Ancien tennisman, Adrien Dandois (53ème France) est devenu un vrai mordu de padel. Avec 42 tournois joués en 2022, Adrien a vécu une année à 100 à l’heure. Père depuis décembre dernier, le Capitaine de Douai a revu ses ambitions à la baisse mais garde en tête ses principaux objectifs : le top 50 et le maintien de son équipe en Nationale 1.

Le tennis comme école

Au tennis j’ai été 2/6 pendant quelques années. J’étais un “matcheur”, je faisais beaucoup de tournois, entre 50 et 60 matchs par an. Mais après le covid j’ai diminué la compétitions. A un moment donné au tennis, je sentais que je plafonnais. J’ai rarement eu un jeu puissant, j’ai toujours eu un jeu tactique, intelligent. On me connaît pour mes “chops” de coup droit et des coups un peu atypiques. Je me suis rendu compte que mon style convenait parfaitement au padel. 

Dans un premier temps, j’ai surtout vu le padel comme une opportunité de m’améliorer au tennis. Ça m’apportait plus de touché de balle, de gestion des points, de tactique. Ça s’est inversé avec le temps.

Je me souviens qu’un ami qui jouait au tennis avec moi m’a conseillé le padel : il m’a dit « tu vas voir, je vais te faire jouer au padel avec une prise casserole, c’est horrible à voir jouer ! ». Au padel tu as beau avoir été bon au tennis, si tu joues avec des mecs qui jouent bien au padel, ça ne sert à rien de savoir jouer au tennis. J’ai commencé à jouer en 2016 à Padel Attitude, un des grands clubs du Nord qui a depuis disparu. Je me suis pris au jeu tout doucement et je suis devenu un grand fan de padel.

Les championnats de France universitaires, comme premier souvenir

En tennis j’ai toujours adoré l’ambiance des interclubs, de jouer en équipe. On boit des coups ensemble, on se connaît tous et le padel pour ça c’est génial. Ce côté ambiance par équipe que tu retrouves chaque week-end en tournoi, c’est satisfaisant.

Si je dois repenser à un match c’était avec un copain avec qui j’ai commencé le padel et on avait fait les championnats universitaires de padel en 2018. On s’était qualifiés pour les France. Ce n’était pas l’objectif premier, mais les France se jouaient à Lille, là où j’étudiais. Donc ça tombait bien pour nous. On s’est retrouvé en demi-finale à mener contre (Dorian) De Meyer et (Thomas) Vanbauce qui commençaient aussi le padel à l’époque. On a perdu en trois sets accrochés mais c’était un des premiers tournois qui m’a donné envie de jouer au padel.

Le padel dans le Nord

Quand j’ai commencé, c’était à Padel Attitude avec 10 courts intérieurs et un terrain extérieur. Donc il y avait un gros club dans la région. Trois gros clubs vampirisaient un peu tout et il y a eu tout de suite un bon niveau dans le nord.

Padel Attitude s’est ensuite arrêté et depuis on a eu beaucoup de clubs de tennis qui ont investi dans deux trois terrains, des clubs privés qui ont sorti quelques pistes. L’offre s’est un peu plus répartie. C’est moins centré sur des grosses villes, comme ça l’était au début du développement du padel. C’est un mal pour un bien. Un bien dans le sens où on a moins de route à faire pour jouer. Un mal dans le sens où avant les meilleurs joueurs se réunissaient à Padel Attitude. Aujourd’hui on se retrouve un peu tous dispersés dans différents clubs. Globalement le privé et le public on est à peu près à 50/50 et ça cohabite plutôt bien.

46 tournois en 2022, une année à 100 à l’heure

Je suis bénévole et Vice-Président au sein de mon club à Douai où on a monté deux terrains de padel indoor pour développer notre structure. Depuis j’ai réussi à motiver un peu toute ma famille à se mettre au padel : mon frère, mon père. C’est une affaire de famille. Cette année, c’est vrai que j’ai fait beaucoup de tournois, mais j’ai surtout fait pas mal de P250 avec mon frère qui est devenu un mordu de padel. Donc ça a fortement gonflé mon nombre de tournois.

J’ai dû faire 25 tournois compétitifs entre les P2000 P1000 P500 et puis une quinzaine de tournois « fun » avec mon frère. En un an de padel il progresse bien et maintenant ça devient plus sérieux sur les courts, il commence à m’accrocher dans les diagonales, c’est plus fun mais compétitif. Dès que je fais un tournoi avec lui c’est pour aller au bout.

« Le Capitaine » est focalisé sur la ville de Douai

Je suis super content d’avoir mes deux terrains de padel dans mon club de tennis dans lequel je joue depuis toujours, mais en termes de prestations, de choses que l’on peut offrir aux gens, ça reste souhaitable qu’il reste à coté des clubs privés avec beaucoup de terrains qui peuvent proposer un bar sympa, un vrai lieu de vie.

Avec les copains du padel, on a eu projet de monter une équipe avec les Hauts-de-France et on a réussi à maintenir l’équipe en Nationale 1. On a représenté Douai et on a fini 9ème.

Cette année l’objectif c’est toujours de participer à un maximum de P1000 et P2000. J’aimerais réintégrer le top 50, ce serait bien. Mes ambitions ce n’est pas de me rendre à l’international, mais de maintenir mon club de Douai en N1 et si possible de faire les championnats de France. Mais depuis quelques mois il y a un nouveau paramètre qui rentre en ligne de compte. Je suis papa depuis décembre 2022, donc forcément des choses ont un peu changé. Je m’entraîne un peu moins mais je fais toujours beaucoup de tournois.

Le padel comme équilibre de vie

J’ai besoin de faire du sport à coté pour être plus efficace au travail et inversement. Même pendant ma première année de médecine, je n’ai pas arrêté le sport pour autant. Je n’ai jamais vu ça comme une contrainte. On se donne du temps pour les choses que l’on apprécie. Le padel c’est quelque chose qui me fait du bien donc je m’organise pour.

Joueur complet et polyvalent

Il y a un an je me serais décrit comme un joueur agressif qui a un bon smash, forcément avant je me basais plus sur mes qualités de tennisman. Comme dans le Nord en hiver le jeu est plus lent et différent, je me décrirais comme un joueur complet porté vers l’avant. J’adore la volée, mais j’essaye de plus en plus de « jouer padel », savoir construire mon point du fond pour pouvoir bien l’amener.

En tournoi officiel, j’ai joué 80 ou 90% du temps à gauche. Sur les petits tournois mon frère joue la plupart du temps à gauche donc avec lui je joue à droite. Au final à force de faire des petits tournois à droite, je me suis rendu compte que j’adorais jouer sur ce côté. Derrière j’ai aussi tenté l’expérience sur d’autres tournois et on a fait une troisième place en P1000 avec Manuel Vives notamment. J’ai même gagné un P500 avec Lilian Fourré dans le Nord.

Je me trouve plus libre à gauche, j’aime bien ce côté un peu plus créatif mais quand je joue à droite mon côté rameur de fond de court au tennis revient et ça ne fonctionne pas trop mal (rires).

La gestion des points importants à travailler

La volée c’est une de mes forces, mais quand on arrive à un certain niveau les joueurs en face sont plus précis et plus agressifs et j’ai du mal à être précis avec ma volée. C’est un point que je dois travailler. La gestion des points importants aussi. J’ai perdu beaucoup de matchs cette année 7/6 au troisième avec Éric Quillet où sur les moments importants, balles de break, balles de set où on ne convertissait pas. Je pense que c’est ce qui me manque pour jouer face à des gars du top 20 ou top 30.

La danse des partenaires

Cette année c’est vrai que je n’ai pas eu un partenaire attitré pour mes tournois. J’ai dû m’adapter par rapport aux disponibilités. Chez moi il n’y a pas vraiment de joueur avec qui j’ai établi un projet. Je vais sans doute faire les championnats régionaux avec Alex Boilevin. l’objectif c’est d’aller aux championnats de France ensemble. En plus il est dentiste comme moi. On y va plus en tant que confrères qu’en tant que partenaires !

C’est à la fois un inconvénient de pas avoir un partenaire fixe, en termes de repères quand on arrive face à des top 20 ou top 30, on y perd forcément parce qu’ils jouent ensemble et travaillent des schémas de jeu. Mais ça me permet de jouer aussi bien à droite qu’à gauche, d’évoluer avec des profils de joueurs différents et ça fait pas mal progresser.

A l’avenir, j’aimerais bien avoir un coéquipier régulier, mais il faut reconnaître que cette année ça m’a beaucoup apporté de jouer avec des partenaires différents !

Vincent Gallié

Fan d’ovalie, de ballon rond mais aussi de sport de raquette, il a été piqué par le padel lors de son adolescence en Galice. Aussi à l’aise devant la caméra que derrière un micro, Vince saura apporter sa vision et son expertise de passionné de la petite balle jaune.