Durant le Vuelve a Madrid Open, Fernando Belasteguín est retourné à gauche sur la piste. Une position qu´il domine depuis plus de 20 ans. Un exemple pour les jeunes joueurs ?
Le padel “new generation”, celui que l´on retrouve chez des joueurs comme Lebron, Galan, Tapia ou encore Stupaczuk, est un padel de puissance, de rapidité d´exécution, où chaque occasion est bonne pour faire mal en terminant le point avec autorité.
Cette année, on se rend compte que le jeu change et qu´un joueur positionné à droite, qui était censé préparer le point pour son partenaire jusque-là, devient aujourd´hui une pièce maitresse dans le jeu aérien.
En revanche, Fernando Belasteguín montre à tout le monde que le jeu à gauche est un jeu tactique, patient, précis et organisé.
Lors de la finale de Madrid de ce dimanche 19 juillet, il s´en est fallu de peu pour que la balance penche en faveur de la paire argentine. On disait que Lebron/Galan étaient au-dessus du lot et qu´il était vraiment difficile de les battre, mais avec un jeu comme celui de Bela, agrémenté de la puissance de Tapia quand il le faut, il y a certainement une possibilité.
Des phases de jeu hyper programmées
Si vous vous amusez à repasser le match, vous vous apercevrez que Fernando Belasteguín a un grand nombre de phases de jeu programmées. On parlera de retour de service court, lent et long de ligne, suivi par une volée très croisée, ou encore une défense tendue, sur le corps, obligeant les adversaires à volleyer dans une seule direction ce qui facilite ensuite la construction du point et surtout “neutralise” l´attaque.
“Neutraliser”
C´est le mot. L´expérience de Bela et de ses plus de 20 années de pratique font de lui un maître. Il connait tous les rebonds possibles, toutes les phases de jeu, donc pour le copier c´est très difficile je vous l´accorde. Mais ce qu´il fait à merveille c´est neutraliser le point.
Qu´est-ce que cela veut dire ? Si vos adversaires sont en position d´attaque, les empêcher d´avoir le dessus sur vous. Galan et Lebron sont une paire qui aime dominer, et surtout qui aime prendre le filet très rapidement. Lors de cette finale, Bela a su à maintes reprises leur poser problème en ralentissant et en jouant des balles basses avortant les smashs dévastateurs.
C´est un travail compliqué, précis, minutieux et qui prend du temps, mais qui mérite d´être enseigné dans toutes les écoles de padel.
Le padel de l´époque n´est pas mort, bien au contraire. Des points bien construits, à rallonge et préparés avec intelligence et patience sont tout aussi beaux que des grandes frappes dévastatrices.
Merci Bela.
Julien Bondia est professeur de padel à Ténérife (Espagne). Chroniqueur et conseiller, il vous aide à mieux jouer par l’intermédiaire de ses tutoriels et articles tactiques/techniques padel.