Allons tester la fameuse ViborA Yarara avec un joueur bien connu en Alsace : Jérôme Arnoux.

Ce qui frappe en premier lieu en tapant ses premières balles avec une Vibor-A Yarara, c’est son bruit très particulier et grisant, doublé d’une immédiate sensation de puissance et de précision. Côté sonorité, cette raquette évoque le règne automobile, donnant le sentiment de piloter une Ferrari 550 Maranello, avec son moteur V12.

Côté confort et puissance, on bascule dans le règne animal, tant cette « pala » est capable de passer de la douceur du pelage d’un grand fauve à la sauvagerie la plus brutale. En prime, elle est aussi dotée du venin mortel de la « Yarara », un serpent de la famille des vipères et des crotales…

Avec son toucher mi-dur et sa gomme en EVA soft, la Yarara permet de renvoyer la balle avec assez peu d’efforts, le confort de jeu étant renforcé par une zone de centrage très vaste. En d’autres termes, cette raquette est très tolérante au décentrage, tout en offrant une précision et un contrôle remarquables. Avec un peu d’habitude, il devient ainsi aisé de trouver des zones proches du grillage ou de faire des lobs millimétrés, sans que la balle ne vous échappe.

Par 3 et par 4 deviennent faciles

Attention toutefois à ne pas trop taper en retour de service ou sur des balles venant vite en fond de court, car la puissance de la Yarara risque d’offrir une balle trop haute aux volleyeurs adverses ou même de propulser la balle directement dans la vitre du fond…

En revanche, au moment de smasher, cette puissance en fait « larme » absolue – cette raquette étant en forme de larme et non de diamant. Effectuer un par 3 ou un par 4 devient presque facile, de même que faire revenir la balle de votre côté, pour peu que les conditions soient rapides et que vous mettiez un peu de lift grâce à la surface rugueuse de la pala.

A la volée, il sera facile d’effectuer des frappes incisives soit à plat soit avec un effet coupé pour que la balle s’écrase. En défense, la large zone de centrage (« sweet spot » ou « punto dulce ») permet de compenser les placements approximatifs. En revanche, la maniabilité n’est pas le meilleur atout de la Yarara, surtout si votre modèle est lourd.

Bien choisir le poids

Les deux modèles que nous avons essayés pesaient 377 et 380 grammes (dragonne incluse), donc pas loin de 400 grammes une fois ajoutés un sur-grip et une protection de tête de raquette. Un poids idéal pour terminer les points en smash mais pas forcément pour donner le coup de poignet salvateur en situation de défense. Cela dit, la Yarara existe en version light, avec une masse de l’ordre de 360 grammes.

Il est donc important de bien choisir le poids de votre raquette en fonction de votre profil de jeu. Bien que la Yarara soit confortable et peu vibrante, une raquette trop lourde sera difficile à maîtriser si le match dure longtemps, avec un risque de blessure. Si à l’inverse elle est trop légère, vous aurez du mal à faire sortir la balle du terrain.

Mais si vous faites le bon choix, la Vibor-A Yarara pourra devenir votre (l)arme absolue. A condition toutefois de casser sa tirelire : son prix moyen est supérieur à 250 € et ne descend jamais sous les 200 €, même pour les anciens modèles !

Le site de la marque : https://viborapadel.com/

[Actualisation du 13 janvier 2021] Les deux Yarara que j’ai eu la chance de posséder ont rendu l’âme après six mois de jeu, à raison de deux parties par semaine en moyenne. Elles se sont toutes deux fissurées dans la partie supérieure. Il faut croire qu’elles n’ont pas aimé mes smashes de “bourrin” ou bien la rigueur des hivers alsaciens et le jeu en extérieur par zéro degré. Dommage…

Après 40 ans de tennis, Jérôme tombe dans la marmite du padel en 2018. Depuis, il y pense tous les matins en se rasant… mais ne se rase jamais pala en main ! Journaliste en Alsace, il n’a d’autre ambition que de partager sa passion avec vous, que vous parliez français, italien, espagnol ou anglais.