Le padel connaît une croissance fulgurante. De plus en plus de joueurs, de vrais compétiteurs, les passionnés de padel prêts à participer à plusieurs tournois par mois, voire par semaine, témoignent de cet engouement. Les clubs, pour répondre à la demande croissante, ne manquent pas d’idées : des tournois sur une demi-journée, tels que les P100, P250, et désormais les P500 “fast and furious”, sont devenus la norme dans certains clubs.

L’augmentation des tournois rapides et la réponse des clubs

Les joueurs, surtout les plus compétitifs, sont satisfaits. Les clubs ne font qu’ajuster leur offre pour répondre à ces attentes. Pourquoi proposer un P100, quand il est possible de proposer un P500 sans prize money ? Bien que la réglementation tente de limiter certains abus, la réalité est que même les débutants réclament des P500, ce qui entraîne une dilution du niveau de cette compétition, qui était autrefois une passerelle vers les P1000. Cette évolution semble presque inévitable, d’autant plus que la progression des P100 vers les P250 et maintenant des P250 vers les P500 est un phénomène anticipé, en partie, par la disparition des prize money.

Une baisse du niveau moyen, mais un signe de la popularité du padel

Est-ce si grave ? Pour certains puristes et anciens joueurs, peut-être, mais en réalité, la baisse du niveau moyen des tournois est un signe que le padel fonctionne et que de plus en plus de joueurs s’investissent dans ce sport. L’explosion du nombre de joueurs masculins, toujours plus nombreux et avides de tournois, a conduit à cette dynamique. C’est une bonne nouvelle pour le padel, car elle prouve son succès et son attrait.

L’avenir des P1000 : une question d’authenticité

Cependant, une question demeure : les P1000 réussiront-ils à conserver leur authenticité à l’avenir ? L’un des enjeux concerne les joueurs qui se trouvent juste en dessous de l’élite, ceux du top 200 français, qui apprécient particulièrement les P1000 et P1500. Avec trois P1000 organisés dans des zones géographiques relativement proches – à Paris (club des Pyramides), Rouen (Padel Arena), et Nantes (Urban Padel Carquefou) en mai prochain – on se demande si ce n’est pas une catégorie qui risque d’être fragilisée, après avoir trouvé son rythme. Cette catégorie était très appréciée par les joueurs et les fans, qui y voyaient un véritable spectacle, même pour ceux qui ne jouent pas au padel.

Une question d’équilibre entre quantité et qualité

L’exemple des trois P1000 dans la même zone ne devrait-il pas servir de leçon pour éviter une répétition de ce phénomène, surtout avec les changements réglementaires à venir ? En effet, l’année prochaine, les choix des P1000 se feront désormais par ligue, et il est essentiel de veiller à ce que l’organisation des tournois ne nuise pas à leur qualité.

La FFT a su trouver une alchimie en proposant des épreuves destinées à des joueurs compétitifs, qui utilisent ces tournois comme tremplin pour progresser. Mais en multipliant ces compétitions, notamment dans les mêmes zones, ne créons-nous pas un problème de niveau ? Cela entraîne une dispersion des joueurs et, par conséquent, une baisse du niveau moyen. Les clubs et les organisateurs risquent de voir leur attractivité diminuer, tout comme les joueurs, qui préfèrent se mesurer à des adversaires de niveau équivalent pour continuer à progresser.

L’avenir des catégories avancées et la place des joueurs compétitifs

Les joueurs loisirs ont déjà ce qu’il leur faut, tout comme les joueurs loisirs compétitions. Mais qu’en est-il des joueurs de niveau avancé, compétitifs, qui souhaitent conserver leur catégorie ? À force de multiplier les tournois, les différences de niveau entre les compétitions se réduisent, et les joueurs risquent de se retrouver dans un environnement moins stimulant. Cela pourrait rendre les compétitions moins attrayantes pour les clubs et pour les joueurs en quête de défis pour continuer à évoluer.

Il est important de répondre à la demande, mais il faut également éviter de perdre l’essence des compétitions. La question que nous devons nous poser est donc : comment préserver un équilibre entre la quantité de tournois et la qualité du jeu, tout en maintenant l’intérêt des joueurs et des clubs ? L’avenir des P1000 et des catégories de compétitions intermédiaires semble dépendre de cette réflexion.

Nous attendons vos avis sur ce sujet.

Franck Binisti

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.