Du côté de Tours, le padel peine encore à se faire une place. Si l’on compare avec des départements comme l’Hérault, la Haute-Garonne ou les Alpes-Maritimes, on voit bien que l’Indre-et-Loire est à la traîne en termes de pistes de padel. C’est simple, l’année dernière, en périphérie de Tours, il n’y avait que deux terrains pour toute la ville…
Après avoir fait ce postulat, Damien Mamolo a décidé de lancer son projet. C’est en juillet 2023 que la Bulle Padel voit le jour. Deux mois plus tard, Corentin Gruzska rejoint l’aventure et devient le coach au complexe.
Quelques mois après l’ouverture, la Bulle Padel crée déjà l’exploit en se qualifiant en Nationale 2. Corentin Gruzska et Damien Mamolo sont revenus sur les débuts, la performance en régionale et sur les ambitions du club au micro de Padel Magazine.
Damien et Corentin, du tennis au padel
Damien Mamolo : “Je suis le gérant de la Bulle Padel Club. Pendant des années, j’ai été prof de tennis. Les cinq dernières années, j’ai pratiqué cette profession sur Montpellier du coup j’ai vu beaucoup de clubs de padel se créer…
J’ai grandi à Tours et lorsque j’ai voulu y revenir et jouer au padel, j’ai été étonné de voir qu’il n’y avait pas de padel. Donc ça m’a donné l’idée et l’envie de faire un club de padel à Tours.“
Corentin Gruzska : “De mon côté, j’ai joué 15 ans au tennis, sans forcément faire beaucoup de compétition. J’ai, par contre, fait beaucoup d’entraînements et de matchs avec des amis, jusqu’au jour où j’ai découvert le padel sur la structure de Tours Nord.
J’ai commencé à jouer il y a quatre ans et je me suis pris de passion pour ce sport. Du coup, j’ai voulu passer la formation pour être coach. J’ai obtenu le diplôme, j’ai travaillé sur Oléron puis je suis venu dans la structure de Damien depuis septembre 2023.”
Un manque de padel à Tours
Damien Mamolo : “À Tours, il n’y avait qu’un seul club qui faisait du squash et du padel et du coup, l’offre était extrêmement limitée. L’année dernière, il n’y avait encore que deux terrains pour jouer dans tout Tours.
Du coup, j’en ai mis trois en intérieur. L’autre centre a aussi rajouté trois pistes indoor, donc ça commence à se développer un petit peu mais il y avait vraiment un manque.
On a un peu ramé pour porter le projet mais aujourd’hui, on peut dire que nous sommes très contents du démarrage. Maintenant, il faut perdurer et parvenir à faire d’autres choses. Pour l’instant, nous avons une clientèle essentiellement loisir, on aimerait bien développer un peu plus la compétition et surtout, arriver à avoir plus de jeunes.
Un jeu de mot… pas fait exprès
Damien Mamolo : “Le nom du club n’a rien à voir avec la marque. Le lieu où nous sommes appartient au même propriétaire. Il y a un magasin de décoration qui s’appelle “La Bulle Verte” et un bistrot qui s’appelle “Le Bistrot de la Bulle”.
Du coup, comme les gens connaissent ce lieu comme le quartier de La Bulle, nous ne sommes pas allés chercher bien loin : “Le Bulle Padel Club”.
Aujourd’hui, nous avons trois terrains intérieurs et nous sommes en train de voir avec le propriétaire pour avoir quelques pistes extérieures d’ici l’année prochaine ce serait top. Dans l’idéal, en avoir deux, voire trois.”
Survivre dans une région où le padel n’a pas pris
Damien Mamolo : “Comme j’étais sur Montpellier, j’ai pu voir les clubs de Sète, de Béziers ou de Narbonne se monter, avec un engouement extraordinaire, avec des gens qui souhaitent jouer tout le temps. Avec la passion qui prend de plus en plus autour de ce sport, je me suis dit que c’était inratable.
Il nous reste encore des créneaux vides en journée… Par contre, de 17h jusqu’à 22h on est plein. On essaye aussi de faire des animations ou des tournois le week-end et ça se remplit très bien.
Après, à Tours, c’est encore un sport qui est tout neuf, donc il nous manque des jeunes, des écoles, des centres-aérés… Nous travaillons là-dessus mais il nous reste encore beaucoup de choses à faire. Dans la région, on a 5-6 ans de retard comparé à l’Occitanie.“
Le niveau des joueurs sur place
Corentin Gruzska : “Je pense que, par rapport au sud de la France, on a un retard par rapport au niveau également. Après, on commence à avoir un bon vivier de joueurs avec un bon niveau sur la région puisqu’il y a d’autres structures en dehors de Tours où ça fonctionne bien. Donc, ces joueurs viennent jouer de temps en temps chez nous.
En général, de mon côté, je donne des cours à des personnes qui ont un niveau loisir, des gens qui débutent et qui jouent régulièrement, une à deux fois par semaine. Ces personnes ont un niveau P100 en gros.
Actuellement, c’est la plus grosse quantité de clients que j’ai. Après, j’ai un petit groupe de très bons joueurs que j’entraîne de temps en temps, mais c’est vrai qu’il n’y a pas encore de joueurs vraiment bien classés dans notre région encore.“
Une victoire en Régionale 1
Corentin Gruzska : “Nous avons recruté un alternant, Pierre-Yves Siette, qui joue avec son frère depuis quelques années sur Orléans. Ce sont de très bons joueurs. On avait d’autres très bons joueurs, dont un autre coach, Damien, et moi également.
Au final, nous sommes parvenus à monter une très belle équipe et nous avons réussi à gagner ces régionaux. Maintenant, place aux Nationaux mais pour une première année, on peut dire que nous sommes très fiers de pouvoir représenter le club et d’aller à ces Championnats de Nationale 2.
Je pense maintenant que la marche pour la Nationale 1 va être assez haute. L’ambition, c’est de gagner le premier tour et de se maintenir. Ne pas finir dans les deux derniers, ce serait bien !“
Damien Mamolo : “On est assez lucides mais on ne sait jamais. Nous avons une équipe très soudée et motivée. De notre côté, ça nous permet d’avoir une expérience assez sympa. Et pour une première année d’existence, c’est top.“
C’est son frère qui un jour lui a dit de l’accompagner sur une piste de padel, depuis, Gwenaëlle n’a plus jamais quitté le court. Sauf lorsqu’il s’agit d’aller regarder la retransmission de Padel Magazine, du World Padel Tour… ou du Premier Padel… ou des Championnats de France. En bref, elle est fan de ce sport.