La diffusion du tennis s’est produite dans les années 1960 et 1970. Elle a été largement soutenue par les pouvoirs publics qui ont fait bénéficier aux clubs d’une aide importante. Certainement l’aide la plus importante de l’histoire du tennis. L’attribution des subventions permet à la fédération de contrôler les actions des clubs et renforce considérablement son pouvoir.

Par conséquent ces aides poussent les dirigeants de club à mettre au norme leurs terrains et à transformer leurs cours d’initiation en une école de tennis habilitée par la fédération. De plus, cela leur permet aussi de rénover leurs installations, de former des éducateurs fédéraux et de créer des tournois officiels.

Petit à petit la FFT s’impose comme l’instance dirigeante nationale grâce à l’adhésion des dirigeants de club. Après la deuxième guerre mondiale en 1945, la diffusion des activités physiques ne concerne pas que le tennis. Les autres sports comme le football, le ski ou le judo connaissent un fort accroissement du nombre de licenciées. D’après les statistiques du Ministère des Sports tout porte à croire que le sport a connu une importante augmentation de ses effectifs lors de la deuxième moitié du XXe siècle, notamment dans les années 1970.

D’après le rapport de l’INSEE, ce qui change surtout c’est que les français sont plus assidus dans la fréquence de la pratique d’activités physiques et ils sont plus nombreux à s’inscrire en club. Mais ils ne sont pas beaucoup plus à faire du sport. Une forte progression du tennis apparaît dans les clubs affiliés, que ce soit au niveau du nombre d’adhérents ou au niveau de leur fréquence de pratique.

Ce qu’il est important de noter c’est que le tennis ne concerne plus seulement les classes sociales aisées : il ne touche pas encore les classes populaires mais il s’ouvre de plus en plus aux classes moyennes. Selon l’étude de Pascal Garrigues, la diffusion du tennis en 1967 s’élève à 20,2% pour les « cadres et professions libérales », à 5,8% pour les « professions intermédiaires », à 2,3% pour les « employés » et à 1% pour les « ouvriers ». En 1974-75 la diffusion du tennis s’élève à 25,7% pour les « cadres et professions libérales », à 11,7% pour les « professions intermédiaires », à 5,8% pour les « employés » et à 1,5% pour les « ouvriers ». Et en 1983-84 elle s’élève à 20,4% pour les « patrons, cadres et professions libérales », à 14,7% pour les

« professions intermédiaires », à 6,6% pour les « employés » et à 4,4% pour les ouvriers. Malgré la progression de la part des pratiquants de tennis des classes populaires, l’écart entre la part des pratiquants des classes supérieurs et des classes populaires est encore trop important. Ces statistiques ne permettent donc pas d’affirmer qu’il y a eu une démocratisation du tennis.

Dans les années 1970 le tennis connaît une forte augmentation du nombre de licenciés et du nombre de clubs. Ces résultats s’expliquent notamment par le pouvoir distinctif que donne un classement et par les subventions que reçoivent les nouveaux dirigeants-fondateurs. Cela s’explique aussi par les aides attribuées par la FFT aux seuls clubs bénéficiant de l’agrément. De fait l’instance centrale arrive également à les contraindre à l’affiliation. Cette affiliation permet d’uniformiser les règles du jeu sur le territoire national, c’est-à-dire la hauteur du filet, les dimensions du terrain et la façon de compter les points etc. Le tennis évolue et passe de différentes manières de jouer à une uniformisation totale sur le territoire national.

C’est un tennis où le système de classement fédéral est reconnu dans toutes les régions et où il est difficile d’en obtenir un, tant le nombre de licenciés et de compétiteurs augmentent. En 1974, seulement 2% des licenciés sont classés puis en 1984 12,4%. Mais la croissance continue du nombre de licenciés et de classés rend désormais l’obtention d’un classement banal. Entre 1970 et 1980 le nombre de licenciés passe de 167000 à 801000. En 1982 la fédération passe la barre du million avec 1056000 licenciés. L’augmentation du nombre de classés est également impressionnante : 5000 en 1970, 48508 en 1980 et 100000 en 1982.

Nicolas ZEBBAR

Diplômé d’un Master management du sport et passionné de tennis, j’ai réalisé une étude sur le développement du tennis féminin. Pratiquant de ce sport depuis vingt ans et aujourd’hui dirigeant de mon club (TC Morlaàs dans les Pyrénées-Atlantiques), je suis toujours à l’affût de nouvelles idées visant à améliorer l’environnement de pratique des adhérents. Je suis donc ravi de pouvoir partager ce travail.

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