Sport qui connaît la croissance la plus forte au monde, le padel serait-il en train de devenir une « poule aux œufs d’or » des temps modernes ?
La question vaut d’être posée lorsqu’on voit la tentative avortée de pustch menée par l’ITF (Fédération internationale de tennis), visant à s’accaparer la gouvernance du padel mondial. La ficelle était certes trop grosse et n’a pas tardé à susciter une levée de boucliers de la part des joueurs professionnels et de la fédération légitime depuis plus de 30 ans, la FIP.
Désaveu cinglant pour l’ITF
Pour ne pas créer une guerre ouverte, les présidents des fédérations nationales de tennis – même ceux en charge du padel dans leur pays – ont donc désavoué le président américain de l’ITF de manière cinglante.
Mais au-delà de cet épisode, le padel apparaît aujourd’hui comme un nouvel Eldorado, cette contrée mythique d’Amérique du Sud où les conquistadors espéraient trouver la fortune.
La guerre des circuits professionnels n’est qu’une des illustrations de cette ruée où chacun rivalise de stratégie – et parfois de coups bas – pour obtenir le meilleur filon et ruiner ses concurrents. A la tactique trop voyante du pustch, d’autres préfèrent celle du cheval de Troie : s’introduire à coups de dollars au cœur des instances dirigeantes du padel mondial et séduire les meilleurs joueurs à coups de billets… ou de promesses.
L’or du padel n’est pas à vendre
Ce qui est vrai au niveau international l’est aussi parfois à l’échelon national. En témoigne le cas belge : un pays de 11 millions d’habitants où coexistaient un temps quatre fédérations ! Dans le nord, la fédération de tennis a gagné la guerre et supplanté celle de padel ; dans le sud francophone, deux fédérations s’affrontent toujours pour décrocher le Graal : l’exclusivité du padel…
Mais attention, car, comme dans « La poule aux œufs d’or », trop d’avidité finit par tarir la source des richesses. Dans sa fable, La Fontaine nous raconte comment un fermier impatient, espérant trouver un trésor dans les entrailles de sa poule, l’éventre au lieu d’attendre qu’elle ponde ses œufs d’or. Mais à l’intérieur de sa poule morte, il ne trouve que de la chair…
L’or du padel, ce sont ses joueurs, ses dirigeants, ses passionnés, partout dans le monde. Leur passion n’appartient qu’à eux et ne se monnaie pas. Le spectacle des requins cupides qui s’entretuent ne fait que ruiner notre sport. Et il donne… la chair de poule !
Après 40 ans de tennis, Jérôme tombe dans la marmite du padel en 2018. Depuis, il y pense tous les matins en se rasant… mais ne se rase jamais pala en main ! Journaliste en Alsace, il n’a d’autre ambition que de partager sa passion avec vous, que vous parliez français, italien, espagnol ou anglais.