Quel tournoi à Casa Padel ce week-end, avec la victoire de Marie-Amélie Dardaine / Jennifer Denecheau et de Damien Lozano / Pierre Perez Le Tiec, presque à la surprise générale. Quels enseignements peut-on tirer de ce tournoi, et surtout de l’évolution des P2000 ?
Premier constat : Ce n’est pas parce que les meilleurs joueurs français ne sont pas présents que le spectacle n’est pas au rendez-vous. Bien au contraire, cela permet de découvrir d’autres profils de joueurs. On se rend compte à quel point le niveau est élevé en France. La concurrence parmi l’élite du padel français devient de plus en plus rude. De nombreux joueurs s’entraînent régulièrement. Plus étonnant encore, les ambitions de ces joueurs du top 100 français, notamment chez les messieurs, sont élevées. Pour certains, l’objectif est d’atteindre le top 30, voire le top 20 français. Et même prétendre à l’équipe de France quand on est au-delà de la 30e place n’est plus un tabou.
Chez les dames comme chez les messieurs, les vainqueurs ont surpris.
On aurait pu s’attendre à une victoire de membres de leur équipe nationale, comme Camille Sireix pour la France ou Justine Pysson pour la Belgique. Mais au final, c’est Marie-Amélie Dardaine, de retour après une rupture des ligaments croisés, et Jennifer Denecheau, encore trop méconnue du public, qui ont remporté ce P2000 avec brio. Marie-Amélie, souvent critique vis-à-vis de son niveau, a même exprimé sa satisfaction après la finale. C’est dire !
Chez les messieurs, Damien Lozano et Pierre Perez Le Tiec sont en train de “passer un cap”. Ils l’ont d’ailleurs confié à Loïc Delmas lors de l’interview d’après-match. Contrairement aux pronostics, nombreux étaient ceux qui avaient anticipé une victoire de la paire Lozano / Perez Le Tiec, face à des adversaires en pleine confiance, Timéo Fonteny / Yoan Boronad. Bien que la tête de série n°3 fût favorite, la 12e paire du tournoi, sans coup particulier mais très régulière et rapide dans son jeu, a réussi à déstabiliser ses adversaires. Déjà en demi-finale, face à la tête de série n°1, Nicolas Rouanet / Maxime Forcin, Lozano / Perez Le Tiec avait impressionné par sa gestion du match.
Mais ce n’est pas vraiment une surprise. Lors des Championnats de France de padel à Strasbourg, Lozano / Perez Le Tiec avait déjà surpris en perdant avec les honneurs face aux champions de France, Bastien Blanqué / Thomas Leygue.
Second constat : Malgré l’absence des meilleurs joueurs français, l’intérêt pour la compétition est croissant. On a pu le constater tout au long du week-end, avec une affluence impressionnante dès les qualifications de vendredi. Le club a fait salle comble samedi, en partie grâce à la présence de Cyril Hanouna aux côtés de Miguel Semmler, qui attire toujours beaucoup de monde. Dimanche, le public était également au rendez-vous pour assister aux finales, et le spectacle fut à la hauteur des attentes.
Troisième constat : Des tops joueurs français recommencent à se déplacer pour les P2000. On a même pu avoir des joueurs espagnols. Certes, organiser une épreuve à Paris facilite la logistique pour les joueurs, et il faudra voir si cela se confirme sur la durée, mais c’est un bon point pour cette étape parisienne.
Quatrième constat : Les fans à distance suivent la compétition avec intérêt. Est-ce dû à l’effet Mondial, qui commence dans une semaine au Qatar ?. Malgré l’absence de certaines figures du padel français, le niveau reste très élevé, démontrant qu’il existe un vivier important de joueurs talentueux.
D’ailleurs, c’est Marie Maligo, joueuse belge, qui nous confiait apprécier le FFT Padel Tour pour la richesse et le nombre de joueuses françaises compétitives dans cette compétition. En effet, le niveau moyen est très relevé, et c’est l’une des forces du padel français.
Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.