Pablo Cardona et Leo Augsburger ne laissent personne indifférent. Leur style de jeu ultra-agressif, basé sur la puissance de frappe et un smash omniprésent, est devenu leur signature. À chaque fois qu’un lob est mal dosé, c’est quasiment point perdu pour leurs adversaires. Cette menace permanente leur a permis de renverser les meilleures paires du monde cette saison : Galan / Chingotto à Riyadh, Tapia / Coello à Santiago, Lebrón / Stupaczuk à Asunción… Leur jeu met sous pression constante, et nombreux sont ceux qui n’arrivent pas à tenir.

Un plan de jeu ultra offensif

Chez « Carburger », chaque balle est une opportunité d’attaque. Leurs adversaires le savent : s’ils lobent trop court, c’est terminé. Du coup, beaucoup préfèrent tenter de les faire volleyer… sauf que là encore, Cardona et Augsburger dégainent vite, très vite. Deux coups de raquette et le point est plié. Le padel devient alors un sprint plus qu’une partie d’échecs.

Mais cette stratégie « all-in » a ses revers. En finale de l’Asunción P2, face à des Galán et Chingotto bien en place, les limites de ce plan se sont vues. Les lobs chirurgicaux, les chiquitas parfaites, la variété dans le rythme, le placement millimétré… ont mis en grande difficulté les deux jeunes joueurs. Le manque de variation s’est fait sentir, c’est simple Augsburger n’a fait aucune vibora ni bandeja dans le match, il semble parfois ignorer ces coups du padel. Résultat : les fautes directes s’accumulent, et les points s’enchaînent sans construire.

Spectaculaire, oui… mais plaisant ?

Leur jeu pose une vraie question : le padel doit-il devenir une course à la puissance ? Cardona et Augsburger poussent cette logique à l’extrême. Et si certains fans se régalent de leurs smashs tonitruants, d’autres regrettent le manque de tactique et de patience. Il n’y a presque plus de préparation, plus d’alternance. Même les lobs sont rares dans leur jeu. On fonce. On frappe. On termine. Ou on fait la faute.

Ce style de jeu très agressif est apparu avec Lebrón et Galán à leurs débuts, ou encore avec Tapia et Coello plus récemment, mais Cardona et Augsburger pousse le curseur plus loin. Tapia et Coello ont su évoluer, ont appris à construire, à défendre, à réduire les fautes. Ils sont devenus une paire complète, capable de briller dans toutes les situations. Le duo hispano-argentin pourra-t-il faire de même ?

Et vous, ce jeu vous plaît-il ?

Cardona et Augsburger ont cassé les codes d’un padel plus patient, stratégique, cérébral. Ils bousculent tout sur leur passage, parfois avec panache, parfois avec précipitation. Leur jeu est une révolution… mais peut-être aussi un pari risqué sur le long terme.

Et vous, est-ce que vous prenez du plaisir à regarder Cardona et Augsburger ?

Benjamin Dupouy

J’ai découvert le padel directement lors d’un tournoi, et franchement, je n’ai pas trop accroché au début. Mais la deuxième fois, ça a été le coup de foudre, et depuis, je ne rate plus un seul match. Je suis même prêt à rester éveillé jusqu’à 3h du matin pour regarder une finale de Premier Padel !