintenant domine le monde du padel au niveau de son offre (environ 80% dans les Hauts-de-France), souffrirait de cette situation et de la volonté de la FFT de vouloir développer le padel dans les clubs affiliés.

Au-delà du fait qu’un club affilié à la FFT ait les moyens ou pas, tous les dirigeants ne sont pas contre développer le padel, mais tous les dirigeants ne sont pas non plus pour. Les dirigeants, ou présidents de clubs n’ont pas tous les mêmes aspirations. Nous avons pu voir que plus un dirigeant de club est âgé, moins il est motivé par l’idée de créer un terrain de padel. Certains sont encrés dans l’idée qu’il s’agit exclusivement d’un club de tennis et que seule cette pratique compte.

Concernant les professeurs de tennis, il s’agit en quelque sorte du même phénomène. Plus l’entraineur est âgé, moins il est pour enseigner cette pratique. Des raisons l’expliquent : certains sont proches de la retraite et n’ont donc aucun intérêt à vouloir diversifier son champ d’action, et certains sont simplement concentrés exclusivement sur le tennis.

Nous nous sommes dit, qu’au contraire les professeurs de tennis, qui représentent actuellement les professeurs de padel, se tourneraient vers les structures privées pour l’enseignement de la pratique, car le secteur privé a plus de moyens pour mieux les payer. Or, aucun argument ne le prouve. En effet, le nombre de structures privées est très limité, notamment dans les Hauts-de-France, et le secteur est ainsi relativement bouché. Il est très probable qu’un entraineur qui voit se construire un terrain de padel dans le club dans lequel il enseigne, enseignerait principalement dans son club, et éventuellement d’un point de vue complémentaire si il trouve une place dans un centre privé, et s’il en a le temps. Du point de vue de l’enseignement, aucun des deux milieux, privé et public, ne serait défavorisé.

Après toutes ces recherches, on a finalement l’impression que le développement du padel dans les clubs de tennis peut bénéficier de façon indirecte aux structures privées, ou en tout cas ne pas l’impacter. Il est vrai que des licenciés de tennis, comme nous avons pu le voir, se dirigeraient vers leur club de tennis s’il y avait un court, notamment pour une question de tarif, mais pas tous.

De plus, les pratiquants de padel correspondent à un profil large et très hétérogène, et la majorité des pratiquants ne sont pas forcément des licenciés de tennis. Nous avons alors le large doute que le secteur associatif puisse attirer tous les sportifs issus d’autres sports que le tennis, notamment du fait que le niveau de service restera à priori toujours supérieur dans les centres privés à celui dans les clubs de tennis.

Mais le développement associatif du padel permettrait une plus grosse visibilité de la pratique, et donc très certainement une augmentation du nombre de pratiquants. Cette augmentation bénéficierait également aux structures privées.

En Espagne, il y a dans le marché du padel 50% de structures privées et 50% de structures associatives, comme quoi les deux peuvent exister ensemble (même s’il faut fait attention avec les comparaisons, car le monde de l’économie Espagnole a des divergences par rapport au marché Français). Cependant, cette concurrence entre les deux secteurs doit rester saine et loyale. En effet, si le secteur associatif brade ses tarifs, alors cela défavoriserait le secteur privé. Cependant, au vu du cout d’un terrain, on voit mal les clubs aller jusque brader ses tarifs.

En résumé, nous avons le pré-sentiment que le développement du secteur associatif ne défavoriserait pas forcément le milieu privé. Ce dernier pourrait même en profiter si ce développement du secteur associatif est bien structuré.

Pierre Lemonnier

Pierre a fait des études de STAPS, et a validé un master en management du sport, après avoir étudié à Reims, Francfort et Lille. J’ai découvert le padel en 2014 pendant mon année Erasmus à Francfort grâce à une amie espagnole. Bon sang, que c’est bon le padel !