Dans une tribune sans détour sur linkedin, Me Gaspard de Monclin, avocat au barreau de Paris, s’interroge sur la manière dont l’opinion publique perçoit les investissements étrangers dans le sport… selon qu’ils soient américains ou qatariens. À ses yeux, un deux poids, deux mesures persistant reflète un certain mépris culturel, bien éloigné des réalités économiques.

« Quand un Américain investit dans un club de sport, on parle d’investissement. Quand c’est un Qatari, on évoque un caprice de Bédouin gorgé de pétrole. »

Cette phrase résumerait l’écart de traitement médiatique souvent observé. Pourtant, les chiffres racontent une toute autre histoire, affirme Me de Monclin. En prenant l’exemple du Paris Saint-Germain, propriété de QSI (Qatar Sports Investments) depuis 2011, il expose un bilan financier qu’il juge spectaculaire :

  • Prix d’achat du club : 100 millions d’euros
  • Investissement global depuis 2011 : 2,283 milliards d’euros
  • Valorisation actuelle du PSG : 4,7 milliards d’euros
  • Plus-value latente : 2,5 milliards
  • Ratio cash-on-cash latent : x2,2

« On parle de rendement. Pas de caprice. »

Investissements qatariens dans le sport : entre fantasmes et réalité économique

À l’inverse, l’avocat dresse un constat sévère sur plusieurs propriétaires américains en Europe :

  • Frank McCourt à Marseille : « Aucun titre, aucune valorisation »
  • Elliott Management au Milan AC : « Revente précipitée »
  • John Textor à Lyon : « Déficits, conflits, tribunaux »

« Les Américains ont dilapidé. Les Qataris ont bâti. »

Selon Me de Monclin, le projet du Qatar avec le PSG s’est inscrit dans une vision de long terme : attirer des stars pour construire une marque mondiale, puis investir dans les infrastructures (stade, centre d’entraînement) et dans la formation. Une stratégie cohérente, méthodique, et aujourd’hui lucrative.

Le juriste rappelle par ailleurs que le Qatar diversifie ses investissements sportifs : SC Braga au Portugal, une écurie de Formule 1, mais aussi le padel professionnel, secteur en plein essor avec l’acquisition du World Padel Tour (certes dans des conditions particulières et la création et le développement de Premier Padel.

« Le Qatar ne se contente pas de posséder, il structure, professionnalise et valorise. C’est exactement ce qu’il est en train de faire avec Premier Padel. »

Avec l’appui (décisif ?) de la Fédération internationale de padel (FIP), le projet qatari a permis de mettre presque tout le monde d’accord, d’attirer des sponsors majeurs, d’augmenter les prize money et d’assurer une exposition internationale. Avec Premier Padel (et l’acquisition du WPT, même si l’histoire est évidemment bien différente par rapport au foot), QSI a le même objectif :

« Ce n’est ni un caprice, ni de la corruption. Le Qatar fabrique de la valeur. Il est temps de sortir du mépris. »

Alors ? D’accord avec Me Gaspard de Monclin ou non ?

Franck Binisti

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.