Il y a quelques jours nous publions un article expliquant les assimilations dans le classement français. Un post qui vous a fait réagir puisque vous avez été assez nombreux sur les réseaux sociaux à commenter ces assimilations. Pour certains d’entre-vous, elles sont tout à fait normales, pour d’autres elle n’ont pas lieu d’être et devraient être tout simplement abandonnées. On fait le point sur les arguments des deux “camps”.

Des facilités certaines pour les tennismen de bon niveau

Les assimilations de tennismen ont été introduites par la Fédération française de tennis il y a déjà un moment pour répondre à une plainte générale de joueurs du monde amateur. En effet, ceux qui participaient aux tournois les moins relevés en avaient assez de tomber sur d’anciens ou d’actuels bon tennismen dont le niveau de jeu ne reflète pas du tout le classement. Qui n’a jamais perdu contre un tennisman qui ne fait presque jamais de tournois mais qui est capable de jouer à un niveau très correct ?

Les exemples sont nombreux, et ils ne concernent pas seulement les tournois de bas niveau. On a pu le voir à Bordeaux avec l’ancienne tenniswoman Émilie Loit (44 ans), assimilée 150, qui a pu remporter le P1000 du 4Padel avec Marie Lefèvre, en s’offrant notamment le luxe de dominer des joueuses qui ont porté le maillot de l’équipe de France de padel il y a un an… Imaginez donc l’écart qu’il y aurait eu entre le niveau d’Émilie et son classement si elle n’avait pas bénéficié d’une assimilation !

EMILIE LOIT MARIE LEFEVRE P1000 4PADEL

Même au niveau international, on a l’exemple de Patrick Rafter, qui à 52 ans et avec à peine un an de padel dans les jambes a pu s’offrir une victoire facile avec son partenaire Justin Thomas, qui jouait là son premier tournoi international, face à la tête de série 5 du FIP Promotion de Melbourne Tomita (435) / Igarashi (1301). Score final 6/3 6/1 pour les Australiens, qui montrent que le fait de faire partie du Top 500 mondial et de jouer depuis des années ne veut pas dire grand chose dans un sport aussi nouveau…

Si ces arguments ne vous ont pas convaincus, vous pouvez regarder le classement français de tennis et vous verrez que nombreux sont les joueurs qui ont évolué en seconde série ou mieux dans le Top 100. Il faut dire qu’un tennisman de bon ou haut niveau va avoir des années de travail technique et tactique derrière lui, avec parfois une bonne condition physique, mais surtout des facilités d’apprentissage qui lui permettront d’être très vite meilleur que des amateurs qui n’ont pas le même vécu. D’où l’idée d’assimiler, afin d’éviter de fausser le niveau des tournois de petit niveau et de permettre à ceux qui ne font que peu de compétition d’affronter des adversaires à leur taille.

Le padel et le tennis : deux sports différents

A la vue des arguments en faveur des assimilations, vous vous demandez ce qui peut bien rester à ceux qui sont contre. Vous allez vous rendre compte que tout n’est pas si simple.

On a bien vu qu’un bon joueur de tennis ne part pas de zéro lorsqu’il empoigne pour la première fois une raquette de padel, mais cela fait-il de lui pour autant un joueur confirmé ? Pas vraiment. En effet, nombreux sont les exemples de tennismen qui ont eu beaucoup de mal lors de leurs premières sessions de padel. Pour revenir à Pat Rafter, l’ancien numéro 1 à l’ATP reconnaît lui-même qu’il était “assez nul au début”. Alors pourquoi un joueur “assez nul” aurait-il droit à un classement d’office ?

Certes le tennisman de haut niveau va progresser plus vite que l’amateur lambda, l’Australien ne le cache pas : “j’ai rapidement appris les bases”. Mais clairement, aujourd’hui un joueur de tennis de bon niveau qui fait ses premiers pas dans le 20×10 en tournoi a déjà un meilleur classement que des amateurs chevronnés… Ce qui ne passe pas auprès de certains…

Par ailleurs, le padel et le tennis, bien qu’ils soient sous l’égide de la même fédération en France, sont deux sports différents. Si notre sport est assez nouveau en France, et que les exemples de tennismen qui après quelques sessions sont plus forts que des gens qui pratiquent l’activité depuis des années sont nombreux, ne décrédibilise-t-on pas le padel en estimant qu’un tennisman qui n’y a jamais joué est déjà meilleur que la plupart des compétiteurs français ?

Si un joueur est vraiment fort, a-t-il réellement besoin d’une assimilation, pourquoi tout simplement ne pas prouver son niveau sur le terrain ? En retirant les assimilations, on forcerait peut-être un peu certains joueurs à faire plus de tournois, afin d’aller chercher un ranking reflétant davantage leur niveau de jeu. On peut aussi penser que les spécialistes du squash, du badminton, du beach-tennis ou même de la pelote basque ont aussi quelques facilités au padel pas rapport à de vrais débutants des sports de raquettes. Pourtant eux n’ont pas droit à une assimilation…

Vous voyez que le sujet est assez complexe et intéressant, et loin d’être aussi simple qu’il n’y paraît. Alors maintenant à vous de nous dire, êtes vous pour ou contre les assimilations de joueurs de tennis au padel ?

Xan est un fan de padel. Mais aussi de rugby ! Et ses posts sont tout aussi punchy. Entraîneur physique de plusieurs joueurs de padel, il déniche des posts atypiques ou traite de sujets d’actualité. Il vous donne également quelques conseils pour développer votre physique pour le padel. Clairement, il impose son style offensif comme sur le terrain de padel !