Un des sujets intéressants à comprendre : le classement du World Padel Tour. Comment gagner des points et comment faire évoluer son classement au fur et à mesure des années. Voici des questions que Jérémy Scatena, meilleur joueur français classé WPT, s’est fait un plaisir de nous répondre.
Padel Magazine : ” Bonjour Jérémy. Comment fonctionne le classement WPT ? “
Jérémy Scatena : ” Le classement WPT fonctionne comme au tennis avec l’ATP. C´est basé sur une année. Donc au bout d´une année de tournois, vous avez une base sur laquelle WPT va s’appuyer. Par la suite, chaque année, à date, vous allez perdre les points du tournoi joué à année -1, pour ensuite ajouter les points que vous allez réaliser durant ce tournoi.
Exemple : le 15 avril 2018 j´avais gagné 10 points à un tournoi. En avril 2019, ces 10 points sont supprimés et remplacés par les 50 points du tournoi que je viens de réaliser. “
PM : ” C’est à dire que le classement se modifie par date et non par tournoi ? “
JS : ” Exactement. D’où certaines variations et fluctuations suivant les périodes. On peut rapidement perdre des places à des dates où il n’y a pas de tournois. Cette façon de calculer oblige les joueurs à jouer un maximum de tournois, sous peine de perdre les points de l’année antérieure. “
PM : ” Est-il facile de prendre des places au classement ? “
JS : ” Il y a quelques années, il était plus facile d´entrer dans le top 100 que ce ne l’est aujourd’hui. Depuis 2018, la densité de joueurs dans le top 100 est énorme. On voit dans les pré-qualifications des joueurs avec un classement de 80.
Pour passer top 100, il faut gagner à chaque fois des joueurs du top 100 et un tournoi sur 3, battre une paire classée au moins 85 pour changer de tableau et entrer en qualifications. C’est très difficile de commencer un tournoi dès les qualifications. “
PM : ” Difficile pour les Français vous voulez dire ? “
JS : ” C’est difficile pour tout le monde, et également pour les français. Personnellement j’y arrive de temps en temps. Tison/Maigret ont réussi à gagner quelques matchs, Bastien Blanqué et Johan Bergeron ont eu un peu plus de difficultés, mais il faut comprendre que c’est le niveau mondial, que c’est un circuit relativement fermé, avec 24 équipes dans le tableau final et seulement 4 équipes qui rentrent dans ce tableau final. Donc oui c’est difficile et c’est ce qui fait que dans les pré-qualifications on se retrouve avec des joueurs du top 100 mondial. “
PM : ” Alors comment peut-on arriver à entrer directement dans le tableau final ? “
JS : ” C´est un travail à long terme. D’abord vous jouez quelques matchs la première année. Ensuite vous pouvez faire partie des 16 têtes de série des pré-qualifications, puis des 8 têtes de série des pré-qualifications. Seulement à partir de là, les joueurs peuvent entrer dans le top 100. Donc pour entrer dans le tableau des qualifications il faut : soit dans le cas où vous n’êtes pas tête de série, gagner deux têtes de série des pré-qualifications, soit vous êtes tête de série entre 8 et 16 et vous devrez gagner une tête de série entre 8 et 1 pour accéder aux qualifications, soit vous êtes tête de série entre 8 et 1 et vous devrez “seulement” gagner un match pour entrer dans le tableau des qualifications. C´est un chemin dur et long pour accéder seulement aux qualifications. Alors pour aller jusqu’au tableau final… “
PM : ” Vous connaissez des joueurs qui ont gravi ces échelons rapidement ? “
JS : ” Bien sûr, et vous les connaissez aussi. Lucas Bergamini, Coki Nieto, Lucas Campagnolo, Fede Chingotto ou encore Juan Tello. On parle de joueurs qui jouaient très peu de tournois de niveau mondial, mais qui avaient un niveau hors norme. Pour des joueurs de niveau inférieur, dans le top 40, il faut au moins 2 à 3 ans pour arriver à débuter le tournoi dans le tableau final. “
PM : ” Alors prenons l’exemple d’un joueur débutant en pré-qualifications et accédant au tableau final, lors de son prochain tournoi, où apparait-il ? “
JS : ” Il recommencerait en pré-qualifications, et le tournoi suivant également. Pour pouvoir accéder directement dans un tableau supérieur, il faut qu’un joueur accumule 6 victoires de suite dans quatre tournois. C’est quelque chose de très difficile car ce joueur devrait battre un grand nombre de joueurs faisant partie du top 40, ce qui ferait de lui un top 10, et un joueur top 10 pas connu ça ne court pas les rues. “
PM : ” Auriez-vous un message à faire passer aux joueurs qui désireraient faire du padel leur métier, comme vous ? “
JS : ” Le premier message que je voudrais faire passer c’est que c’est très difficile mentalement pour un joueur qui débute. Pour ma part je commence à être tête de série sur la plupart des tournois, ce qui me facilite la tâche. Fixez-vous des objectifs atteignables. Ne cherchez pas à être top 100 au bout de 2 ans car à moins que vous aillez un niveau extraordinaire, ce sera impossible. Par contre, en se disant, la première année, je me fixe la 180ème place, puis la deuxième année, la 140ème place pour devenir tête de série, et ainsi de suite, on parle de buts réalisables. “
PM : ” Mais au vu du niveau proposé par les nouveaux joueurs, est-ce que dans un, deux ou cinq ans le niveau ne sera pas encore plus élevé ? “
JS : ” Bien sûr que le niveau évolue et que chaque année c´est plus compliqué. Je me prends pour exemple : avec mes 200 points je termine la saison aux portes de la 100ème place. Il y a 2 ans, avec le même nombre de points j´aurais été à la 80ème place. Nous sommes dans une période où il y a de plus en plus de joueurs 100% padel et surtout de plus en plus de joueurs de nationalités que nous n’avions pas l’habitude de voir. C’est bien pour le padel mais c´est dur pour les joueurs.
Il faut comprendre que les joueurs du top 100 actuels font partie des nations fortes : Espagne, Brésil, Argentine et Portugal. On voit quelques Italiens mais ils sont d’origine argentine. Ces nations pratiquent le padel depuis des décennies et il faudra du temps pour les déloger. “
PM : ” Vu que c’est si difficile d’aller jouer des tournois à l´étranger, ne serait-il pas mieux de rester dans son pays ? “
JS : ” Aujourd’hui, chez les joueurs de l´équipe de France, il y a environ 5 joueurs qui ont décidé de partir en Espagne. J’estime qu’à l´heure actuelle, un joueur qui cherche la performance dans le padel doit aller s’entrainer avec les meilleurs. Et pour l’instant, c’est l’Espagne. Peut-être que bientôt en France avec le CNE et la FFT nous aurons les infrastructures pour former, mais ce n´est pas encore d’actualité. “
PM : ” Avez-vous un message à faire passer à tous les joueurs de padel ? “
JS : ” Forcément j´ai un message à faire passer. Le sport, c’est fait pour s’amuser. Il faut chercher le jeu, le plaisir et le partage avec son coéquipier pour apprécier tous les moments. Que ce soit un P50, un après-midi en finale sur le court central face à l’Italie, ou des parties entre copains, il faut que prime le plaisir. Car ce n´est pas parce-qu’on s´amuse et qu’on prend du plaisir que l’on n’est pas compétitif. “
PM : ” Merci Jérémy “
Julien Bondia est professeur de padel à Ténérife (Espagne). Chroniqueur et conseiller, il vous aide à mieux jouer par l’intermédiaire de ses tutoriels et articles tactiques/techniques padel.























































































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