Toni Nadal, l´oncle et entraineur de Rafa Nadal, donne son point de vue sur la méthode qui permet de prendre conscience et faire gagner. Que l´on soit pour ou contre, sa vision de la compétition mérite d´être écoutée.

Toni Nadal n´a plus rien à prouver à personne. Aujourd´hui faisant partie de l´académie Rafa Nadal, il prend soin de former les plus jeunes à la compétition. Une méthode franche qui oblige à prendre conscience.

La frustration

D´après Toni, c´est une des choses qui envahit rapidement les joueurs d´aujourd´hui. On se frustre dès que la tâche devient difficile. Et ça vient du fait que la société nous habitue à entendre de belles choses : “tu es bon”. Qu´est-ce que ça veut dire ? On n´est jamais assez bon. Il faut travailler et encore travailler plus dur. Un bon joueur comme Rafa peut avoir des moments de faiblesses, et c´est là qu´il faut se rendre compte que l´on n´est pas bon. Dans ces moments là, rien ne sert de se plaindre, il faut au contraire, se taire, se concentrer, et lutter sur chaque point comme si c´était le dernier.

Progresser

Toni nous explique qu´il existe le talent d´un sportif, mais ce qu´il faut surtout regarder c´est sa capacité de progression. La différence chez les professionnels de tous les sports se fait par cette capacité à travailler et faire la différence non pas au niveau intermédiaire, mais au haut niveau. Toni compare Rafa et Richard Gasquet lorsqu´ils avaient 15 ans et étaient au même niveau. Peu de temps après nous connaissons les trajectoires des 2 joueurs. Peut-être que Rafa a une capacité supérieure à progresser. Tout dépend de ce que chacun a réellement envie de faire.

S´impliquer d´avantage quand ça ne marche pas

C´est la remarque que fait l´entraineur espagnol. Il remarque que les jeunes d´aujourd´hui sont très bons lorsque tout va bien, et lorsque ça ne va pas bien, ils ne cherchent pas à changer les choses ou tenter des tactiques différentes pour bousculer le déroulement d´un match. Il compare des jeunes joueurs avec un Roger Federer “toujours” présent sur le circuit. Roger joue très bien les jours ou tout va bien, et ne joue jamais mal lorsqu´il se trouve dans un mauvais jour. Il s´adapte, réfléchit, pour adopter le meilleur jeu possible qui perturbera l´adversaire. Peut-être que tout cela s´acquiert avec le temps mais les jeunes joueurs doivent déjà être conscients de tout cela.

Avoir un plan B

Vous avez votre propre style de jeu, mais certaines fois vous jouerez contre des personnes meilleures que vous, c´est comme ça. Peu importe, il faut que vous ayez un plan B. Essayez, si votre jeu ne perturbe pas les adversaires, de tenter des choses différentes ; ralentir la balle, jouer plus de lobs… tenter pour montrer que vous essaierez des choses jusqu´au bout, et qui sait, un moment de faiblesse de vos adversaires vous fera prendre l´avantage. Ainsi vous serez meilleur.

L´évolution du jeu

Tant dans le tennis que dans le padel, le jeu évolue et change. Dans le tennis c´est plutôt je frappe, ça rentre tant mieux, ça sort tant pis ! Au padel, on joue aussi de plus en plus vite. Pour Toni, bien que le jeu évolue, il ne faut jamais oublier une chose : la tactique, pour ne pas entrer dans un jeu sans pensée.

La précocité

Pour Toni, pas forcément besoin d´être précoce pour devenir bon, que ce soit dans le sport ou dans la vie de tous les jours. Certains commencent très tôt et d´autres commencent plus tard. La seule différence c´est que pour arriver au même niveau, un devra travailler beaucoup plus.

Julien Bondia

Julien Bondia est professeur de padel à Ténérife (Espagne). Chroniqueur et conseiller, il vous aide à mieux jouer par l’intermédiaire de ses tutoriels et articles tactiques/techniques padel.