Rencontre avec Eugénio Raniriharinosy, figure incontournable du développement du padel à Madagascar. Coach passionné, il a accompagné Prisca Razafimamonjya et Fitia Robinson, les deux premières joueuses malgaches à intégrer le classement FIP. Il revient sur l’évolution de ce sport dans son pays et les perspectives d’avenir.

Peux-tu nous parler de Madagascar et du padel ? Comment ce sport s’est développé ?
D’accord, donc je vais parler de l’évolution. Le premier terrain de padel à Madagascar a vu le jour en 2019, et au fil du temps, ce sport s’est développé rapidement. Aujourd’hui, nous avons 25 terrains répartis sur deux villes : 23 à la capitale et 2 à Tamatave. Au départ, il n’y avait qu’une vingtaine de pratiquants. Actuellement, on compte plus de 500 joueurs à Madagascar.

Tu es coach. Comment t’es-tu lancé dans ce sport et depuis combien de temps exerces-tu ce métier ?
À la base, j’étais un bon joueur de ping-pong et de badminton, membre de l’équipe nationale de badminton. Je jouais également au tennis et au squash. J’ai découvert le padel par hasard lors de déplacements professionnels en France, où j’ai suivi des cours dans différents clubs.

Ton expérience en France t’a inspiré pour devenir coach à Madagascar ?
Exactement. J’ai acquis beaucoup d’expérience en France et, à mon retour, j’ai décidé de me consacrer au padel. Depuis, j’ai travaillé avec des clubs et plus récemment avec une fédération jeune, créée en mai 2023, qui commence à structurer ce sport à Madagascar.

Madagascar sur la carte mondiale du padel : interview avec Eugénio Raniriharinosy

Justement, cette fédération a permis à Prisca et Fitia de participer à ce tournoi. Que ressens-tu en tant que coach ?
Je suis très fier de ces deux joueuses. C’est la première fois que des Malgaches, toutes catégories confondues, intègrent le classement international FIP. Pour les hommes, il y a déjà eu des participations à des compétitions internationales, comme la Coupe d’Afrique des Nations en Égypte en 2022 et en Mauritanie en mai dernier, mais toujours à titre privé. Ce tournoi marque une étape importante pour le padel féminin malgache.

Et toi, pourquoi ne participes-tu pas au tournoi ?
[Rires] Parce que je suis tout seul et… un peu vieux ! Je préfère être coach plutôt que joueur.

Quels sont les projets à Madagascar pour les mois à venir ? Envisagez-vous d’organiser un tournoi international ?
Pour l’instant, il n’y a pas de projet concret pour un tournoi international. Nous devons d’abord mettre nos terrains aux normes, car le plus grand club de Madagascar ne compte que deux terrains. Nous avançons étape par étape.

Le plus grand club n’a que deux terrains ?
Oui, c’est ça. Il y a quelques clubs avec deux terrains, mais la plupart n’en ont qu’un seul.

Malgré cela, ressens-tu un engouement pour le padel à Madagascar ?
Oui, absolument. On voit entre 30 et 50 nouveaux joueurs par semaine dans les clubs, même s’ils pratiquent principalement en loisirs. Actuellement, sur les 500 pratiquants, environ 100 sont réguliers en compétition. Tout cela est très récent, la vraie croissance a commencé après le lancement d’un tournoi en juillet 2022.

Franck Binisti

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.