Théo Arribagé, joueur professionnel de double en tennis, a surpris tout le monde en remportant le P1000 du 4PADEL Toulouse Colomiers avec son partenaire Joris Moret. Une victoire inattendue pour celui qui joue au padel de manière occasionnelle, mais qui montre tout son potentiel grâce à ses qualités physiques et tactiques héritées du tennis.
Théo Arribagé, pouvez-vous nous parler de votre rapport avec le padel ?
Je m’appelle Théo Arribagé, j’ai 24 ans et je joue au Stade Toulousain Tennis Club en tant que joueur professionnel de double en tennis. Le padel, j’ai toujours aimé ça. Plus jeune, je préférais aller jouer au padel plutôt que de faire des séances de physique. Entre 15 et 18 ans, je jouais 2-3 fois par semaine. Aujourd’hui, je ne m’entraîne quasiment plus : cette année, j’ai dû faire une dizaine de parties.
Ce P1000 du 4PADEL Toulouse Colomiers, c’est mon premier tournoi de l’année. L’an dernier, j’avais déjà joué deux tournois, un P1000 où on avait terminé quatrièmes et un P500 que j’avais remporté. Dès que j’ai l’occasion de jouer, je saute dessus parce que j’adore ce sport. Pour moi, le tennis et le padel sont très liés, surtout quand on joue en double.
Vos qualités de joueur de tennis ont-elles facilité votre victoire ?
Il y a beaucoup de similitudes entre le double en tennis et le padel : les volées, les réflexes, et même la défense. Avec Joris, qui joue lui aussi très peu au padel, on essaie de tout prendre par au-dessus pour monter au filet. C’est là où on est les meilleurs. Mais bien sûr, je ne joue pas comme un vrai joueur de padel : par exemple, tout ce qui est bandejas ou balles après les vitres, je peux encore beaucoup progresser.
Nos adversaires nous disent souvent qu’on joue “comme des tennismen”. Mais ce style agressif nous convient. On s’appuie sur nos forces : le filet et l’intensité physique.
Étiez-vous préparés à gagner ce tournoi ?
Quand je joue un tournoi, c’est pour le gagner. Avec Joris, on en avait parlé avant le début du tournoi : on jouerait la gagne, même si on savait que ce serait compliqué. La demi-finale contre Manarino et Cancel a été très dure. Ils nous mettent 6-2 au premier set, clairement ils jouaient mieux que nous au padel. Mais physiquement, on a tenu bon.
Je savais que le début du deuxième set serait crucial : il fallait tenir nos jeux. On a réussi à arracher le set 7-6 et j’ai senti qu’ils commençaient à puiser physiquement. Dans le troisième set, on fait double break pour mener 5-2, mais ils reviennent 5-4. Finalement, on finit à 6-4. Ce match, on ne le gagne ni au padel ni au tennis, mais au physique. Je suis fier d’avoir gagné un match de cette manière.
Comment conciliez-vous tennis et padel ?
Je joue environ 45 semaines par an en tournois de tennis, ce qui rend compliqué la participation à des tournois de padel. Mais dès que je peux, je joue parce que j’adore ce sport. Aujourd’hui, je suis classé autour de 600 en padel, donc je dois passer par des qualifications pour les P1000 ou P1500. Ce n’est pas évident, mais si je perds tôt sur un tournoi de tennis, j’essaie d’enchaîner avec un tournoi de padel.
Qu’est-ce qui vous plaît tant dans le padel ?
C’est un sport hyper tactique. Il y a tellement de choses à réfléchir, des coups justes à jouer. J’adore ça. Je regarde beaucoup les meilleurs joueurs mondiaux pour apprendre. C’est un sport incroyablement riche. Le problème, c’est qu’avec ma carrière de tennis, je n’ai pas assez de temps. Mais si je pouvais, je jouerais plus souvent.
Un dernier mot sur votre état d’esprit après ce tournoi ?
Je ressors du tournoi avec de belles courbatures ! Je me rends compte à quel point c’est un sport physique. Par exemple, notre demi-finale a duré 2h20, alors qu’en tennis en double, les matchs ne durent pas plus d’1h15. C’était un vrai combat, et je trouve ça génial. C’est ce que j’aime dans le padel : la stratégie, le physique, et l’intensité. Dès que j’ai une opportunité de jouer, je la saisis.
Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.