Avant d’être l’un des meilleurs joueurs français de padel, Robin Haziza a surtout été l’une des clefs du développement du padel en France. En 2012/ 2013, il lance le Real Padel Club avec Jérémy Ritz à Sophia Antipolis. Puis il devient quelques années plus tard, le premier français à tenter l’aventure sur le circuit professionnel de padel. On connaît la suite… D’autres lui ont emboîté le pas. Focus sur l’un des grands acteurs du padel français.

  • Avant de parler de l’avenir, peut-on faire un retour sur tout ce que tu as fait

J’ai d’abord été un ancien joueur de tennis à négatif. Puis je me convertis au padel. J’ai été 7 fois champions de France dont deux sous l’ère FFT en 2015 et 2016 avec Jérémy Scatena. J’ai été également champion d’Europe en 2015 avec l’équipe de France. Capitaine des filles la même année où nous avons finit 2eme et capitaine garçon avec moins de succès.

Et enfin créateur du Real Padel club en 2012 à Sophia antipolis où à l’époque poser 4 terrains de padel était unique en France . Jérémy Ritz et moi avons été des précurseurs. Personne n’imaginait à l’époque pouvoir remplir des terrains et encore moins en faire un métier… On connaît le développement depuis.

  • Mais d’où est partie cette passion pour ce sport ?

Après avoir arrêté le tennis, j’ai découvert le padel le même jour que Jérémy grâce à notre ami Nallé Grinda, Laurent Bensadoun était également présent. Cela a donné lieu à de beaux paris et beaucoup de défaites cuisantes face à Nallé qui était bien plus fort que nous… On peut le remercier d’avoir passé beaucoup de temps avec nous à l’époque où il n’y avait ni terrains, ni club en France.

  • Tu as finalement rapidement évolué…

Effectivement, le tennis peut aider. Et cela a été mon cas. J’ai été -2/6 à 20 ans. J’ai vite arrêté pour devenir coach.

En-dehors du fait qu’un tennisman à plus d’aptitudes pour jouer au padel, sans le tennis je n’aurais pas rencontré Nallé qui faisait partie de la même équipe au Nice LTC que moi.

Le tennis a donc été pour moi le point de départ de beaucoup de choses…

  • On peut dire que maintenant, le padel est enfin lancé

Je ne peux être qu’heureux du développement global en France comme à l’étranger d’ailleurs.

J’y ai cru et investi de l’argent. Sans compter tout mon temps dès 2012 dans la création de mon club.

Heureux que d’autres aient suivi le pas.

  • Est-ce plus difficile aujourd’hui de faire partie du top français

D’un point de vue sportif, les joueurs progressent beaucoup plus vites que nous à l’époque.

Les tournois, l’émulation entre les joueurs, la venue d’espagnols chez nous permettent aux “nouveaux” joueurs de comprendre le jeu beaucoup plus vite que nous.

A l’époque, on luttait pour organiser un tournoi de 8 paires en France qui se limitait à une rivalité Toulouse VS Côte d’Azur.

Aujourd’hui, le padel se développe dans toutes les régions. Il y a dorénavant beaucoup de bonnes paires dans le nord. Johan (Bergeron), Ben (Tison) et Adrien (Maigret) en sont l’exemple parfait mais beaucoup d’autres sont sur le chemin.

Donc, faire partie du top français est évidemment bien plus compliqué.

  • Tu as déjà l’expérience du padel international. On t’a déjà ému comme jamais dans certaines épreuves internationales…

Faire partie de la Team France : ce sont les meilleurs souvenirs.

Demandez à Mathieu Lapouge au Portugal, à ceux qui ont connu Cancun… C’est un groupe ,c’est de l’émotion…

J’ai pleuré après notre défaite contre l’Italie au dernier championnat d’Europe à Lisbonne.

C’est pour dire l’envie et l’énergie qu’on y met.

  • Pour y faire partie, ça devient très très compliqué…

Une sélection, ça se mérite et l’intérêt commun doit primer pour nous les joueurs et joueuses.

Aujourd’hui ça se structure et tant mieux. La concurrence devient rude et c’est ce qu’il faut…

Nous avons une dizaine de paires très compétitives qui retrouve régulièrement sur le circuit français et c’est ce qui crée une émulation et tire tout le monde vers le haut.

Être déçu de ne pas être sélectionné doit renforcer la motivation de chacun pour y faire partie la prochaine fois. Je suis pour une équipe France la plus forte possible !

  • Justement, on se souvient de l’année dernière.Tu ne jouais plus avec Jérémy Scatena, tu n’as pas participer aux championnats de France de padel… Maintenant c’est de l’affaire ancienne ?

Pour ce qui est de mon association avec Scat, on a éprouvé le besoin de couper après avoir tapé nos premières balles de padel ensemble jusqu’au titre en 2016… C’était une belle histoire d’amour… On a appris pendant cette année l’un sans l’autre.

Aujourd’hui on remet le couvert et je nous sens plus fort. Certains diront on ne fait jamais du neuf avec du vieux, moi je dis que c’est dans les plus vieux pots qu’on fait les meilleures confitures…

Réponses sur les prochains tournois français et espagnols.

  • Tu es toujours aussi investi en Espagne ?

Je m’entraîne tous les jours avec Juan Alday et son groupe.

Scat nous rejoint 1 fois par semaine ce qui est bon pour la complicité et le travail tactique

  • Qu’aimes-tu le plus dans le padel ?

J’aime être clairvoyant sur le terrain. Le padel est un sport très tactique. J’adore la sensation de voir le jeu et de mettre à mal mes adversaires… Malheureusement l’adversaire est aussi là pour poser un problème, c’est ce qui me plaît le plus : cette partie d’échecs.

  • Un petit coup de gueule ?

Le jeu des chaises musicale pour choisir sa région dans laquelle on va jouer pour se qualifier au championnat de France me dérange un peu… mais bon je participe au jeu puisque pour l’instant le dispositif mis en place n’est idéal pour personne.

J’aimerais qu’on trouve une autre solution pour éviter cela et qu’on s’appuie plus sur le circuit français qui se développe très bien, en imaginant par exemple un Master final récompensant les meilleures paires sur un gros événement.

Je comprends l’idée de faire participer toutes les régions au France et de promouvoir le padel mais aujourd’hui partout en France il y a des tournois toute l’année où les régions peuvent largement se développer sans compter les circuit comme le My padel tour, le head padel open et la National Padel Cup.

Tous les tournois de P100 au P1000 font parfaitement la promotion du sport et donne un accès à tous pour jouer au padel…

Je pense qu’un Master sur le modèle du tennis ATP me plairait bien plus. Ce Master récompenserait tous ceux qui ce sont investis toute l’année et qui ont obtenu de bons résultats.

Avec ce type de méthode, une paire qui a fait 2 tournois peut se qualifier dans sa région, est-ce normal ?

  • Pour terminer, une anecdote, un souhait ?

Pas une anecdote mais un souhait : Battre les italiens à 50% argentins aux prochains championnats du monde… Et bien-sûr être sur le terrain pour profiter de ce moment avec la Team France !

Propos recueillis pas Franck Binisti

Franck Binisti

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.