Le Grenoble Tennis Padel est un club de tennis historique. Mais fin 2019, avec l’arrivée de Vincent Berlandis, le club souhaite se développer dans une nouvelle discipline. C’est à ce moment précis que l’idée des pistes de padel voit le jour.
Depuis, ce club isérois ne cesse d’augmenter son offre padel. En septembre dernier, le premier P1000 masculin était organisé sur les terrains extérieurs. Deux mois plus tard, c’était au tour des joueuses d’avoir leur premier P1000, cette fois-ci en intérieur.
L’occasion pour Padel Magazine de rencontrer Vincent Berlandis, président du Grenoble Tennis Padel. Au micro de Line Meites, il revient sur le développement du padel dans son club et ses ambitions futures.
L’arrivée du padel au Grenoble Tennis Padel
Quand j’ai repris la gérance du club, fin 2019, début 2020, c’était un club qui avait beaucoup de potentiel et qui venait d’acquérir une grosse structure. On a une vingtaine de courts de tennis, avec deux surfaces. On a aussi deux gros tournois professionnels chaque année, hommes et femmes, et une académie pour le haut-niveau.
Donc, au moment du Covid, je me suis donné un an pour réfléchir à un plan de développement. Je trouvais que la structure n’était pas utilisée à son potentiel maximal. On avait en plus des dirigeants bénévoles de plus de 85 ans qui pouvaient être un peu moins en phase avec les tendances du moment… Et il fallait redynamiser l’équipe aussi. Donc on a imaginé un projet, autour du padel finalement.
À l’époque, le padel avait déjà commencé à s’imposer même si ce n’était pas le boum que l’on connaît actuellement. Et en 2020, lorsque tous les clubs de tennis voulaient plutôt un ou deux terrains, je me suis dit qu’il fallait aller un peu plus loin… Donc on a construit ces sept pistes de padel, quatre intérieures et trois extérieures.
La réponse des Grenoblois
Cela permet d’avoir une offre toute la saison, de proposer des entraînements… On a d’un côté la vente de créneaux sportifs puisque le padel, ça regroupe beaucoup de gens qui jouent pour le loisir. Et de l’autre, on a eu l’envie d’aller un peu plus loin en proposant aux joueurs de progresser techniquement.
Finalement, tout le public grenoblois, surtout les joueurs qui étaient dans le loisir, a complètement répondu à cette envie de s’entraîner et de progresser. Des joueurs de P250 qui ont eu envie de faire quelques entraînements et de la préparation physique. Aujourd’hui, on propose ça parce qu’on reste un club fédéral, et que l’enseignement, ça reste vraiment dans nos racines.
Le padel a apporté une nouvelle vie, une nouvelle fraîcheur. Les personnes restent, vivent le club… Les gens viennent boire un coup, partager, jouer aux cartes, donc c’est extraordinaire.
L’accueil de gros événements
Le club est vraiment configuré pour accueillir de gros événements, donc on s’est tout de suite dit qu’on voulait installer Grenoble sur la carte française du padel. On a candidaté très rapidement pour organiser de gros tournois. On sait déjà qu’il y aura un autre P1000 masculin, au mois de mai 2024, et un des quatre P1500 dames, qui aura lieu également au printemps.
Pour le moment, on a de très bons retours parce qu’on a une très bonne culture d’accueil. On essaye de mettre les petits plats dans les grands et d’accueillir les joueurs et les joueuses comme on le fait sur un challenger féminin. On a envie de montrer que le padel peut se professionnaliser, qu’on peut avoir des tournois de qualité, avec un niveau de service qui est important.
Nous avons un peu reproduit ce qu’on faisait pour un tournoi de tennis féminin, qui a quand même un standard plutôt international. Ça donne une qualité d’offre qui est assez intéressante. On avait vraiment envie de mettre le paquet et de montrer que ce site-là est capable d’accueillir des grands événements de padel.
Quid de demain ?
La suite, elle est simple. Déjà, en ayant sept pistes, entre le mois de septembre et d’octobre, où il a fait beau, on a été saturé. Maintenant qu’il commence à faire un peu moins beau, nous n’avons plus que trois pistes intérieures, où le délai pour réserver est passé à trois semaines et demi. On est à 100% de taux d’occupation, le club déborde. On a 4.500 personnes qui ont téléchargé notre application.
Donc on va effectivement s’intéresser un peu plus au padel. On a encore un petit peu de place, même si ça se fera peut-être un peu au détriment du tennis. On va peut-être venir couvrir les courts extérieurs. On n’a pas encore la solution, nous arrivons aussi dans une année où il faut consolider un peu ce qu’on a fait.
Évidemment, le padel va continuer à évoluer au Grenoble Tennis Padel. Aujourd’hui, les clubs de tennis qui n’ont que 2-3 pistes sont très en retard. Dans le secteur privé, on a vraiment de gros projets avec 10-14 terrains. Et puis, on a des clubs FFT qui vont un peu plus mollement. Alors oui, ce sont des projets qui coutent cher mais le retour sur investissement est important.
Avec le padel, on accueille une population charmante, avec beaucoup “d’anciens”, mais on a aussi une clientèle jeune, dynamique : ça permet de créer un lieu de rencontre. Le padel est une vraie chance pour les clubs.
C’est son frère qui un jour lui a dit de l’accompagner sur une piste de padel, depuis, Gwenaëlle n’a plus jamais quitté le court. Sauf lorsqu’il s’agit d’aller regarder la retransmission de Padel Magazine, du World Padel Tour… ou du Premier Padel… ou des Championnats de France. En bref, elle est fan de ce sport.