Certainement un des coups du padel les plus esthétiques mais aussi l’un des plus difficiles à réaliser, la vibora peut vous faire briller comme vous mettre dans la panade.
Que c’est beau de voir les joueurs et joueuses de haut niveau décocher avec relâchement une vibora rapide qui rebondit dans l’angle avec peu de hauteur, incapacitant la défense des adversaires. Mais le souci c’est qu’avant d’arriver à ce niveau, il faut passer du temps à comprendre comment cela fonctionne.
Suis-je capable ou pas ?
C’est la toute première question qu’il faudrait que chaque joueur se pose. Lorsqu’on m’oblige à jouer une balle haute pour ne pas perdre le filet, qu’est-ce qui vient naturellement : une bandeja ou une vibora ?
Si c’est la bandeja qui vous vient naturellement, en toute sincérité, travaillez la pour qu’elle soit la plus efficace possible, et repoussez la date d’apprentissage de la vibora.
Si naturellement vous brossez la balle, alors oui, c’est une vibora, et il faudra comprendre quelques astuces pour la rendre la plus efficace possible.
La préparation
C’est la toute première étape. Lorsque les adversaires tirent leur lob, si vous passez trop de temps à regarder la balle sans bouger, vous serez en retard. Donc dans un tout premier temps, mettez-vous de profil, main non dominante pointant la grille latérale, la pala placée derrière la tête et le coude dominant à 90 degrés avec votre corps. À partir de là vous pourrez vous déplacer pour aller chercher cette balle.
L’impact
Devant moi ou derrière moi ? Lors de notre déplacement et ajustement par rapport à la balle haute envoyée par nos adversaires, nous devrons détecter et surtout savoir si nous pourrons frapper, avoir un lieu d’impact devant nous ou derrière nous. Pourquoi ? Parce-qu’ainsi nous saurons si nous pouvons jouer un coup d’attaque ou de défense. Se tromper lors du choix du coup provoquera certainement la faute.
Techniquement c’est quoi ?
La vibora est un coup brossé latéralement qui donnera un effet qui projettera la balle vers les parois latérales après rebond sur la vitre de fond. Donc après vous être déplacé de profil avec la pala derrière la tête et la main non dominante pointant la grille latérale, vous ajusterez et étirerez cette main non dominante vers la balle pour provoquer une élévation du corps. La pala ne doit pas être tenue de façon serrée mais au contraire de façon relâchée, détendue, ce qui donnera un effet brossé supérieur. L’impact le plus efficace sera à hauteur d’œil mais pourra varier suivant la qualité du lob. Pour la frappe, ce sera le bras qui travaillera avec un mouvement de rotation : point de départ derrière la tête, impact bras tendu avec la tête de la pala vers le haut, fin de geste avec le bras enroulé autour du cou tel une écharpe.
Attention !
Une vibora d’attaque se réalisera avec les deux pieds au sol, un impact à hauteur d’œil et une fin de geste enroulée autour du cou, tout ceci sur la même ligne, parallèle au sol.
Pour une vibora de défense, impactée plus haut et légèrement derrière nous, nous viendrons brosser vers le haut pour nous enrouler en dessous de l’épaule non dominante.
Légère variante pour ceux qui commenceraient à impacter en suspension. En sautant, vous pourrez choisir d’attaquer ou de défendre. Le fait de sauter peut vous permettre d’impacter devant vous et de rabattre la balle, mais pas toujours. Cela peut vous permettre d’aller chercher la balle plus loin, plus haut pour ne pas perdre le filet.
La vibora, difficile à maîtriser
C’est vraiment un coup magnifique qui a besoin pour être efficace de beaucoup de relâchement. Plus vous serez relâché et comprendrez la différence entre vibora d’attaque et de défense, meilleur sera votre jeu car la balle suivante sera plus simple à négocier. Mais si la vibora ne fait pas partie de votre arsenal naturel, peaufinez la bandeja et gardez la vibora pour plus tard. Vamos!
Julien Bondia est professeur de padel à Ténérife (Espagne). Chroniqueur et conseiller, il vous aide à mieux jouer par l’intermédiaire de ses tutoriels et articles tactiques/techniques padel.