Julien Datcharry, fondateur du HDN Padel Club (WinWin Padel Nîmes), est l’un des acteurs importants du développement du padel en France. À l’occasion de la 13e étape du Cupra Padel Tour 2024 à Provence Padel, focus sur cet entrepreneur aux multiples facettes, avec des projets ambitieux, comme l’ouverture de nouveaux clubs et l’extension de son modèle à d’autres régions
Un nouveau club à Marseille
C’est parti pour un nouveau club ?
Un deuxième club voit le jour après celui de Nîmes Padel Club. C’est à Saint-Victoret, dans la région de Marignane, près de l’aéroport de Marseille. Nous avons ouvert sur une structure existante avec du tennis, du pickleball et du padel depuis le 1er septembre. Nous construisons également 8 terrains de padel indoor qui seront prêts en avril-mai cette année.
Après avoir mené à bien ce projet à Nîmes, qu’est-ce que tu ne referais pas ?
Bonne question ! J’ai ouvert il y a sept ans avec 8 terrains, ce qui était un pari ambitieux à l’époque. Heureusement, ça a bien fonctionné. Ce que je ferais différemment ? Probablement ajouter une partie indoor. À l’époque, le site de Nîmes ne le permettait pas, mais aujourd’hui, je choisirais un endroit qui offrirait cette possibilité.
Donc, plutôt que de ne rien refaire, tu ajouterais quelque chose ?
Exactement, je ne changerai pas les décisions prises à Nîmes. Le projet a évolué de manière linéaire et cohérente. Si je devais lancer un autre club, je m’assurerais d’inclure des terrains indoor, comme je le fais à Marseille.
Je suis toujours convaincu que pour bien fonctionner, un club doit avoir au moins 8 terrains. Cela permet d’organiser des tournois, de collaborer avec des entreprises et de proposer diverses activités. Moins de 8 terrains limite ces possibilités. Aussi, un lieu de vie est essentiel : un clubhouse, une boutique, des salles de séminaire, voire des services comme des massages. Cela encourage les joueurs à rester plus longtemps.
Mieux structurer les catégories de tournois
Au niveau de la réglementation du padel, que faudrait-il améliorer selon toi ?
Je fais partie du Conseil National du Padel (CNP) et nous travaillons actuellement sur des ajustements liés à l’augmentation du nombre de joueurs, qui dépasse les 80 000 classés. Il est nécessaire de revoir les barèmes de points en tournoi et de mieux structurer les catégories de tournois (P25, P50, P750, etc.). Cela permettrait d’adapter chaque tournoi au niveau des joueurs.
Quels autres points seraient selon toi essentiels à mettre en place ?
La formation des moniteurs est un chantier clé. Avec l’arrivée du TFP (Titre à Finalité Professionnelle) il y a 4 ans, nous avons commencé à former des moniteurs, mais c’est encore insuffisant. Nous devons améliorer leurs compétences avec des formations complémentaires pour qu’ils ne stagnent pas après l’obtention de leur diplôme.
Former en France, c’est possible
On parle de plus en plus d’académies à la française. Quelle est ta vision ?
Il est tout à fait possible de former des joueurs en France, comme nous l’avons fait dans d’autres sports. De nombreux clubs comme Palavas, Nîmes, ou encore Big Padel Bordeaux ont lancé des pôles sport-études. Même si certains jeunes partiront en Espagne, nous avons les structures nécessaires pour développer une académie française du padel.
Que penses-tu du Cupra Padel Tour à Avignon aujourd’hui ?
C’est ma première expérience avec le Cupra Padel Tour, et j’ai été agréablement surpris par le professionnalisme et l’organisation de l’événement. Le club de Châteauneuf-de-Gadagne a vraiment pris une autre dimension avec cet événement. Il y avait beaucoup d’animations, ce qui a bien dynamisé la journée.
Quel conseil donnerais-tu à un joueur amateur qui débute le padel ?
Mon conseil serait simple : joue à droite et à gauche. Beaucoup de joueurs se spécialisent trop vite et se privent d’opportunités. Découvre les deux côtés du court et amuse-toi, c’est le plus important.
Pour finir, une petite anecdote sur Julien Pes ?
Avec Julien Pes, nous avons joué de nombreux tournois ensemble. La petite anecdote qui le fera peut-être râler, c’est que c’est moi qui l’ai convaincu de jouer à droite. Il jouait à gauche !
Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.