Le Santiago Premier Padel P1, prévu du 23 au 30 mars 2025, s’annonce déjà comme un tournoi à part dans la saison. Disputé au Complejo Deportivo San Carlos de Apoquindo, à 950 mètres d’altitude, il devrait offrir un jeu rapide et explosif. Un contraste marqué avec ce que l’on a observé à Miami.

À près de 1000 mètres d’altitude, les conditions sont idéales pour les joueurs offensifs. L’air est moins dense, ce qui permet à la balle d’aller plus vite et de rebondir plus haut. Les smashs sortent plus facilement, les effets (lift, slice) sont atténués, et le temps de réaction est réduit. Résultat : les échanges sont plus courts, plus intenses, et les joueurs puissants comme Galan, Garrido, Coello, Tapia (à 100%), Augsburger, ou encore Tello pourraient tirer pleinement profit de ces conditions.

À l’inverse, lors du Miami P1, les conditions de jeu ont été bien plus lentes. Disputé au niveau de la mer, dans une atmosphère humide, le tournoi a favorisé un jeu plus patient. L’air plus dense ralentit la balle, les rebonds sont plus bas, et l’humidité alourdit les balles tout en rendant la surface plus moite. Cela freine le jeu et donne plus de temps aux défenseurs pour s’organiser. Dans ce contexte, les joueurs à l’aise dans la construction du point, solides du fond de court, comme Paquito Navarro, Juan Lebron ou encore Coki Nieto, ont pu imposer leur style.

La comparaison entre Santiago et Miami illustre parfaitement à quel point les conditions extérieures influencent profondément le padel professionnel. Un même joueur peut briller ou souffrir selon que le tournoi se joue en altitude sèche ou en atmosphère humide.

À Santiago, les points devraient être plus courts, les échanges plus explosifs, avec davantage de smashs gagnants. À Miami, les points ont été plus construits, avec des matchs qui ont régulièrement dépassé les 2 heures.

L’altitude est donc un élément stratégique qui influence le style de jeu, les résultats… et même la préparation physique et mentale des joueurs. Elle s’ajoute aux nombreuses variables où chaque tournoi impose des adaptations.

À Santiago, les amoureux du padel offensif risquent d’en prendre plein les yeux. Mais le tournoi ne sera-t-il pas trop rapide, justement ? C’est peut-être le padel féminin qui pourrait en sortir gagnant, lui qui est parfois critiqué pour ses matchs à rallonge. Ici, les rencontres de plus de 2h / 20h30 ne devraient pas être la norme.

Franck Binisti

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.