Le Gijón P2 pourrait se jouer dans un contexte explosif. Alors que Premier Padel et la FIP avaient sensibilisé les joueurs à s’inscrire pour garantir un plateau compétitif en Espagne, le tournoi se retrouve boudé par les meilleurs mondiaux. Aucun joueur du top 100, très peu de représentants du top 150, et une liste de participants qui ressemble davantage à une épreuve de FIP Tour qu’à un événement du circuit professionnel.
Cette absence massive soulève un véritable malaise dans le monde du padel professionnel. Certains pointent du doigt ceux qui ont choisi de profiter du contexte pour engranger des points faciles et du prize money et qui se comportent au final comme “des lâches”. Une polémique qui met une nouvelle fois en lumière les tensions au sein du circuit et qui pourrait bien laisser des traces.
Un Français tête de série sur le circuit Premier Padel
Dans ce contexte, la présence de Julien Seurin (150e mondial) et de son partenaire espagnol Pablo Pastor (181e) en tant que tête de série n°7 du tournoi est une véritable surprise. C’est une première historique pour le padel français : jamais un Français ne s’était retrouvé tête de série dans une étape du circuit professionnel.
Mais derrière ce fait inédit, une question brûlante se pose : tous ces joueurs inscrits disputeront-ils réellement le tournoi ? Et s’ils jouent, devront-ils affronter une vague de critiques ? Certains joueurs qui ont refusé de participer parlent déjà de “honte” pour ceux qui ont fait le choix d’y être.
Les cinq premiers joueurs français au classement mondial, Thomas Leygue, Bastien Blanqué, Dylan Guichard, Johan Bergeron et Maxime Moreau, côté français, n’y participeront pas.
Un plateau loin du niveau attendu
À ce jour, le joueur le mieux classé du Gijón P2 est l’Italien Simone Cremona (106e). Il est suivi par un autre Italien, Lorenzo Di Giovanni (127e), puis par un troisième joueur transalpin, Emiliano Iriart (130e). Aucun joueur du top 100 ne sera présent et seuls six joueurs du top 150 sont annoncés.
Forcément, cette situation crée une nouvelle polémique au sein des joueurs du top 200 mondial. Certains pointent du doigt l’attitude de ceux qui s’y rendent. Et les mots utilisés envers ces joueurs qui participent au tournoi sont très durs : “honte, profiteur, opportuniste, trahison…”
Rang | Joueur 1 | Nationalité | Classement | Joueur 2 | Nationalité | Classement | Total Points |
---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | Jaume Romera Barcelo | ESP | 165 | Simone Cremona | ITA | 106 | 720 |
2 | Simone Iacovino | ITA | 154 | Lorenzo Di Giovanni | ITA | 127 | 595 |
3 | Leonel Daniel Aguirre | ARG | 164 | Gonzalo Gabriel Alfonso | ARG | 139 | 481 |
4 | Youssef Hossam | EGY | 157 | Julian Lacamoire | ARG | 175 | 402 |
5 | Boris Castro Garcia | ESP | 142 | Enzo Jensen Sirvent | ESP | 191 | 401 |
6 | Emiliano Martin Iriart | ITA | 130 | Mauro Agustin Salandro | ITA | 243 | 398 |
7 | Pablo Pastor Landaburu | ESP | 181 | Julien Seurin | FRA | 150 | 394 |
8 | Alejandro Jerez Carnero | ESP | 167 | Cayetano Rocafort Lores | ESP | 173 | 371 |
9 | Diego Arredondo Garcia | MEX | 184 | Manuel Gayone | ARG | 159 | 358 |
10 | Sten Richters | NLD | 166 | Bram Meijer | NLD | 179 | 355 |
11 | Maximiliano Sanchez Blasco | ARG | 172 | Federico Chiostri | ARG | 182 | 333 |
12 | Henrique Barbosa | PRT | 134 | Alejandro Caton | ESP | 212 | 330 |
13 | Pau Miñano Ortinez | ESP | 203 | Daniele Cattaneo | ITA | 159 | 320 |
14 | Pablo Molina Tofanelli | ARG | 187 | Cristobal Martinez | CHL | 196 | 268 |
15 | Diego Garcia | ESP | 143 | Francisco Cabeza Teres | ESP | 174 | 265 |
16 | Sergio Nieto Simon | ESP | 205 | Diego Dorta Diaz | ESP | 186 | 259 |
17 | Manuel Aragon Herrera | ESP | 169 | Facundo Dehnike | PRY | 238 | 253 |
Des critiques qui visent particulièrement les joueurs italiens
En coulisses, les tensions montent. Certains joueurs du circuit mondial dénoncent “ceux qui profitent du système”, alors que d’autres “tentent de le réformer”. Un joueur explique :
“Ces joueurs du top 200 qui participent à ce tournoi, c’est la honte pour eux. Maintenant, on sait tous qui sont ceux qui n’ont aucune morale et qui préfèrent profiter du système au lieu de se battre pour l’avenir du circuit.”
Les joueurs italiens sont particulièrement ciblés par certains Espagnols et Argentins du top 150 :
“Ces Italiens qui viennent en masse au Gijón P2, alors qu’ils sont des habitués du circuit et devraient défendre leurs droits, c’est une véritable honte.”
La FIP encore la cible des joueurs
Une autre accusation revient souvent : la FIP étant dirigée par un Italien, Luigi Carraro, certains soupçonnent des pressions “non verbales, indirectes” exercées sur les joueurs transalpins.
“Peut-être que ces joueurs n’ont pas vraiment le choix… Ils doivent être présents pour soutenir la FIP et éviter de se retrouver en conflit avec Carraro.”
Rappelons que la majorité des joueurs est très déçue du comportement de la FIP dans cette affaire. Ils auraient souhaité que la FIP ne soit pas seulement dans la réaction, mais plutôt dans l’action, afin de protéger les intérêts des joueurs qui lui ont fait confiance dans cette transition du World Padel Tour vers Premier Padel. Suite à cette affaire, elle a manifestement perdu beaucoup de crédit auprès des joueurs professionnels.
D’autres expliquent également les raisons qui poussent certains joueurs à succomber à la tentation et dénoncent leur lâcheté :
“Comment ne pas comprendre ces joueurs qui cèdent à la tentation en s’inscrivant à ce tournoi Premier Padel, profitant de l’absence de concurrence pour engranger de précieux points en vue de la suite de la saison ? Mais ce qu’ils ne réalisent pas, c’est que ce tournoi et ces points resteront une tache indélébile dans leur carrière. Ils pourront se chercher toutes les excuses du monde, mais la vérité est là : ils ont été lâches.”
Une situation explosive malgré les tentatives d’apaisement
Face à cette fronde, Premier Padel avait tenté de calmer le jeu en adressant un courrier aux joueurs. L’organisation y soulignait que ne pas jouer le tournoi pourrait avoir des conséquences sur les partenariats, les futures compétitions et le circuit en général.
Mais manifestement, le message n’a pas eu l’effet escompté. Les tensions restent vives et certains joueurs pourraient même déclarer forfait à la dernière minute pour éviter d’être mal vus par leurs pairs et d’être accusés d’opportunisme.
Vers un maintien du tournoi malgré tout ?
Selon nos sources proches de Premier Padel, le Gijón P2 ne devrait pas être annulé malgré ce boycott quasi-général du top 150 mondial. Les organisateurs pourraient s’attendre toutefois à des retraits de dernière minute, ce qui pourrait encore affaiblir le plateau.
L’affaire ne devrait pas en rester là et risque d’avoir des répercussions sur les prochaines étapes du circuit Premier Padel. Reste à voir si cette situation incitera les instances à revoir leur stratégie et à réagir face à la contestation qui grandit.
À court terme, une chose est certaine : le grand perdant de l’histoire, ce sont évidemment les fans, mais aussi et surtout l’organisateur du tournoi, qui se retrouve dans une position inimaginable. Il va donc devoir composer avec un plateau masculin non seulement comparable à une épreuve de première catégorie du FIP Tour, mais aussi avec une ambiance compliquée pour les joueurs venus profiter des points (et du prize money) à gagner.
Et bien sûr, ces éléments seront dans toutes les têtes et les spectateurs ne manqueront pas de le rappeler. Heureusement pour les organisateurs, la fronde chez les dames n’a pas eu lieu. C’est la seule branche à laquelle ils peuvent aujourd’hui se raccrocher.

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.
Deberían sancionar a los jugadores que boicotean el torneo, la FIP debería retirarles la licencia y Premier Padel no permitirles jugar los P1.