À 28 ans, Paula Josemaría est déjà une légende du padel féminin. Numéro un mondiale avec Ari Sánchez, l’Espagnole est devenue l’un des visages les plus emblématiques du circuit. Dans un entretien accordé au média Marca, elle se livre sans détour sur son parcours, ses rêves, et son envie de marquer l’histoire au-delà des titres.

La pression du haut niveau : “Je ne pense pas au classement, mais à moi-même”

Première paire mondiale depuis 2023, Josemaría et Sánchez ont été critiquées en début d’année après quelques défaites. Mais elles ont su rebondir :

“Les médias se concentrent souvent sur les nouveautés, pas sur ce qui dure. Nous, on continue à donner du spectacle, à jouer avec passion.”

Sur le fait de rester au sommet :

“Être numéro un, c’est une pression permanente. Chaque match, on veut nous battre. Je le vis bien, car je me concentre d’abord sur moi, pas sur le classement. Je suis peut-être dans le meilleur moment de ma carrière.

Le circuit, un ascenseur émotionnel

Paula n’élude pas les moments difficiles comme de longs moments de doute. Le plus dur ? La défaite au Master Final contre Gemma Triay et Alejandra Salazar :

“On avait tout donné, et perdre si près du but a été très dur. J’ai passé une semaine et demie sans pouvoir dormir. Avec du recul, ça m’a fait grandir.”

Elle garde malgré tout également les bons souvenirs et notamment ses plus beaux titres avec une attache particulière aux stades remplis d’histoire :

“Jouer à Roland-Garros, c’était magique. Je regardais ce tournoi à la télé avec mon père. Quand je suis entrée sur le court, j’ai dit à Ari : Tu te rends compte où on est ?”

L’avenir du padel et ses ambitions personnelles

Paula souhaite voir le padel grandir dans des endroits iconiques comme Roland Garros ou Wimbledon et elle garde même le rêve d’un sport olympique. L’Espagnole voit plus loin que les titres en parlant de sa carrière :

“Mon rêve d’enfant, c’était être numéro un. Maintenant, je veux laisser une trace. Qu’on se souvienne de moi pour mon jeu, mon attitude, ma passion. J’aimerais changer un peu la manière dont on voit le padel féminin.”

Sánchez et Josemaría, reines de Valladolid et de nouveau n°1 mondiales
Crédit Premier Padel

Une complicité unique avec Ari Sanchez

“On forme l’une des paires les plus durables du circuit. C’est beau dans un monde aussi exigeant. On a nos manies et nos différences, mais on sait les gérer. On n’est pas fusionnelles, mais on fonctionne.

Et sur l’importance de la relation personnelle dans une équipe avec une philosophie bien particulière, qui peut aller à contre courant de ce que certains joueurs expriment :

“On peut bien jouer sans être amis, si le projet est solide. Mais il faut de la compatibilité dans le jeu et du respect. Le but, c’est de tirer le meilleur de chacun.”

Une voix forte pour le padel féminin

À la fois lucide et passionnée, Paula Josemaría est bien plus qu’une championne. Elle est une figure du padel mondial, consciente de l’impact qu’elle peut avoir sur les générations futures. Son message est clair : gagner, oui. Mais surtout inspirer.

Téo Vieau

Il découvre le padel en 2016 à Nantes et s’attache très rapidement au jeu, commentateur sur Padel Mag TV, il arpente les différents tournois du circuit Français ainsi que les tournois internationaux organisés en France !