À l’occasion du P2000 de WinWin Padel Cabriès, Charles Gortzounian s’est prêté à l’exercice du portrait pour Padel Magazine. Ancien joueur de tennis, auditeur dans la vie professionnelle, compétiteur passionné sur les pistes, il revient sur son parcours, ses partenariats, ses doutes et ses envies. Un joueur à suivre, entre lucidité, autodérision et envie de progresser.

Du tennis au padel : la transition naturelle

J’ai commencé le padel il y a trois ans et demi. Au Tennis Club de Paris, plusieurs bons joueurs s’y étaient mis. Il y avait Clément Filho, mon partenaire actuel, et surtout Dimitri Huet, qui jouait déjà bien avant nous. C’est lui qui nous a initiés.

On savait qu’il jouait, on a fini par essayer… et on a adoré. Il m’a prêté une raquette Dunlop, et depuis, je suis resté fidèle à la marque. On a commencé directement les tournois. Grâce au tennis, on avait déjà des facilités. Et depuis, plus du tout de tennis : que du padel, à fond.

Une bande de copains et des associations successives

J’ai commencé le padel avec Thomas Bugeaud, un partenaire régulier à mes débuts, qui joue moins aujourd’hui. Clément a commencé environ six mois après moi. Il a ensuite beaucoup joué avec Dimitri. Et comme je m’entends très bien avec Clément, on a fini par jouer ensemble.

Dimitri joue un peu moins aujourd’hui. Mais notre groupe est resté proche, et avec Clément, on a décidé de se relancer ensemble sur plusieurs tournois.

Olivier Guy de Chamisso, une séparation logique

Avec Olivier, on a commencé sur des P500, puis on est passés aux P1000. Ce n’est pas qu’on ne s’entendait pas, mais, j’ai un travail très prenant. Je ne pouvais pas m’entraîner aussi souvent que lui, qui jouait beaucoup. Je ne voulais pas le freiner. Il avait d’autres opportunités, avec Robert, Basso ou Muesser.

Je joue surtout pour me faire plaisir, même si je suis compétiteur et que je veux monter au classement. Mais Olivier progresse très vite, il s’entraîne énormément. C’est devenu un joueur bien plus complet, plus sûr de lui, plus offensif. Il tape mieux, prend plus de place, notamment en tant que gaucher. Avant, il était surtout reconnu pour sa défense.

Peut-être que nos styles se téléscopaient un peu. On a perdu des finales contre Rouanet, Forcin ou Garcia/Perez. Ce n’est pas déshonorant. Mais aujourd’hui, avec Clément, c’est différent : il me laisse prendre de la place quand je suis bien, ça fonctionne.

Plus de pressions…

Clément est un mec très cool. On est amis en dehors du terrain, et ça compte. Il s’est blessé ces derniers mois, et moi j’en ai profité pour tourner, jouer avec d’autres. Mais là, on rejoue pas mal ensemble, et ça marche.

Je n’ai pas un rythme d’entraînement très élevé. Une fois par semaine. Jusque-là, ça suffisait. Mais maintenant qu’on est dans le top 40, on devient plus visibles. Les autres veulent nous battre, il y a plus de pression.

Quand tu joues à gauche, tu ne peux pas te cacher

Je suis parti à l’étranger pour le travail, et en revenant, j’étais moins bien. J’ai fait un tournoi P1500 avec Paul Fourichon à Central, près de Biarritz. On perd au premier tour, en huitièmes, alors qu’on mène 7/5 4/4. Mauvaise sensation.

La semaine suivante, avec Jérémy Garcia, pareil. Mauvais match. Pas de confiance. C’est vraiment un sport mental. Tu te sens mal dans ta tête, ça se voit tout de suite sur le terrain.

C’est parfois plus dur que le tennis, parce que tu es à deux. Quand tu joues à gauche, avec un droitier à droite, tu ne peux pas te cacher. Une grosse partie du match dépend de toi.

Le quotidien entre padel et travail

Je suis auditeur pour des entreprises. Je travaille beaucoup, même en tournoi. Hier encore, j’ai joué… et travaillé dans la foulée. Ce sont des journées à rallonge, souvent 9h-19h ou 9h-20h. Il faut être motivé. Et quand tu joues moins bien, que tu prends moins de plaisir, ça devient dur.

“J’ai trois raquettes… et un ordinateur dans mon sac”

Mais je me suis accroché. J’ai fait un bon tournoi à Nantes la semaine dernière, on perd en finale. C’est revenu.

Jusqu’où aller ?

Je suis bien installé dans le giron du padel français. Je réalise que j’arrive à taquiner de bons joueurs. On est en quart de finale d’un P2000 avec Clément. Ça motive. Peut-être que dans le tennis, je n’ai pas pu aller jusqu’au bout. Alors pourquoi pas dans le padel ?

Ce n’est pas encore à l’ordre du jour, mais avec Clément, l’idée est de prendre du plaisir et monter le plus haut possible, en France. Il reste beaucoup de monde devant moi. Pour l’instant, pas de FIP. Mais pourquoi pas de temps en temps.

Objectifs FIP Bandol et Narbonne ?

Les tournois français FIP à Bordeaux et Narbonne, pourquoi pas. Peut-être avec une wild card ! En tout cas, Clément a lancé un appel officiel. On va faire des FIP ensemble.

Franck Binisti

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.