En toute fin d’année 2022, nous vous avons proposé de donner vos avis sur le club idéal de padel, notamment en matière de prix et de prestations. Plus de 120 personnes – que nous remercions chaleureusement – ont répondu à nos questions en détail : un record dans notre série de sondages.
A travers vos réponses, se dessine un panorama passionnant de l’économie du padel en France – un des rares pays où les clubs privés et associatifs coexistent – et des attentes des joueurs. Cette enquête est toutefois loin d’être exhaustive et n’a pas prétention scientifique.
■ Le prix à l’heure.- Le moins que l’on puisse dire est que les joueurs de padel ne sont pas égaux en matière de prix payé pour pratiquer leur passion. Tout dépend du lieu où ils jouent et du caractère soit associatif, soit privé et lucratif du club de leur choix – mais également du complexe, couvert ou pas, avec ou sans prestations premium.
Si l’on parle du prix de l’heure de jeu, la fourchette est vaste : dans vos réponses, le tarif le moins élevé pour jouer est de 20 €/h, soit 5 € de l’heure par personne ; généralement, il s’agit de terrains extérieurs, parfois en heures creuses. A l’inverse, le tarif horaire peut grimper jusqu’à un maximum de 46 €/h pour une piste couverte, soit 11,5 € par joueur ; un tel tarif se rencontre par exemple sur la Côte d’Azur, dans des clubs qu’on qualifiera de “huppés”. Mais un club flambant neuf, qui vient d’ouvrir dans la région Grand Est, affiche des prix compris entre 32 et 44 €/h, selon qu’il s’agisse d’heures creuses ou pleines.
Sans aller jusqu’à ces extrêmes, dans la plupart des régions de France, le joueur moyen dépense entre 7 et 9€ pour jouer en heure pleine, soit 28 à 36 €/h à quatre. Cela s’entend sans location de raquettes ou de balles, évidemment.
Jusqu’à 3000 € d’abonnement par an
■ Les abonnements.- Etant donnés les tarifs horaires parfois salés, certains joueurs prennent leur calculette et préfèrent s’abonner. Les plus chanceux peuvent le faire dans des clubs de tennis dotés de pistes de padel : cela coûte généralement moins de 200 euros par an pour jouer autant qu’il y a de créneaux disponibles.
Le tarif le plus bas qui nous a été signalé nous emmène en Normandie, à Gisors : 81 € pour un adulte et même 40 € pour les adhérents tennis. Pour les moins de 18 ans, ces tarifs baissent respectivement à 50 et 20 € par an ! Mais à ce prix-là, il n’y a qu’un seul court de padel, non couvert.
Les clubs privés vendent également des abonnements au mois, au trimestre ou à l’année. A en croire nos témoins, ceux-ci se négocient à partir de 500 € (à Nice), 750 € (à Saint-Louis), voire 350 € à Béziers ! Mais attention, car dans certains cas, le nombre de créneaux hebdomadaires n’est pas illimité. Les tarifs les plus élevés qui nous ont été signalés sont atteints en région parisienne, avec des abonnements à 1800, voire 3000 € (un cas détaillé ci-dessous).
A noter que d’autres formules existent, comme la vente d’heures en nombre ou les tarifs négociés par des comités d’entreprises.
■ Des budgets en milliers d’euros.- On vous le disait, le padel est un sport qui coûte cher en France, surtout pour les “addicts” qui paient à la séance. Parmi ceux qui nous ont répondu, près d’un joueur sur six paie 800 € ou davantage par an pour louer des terrains. Et un sur dix va au-delà de 1000 € avec, pour certains, des records de dépenses à 2000 € (en région parisienne et à Marseille) ! Voire même 3000 €, cas particulier d’un joueur de banlieue parisienne dont l’abonnement englobe d’autres services (squash, piscine…).
Et on vous le rappelle, ces sommes ne reflètent que l’argent consacré aux terrains : si l’on ajoute les raquettes, les balles, les chaussures, vêtements, tournois et frais de boissons et de déplacements, on explose tous les plafonds.
Des cotisations à moins de 100 € !
A noter que la majorité des sondés mangent “à plusieurs râteliers”, c’est-à-dire qu’ils jouent dans deux, trois, quatre, voire six (!) clubs. C’est le prix à payer pour obtenir des créneaux dans les secteurs où la demande dépasse l’offre, mais aussi pour bénéficier de terrains couverts et de partenaires multiples. C’est pourquoi beaucoup d’entre vous ont un abonnement dans un club associatif et louent par ailleurs des courts dans un club privé.
■ Les plus économes.- Rarement club unique rime avec tarif inique : les pratiquants les plus économes sont les moins “volages”, ceux qui ne multiplient pas les clubs. C’est ainsi que des joueurs de Gisors (Normandie), Tulette (Drôme) ou de Sartrouville (Yvelines) dépensent entre 80 et 100 € par an pour leur cotisation. Mais à ce prix-là, il est rarissime de bénéficier d’une salle : au mieux ce sera un terrain semi-couvert.
Beaucoup d’aficionados choisissent de payer une cotisation annuelle dans un club de tennis – généralement comprise entre 100 et 200 € – tout en réservant par ailleurs à la séance dans un lieu privé. La facture totale dépasse souvent les 500 €, flirtant pour certains gros joueurs avec la barre des 1000 €.
Le prix, critère n°1 pour 1 joueur sur 4
■ Vos critères de choix.- Nous avons demandé à nos sondés de préciser, par ordre d’importance, les critères qu’ils privilégient pour choisir où jouer, parmi les choix suivants : prix, qualité des terrains, présence de terrains couverts, proximité géographique, vestiaires, bar ou restaurant, nombre et niveau des partenaires potentiels, disponibilité des terrains, existence d’une appli ou de groupes mettant les joueurs en relation.
Parmi les 121 personnes qui nous ont répondu, 31 ont classé en tête le critère du prix, soit 25,6% des sondés. C’est, de très peu, le critère principal à vos yeux, juste devant la possibilité de jouer à l’abri des intempéries, primordiale pour 24,8% des répondants.
La qualité des terrains vient juste après (22,3%) et devance la proximité géographique (13,2%). Enfin, seuls 7,4% d’entre vous considèrent la disponibilité des terrains comme le critère essentiel, mais beaucoup le classent en 2e ou 3e position.
Parmi les critères secondaires, vous n’accordez que peu d’importance aux vestiaires, à l’appli de mise en relation des joueurs et… au bar ou restaurant. Ce dernier point suggère-t-il que l’after-padel n’est pas aussi important qu’on le dit ? En tout cas pas déterminant dans vos choix !
Rapport qualité/prix : un match serré
■ La satisfaction.- Le prix est une chose, la satisfaction est en une autre. Et il n’y a pas forcément de corrélation entre les deux : payer cinq ou dix fois plus cher l’heure de jeu ne veut pas dire qu’on sera cinq ou dix fois plus (ou moins) heureux de la séance. Pour tenter d’évaluer la satisfaction de nos sondés, nous leur avons demandé de noter de 1 à 10 le rapport qualité/prix de leur club préféré, qu’il soit associatif ou bien privé.
Et attention, le match est très très serré : la note moyenne des clubs privés est de 6,71 et celle des clubs associatifs de 6,77 ! Ces derniers sont jugés généralement conviviaux et bon marché, mais sont pénalisés par le nombre de terrains moins important et, parfois, par l’absence de salle. A l’inverse, les privés ont des tarifs jugés “très chers” ou “excessifs”, mais compensent cela par des prestations souvent haut de gamme et par leur position dominante ou exclusive sur le marché.
A noter que les clubs privés sont plus clivants : certains joueurs accordent 10/10 au leur, mais d’autres sont intransigeants et n’hésitent pas à “saquer”, avec des notes de 1 ou 2/10. Les notes des clubs associatifs sont plus homogènes : beaucoup de 10/10 d’un côté en haut du tableau et très peu de notes en-dessous de 4/10.
■ Le paradis du padel.- Au terme de notre enquête, nous vous avons proposé de dresser le portrait-robot de votre club idéal, sorte de paradis du padel où chacun rêve de passer le plus clair de son temps. Dans ce jardin d’Eden post-moderne, il y aurait – à vous lire – “beaucoup de courts couverts en très bon état”, un “abonnement annuel avec jeu illimité”, “des prix raisonnables”, un éclairage “qui n’aveugle pas” et aucune vitre mal placée, des “coachs expérimentés” et “passionnés”, une “ambiance familiale”, des “tournois et animations”, une “appli de réservation”, un “bar accueillant” ou encore “des pistes avec toit rétractable pour jouer en indoor l’hiver et outdoor l’été”. Sans oublier un “entretien régulier des terrains” vitres comprises, un “espace échauffement avec 3-4 vélos elliptiques”, mais aussi “la possibilité de participer aux championnats par équipes avec le club”. Le tout, bien sûr, à “moins de 15 ou 20 mn de chez soi…
Ce n’est là qu’un petit aperçu des réponses détaillées que vous nous avez faites et dont nous vous remercions encore. Des réponses si riches et complètes qu’elles donneront lieu très prochainement à un nouvel article sur votre club idéal !
Pour retrouver nos précédents sondages sur les balles, les raquettes rugueuses, les terrains avec ou sans sable, ça se passe ICI.
Après 40 ans de tennis, Jérôme tombe dans la marmite du padel en 2018. Depuis, il y pense tous les matins en se rasant… mais ne se rase jamais pala en main ! Journaliste en Alsace, il n’a d’autre ambition que de partager sa passion avec vous, que vous parliez français, italien, espagnol ou anglais.